Nokia attend son heure pour reconnecter avec le marché du mobile

Mickaël Bazoge |

Et si Nokia avait réalisé l’opération du siècle en revendant une branche mobile (qui coûtait cher et rapportait peu) à Microsoft… qui s’en est rapidement débarrassée ? Le constructeur finlandais, désormais soulagé d’un encombrant héritage, veut maintenant partir de nouveau à la conquête du marché de la mobilité en embauchant des experts logiciels (les mêmes que Microsoft licencie à tour de bras ?), en testant de nouveaux produits et en recherchant des partenaires commerciaux.

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Reuters, qui fait le point sur la situation de l’équipementier spécialiste des réseaux, explique que Nokia doit attendre la fin de l’année prochaine avant de dévoiler des nouveautés mobiles — l’accord avec Microsoft interdit au groupe de se relancer sur ce marché jusqu’à fin 2016. Mais c’est un mal pour un bien, puisque ce temps est mis à profit pour préparer le retour du groupe : la tablette N1, clone de l’iPad mini sous Android, a été lancée en début d’année en Chine, un lanceur d’apps Android, Z Launcher, est disponible depuis quelques mois, et Nokia a dévoilé récemment sa stratégie sur le marché de la réalité virtuelle (lire : OZO, la boule caméra de Nokia pour filmer à 360°).

Nokia fait la chasse aux talents sur LinkedIn, notamment des ingénieurs Android du côté de la Californie. Les équipes de la division technologie comptent 600 forts en thème qui planchent sur des produits grand public, dont des téléphones, mais aussi dans les domaines de la santé et de la vidéo numérique.

En plus d’une expertise indéniable, l’entreprise a aussi un autre atout dans sa manche : son portfolio de brevets qu’elle a su conserver même après l’acquisition de sa branche mobile par Microsoft ; n’oublions pas non plus la fusion avec Alcatel-Lucent qui va apporter à la nouvelle entité Bell Labs, un labo américain de recherche ayant remporté huit prix Nobel.

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Pour éviter les retournements du marché qui interviennent sans prévenir dans un secteur très remuant, Nokia va exploiter un système de licences déjà à l’œuvre pour la N1 : les risques liés à la production et à la distribution sont pris en charge par les partenaires de Nokia qui reversent des royalties. Rajeev Suri, le PDG, n’a pas fait mystère de son peu d’appétit pour l’ancien modèle économique de l’entreprise, qui gérait tout en interne.

La « location » de la marque, qui s’accompagnera de technologies développées par Nokia, sera-t-elle cependant suffisante pour permettre à la société de signer un retour gagnant ? Rien n’est moins sûr. D’une part, récolter des royalties rapporte moins à court terme que de gérer complètement la chaîne de développement, de production et de distribution. D’autre part, où en sera la marque Nokia dans quelques mois ? Celle-ci est sortie du top 100 des marques les plus connues, après avoir été classée parmi les cinq les plus populaires jusqu’en 2009. L’absence auprès du grand public se paie cher et il n’est pas certain qu’une poignée de smartphones griffés Nokia soit suffisante pour susciter de nouveau l’envie.

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avatar Loothoo | 

Une bonne communication rappelant la robustesse des appareils qui ont fait la renommée de la marque, mêlé à un smartphone innovant (batterie qui dépasse les trois jours, et un magnifique capteur photo par exemple) qui tourne sous Android, le retour de Nokia peut-être très réussi.
Mais il ne faut pas se louper, que leur téléphone soit à l'image que l'on garde d'eux. Personnellement, j'ai envie d'y croire.

avatar debione | 

En effet, excepté pour les tres jeunes Nokia garde une très bonne image. Perso tu me dis Nokia et je pense à indestructible .
Exactement l'inverse de ce que je pense des iPhone... Très joli mais j'ai surtout en mémoire des écran pete de partout...

avatar C1rc3@0rc | 

Nokia faisait de bons telephones, mais aussi des mauvais. Et puis Nokia c'etait aussi les memes erreurs que Samsung: des gammes a n'en plus finir, une fragmentation terrible.

Nokia peut revenir sur le marché, mais ça va etre difficile.
Il faudrait que la marque se positionne sur le haut de gamme Android (impensable de se mesurer aux chinois en entrée et milieu de gamme). Et il faudrait alors que Nokia produisent des smartphones qui soient capables de se mesurer aux iPhone et Galaxy S, tout en etant plus solides, plus rapides et ayant surtout un autonomie plus importante. Et rajoutons a cela une prise en charge d'Android sur le meme nombre d’années que ce que fait Apple avec l'iPhone.

Ca fait beaucoup de contraintes pour une societe qui s'est effondrée sur elle même et a préférer laisser la responsabilité de son démembrement a Microsoft.

avatar flagos | 

C'est une bonne nouvelle. Nokia arrive très tard dans le marché des smartphones à cause de ce foutu partenariat avec Microsoft.

J'espère qu'ils trouveront quand même le moyen de se différencier et de nous proposer quelque chose d'original, vu que tous les téléphones aujourd'hui se ressemblent tant.

avatar umrk | 

Nokia est une marque inconnue du grand public aux usa. Ils n ont donc aucune chance.

avatar Mathias10 | 

@umrk :
Euhh les Lumia ont fait un bruit de dingue à leur sortie ! Juste que le produit était magnifique mais en terme d'hardware à la ramasse

avatar Switcher | 

@ umrk

Xiaomi non plus.
Heureusement que le monde n'est pas les USA.

Quant au branding, il suffit parfois de peu de choses pour relancer un nom un peu mythique dans un domaine. Quand on voit que des marques comme Atari ou Commodore suscitent toujours des convoitises...

avatar Leadlike | 

Je pense que Nokia reste dans les esprits et devraient attaquer des niches comme le 3 eme âge et les pays en voies de développement. En revanche grosse erreur d'aller sur Android alors qu'un OS type sylvain mis au goût du jour permettrait de se démarquer.

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