L’Union européenne aimerait que Netflix et les autres services de sVOD opérant sur le vieux continent présentent aux spectateurs et aux internautes au moins 20% d’œuvres européennes. Le catalogue de Netflix contenant déjà 21% de films européens, un pourcentage qui passe à 27% pour l’ensemble des services de streaming vidéo sur abonnement, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter outre mesure. Mais Bruxelles souhaite visiblement marquer le coup et dessiner une ligne rouge.
Plus inquiétant en revanche pour les services de sVOD qui voudraient faire des affaires en Europe : les États membres pourront, une fois les nouvelles règles établies, exiger des entreprises établies à l’étranger mais diffusant sur leur territoire, de contribuer au financement des productions nationales et européennes. Netflix n’a pas d’obligation à investir dans la production de films et de séries en France, son siège européen étant basé aux Pays-Bas. Et ce n’est pas une série de temps en temps, à l’instar de Marseille, qui fait réellement la différence. La France exige des services de VoD d’avoir dans leur catalogue 60% d’œuvres européennes… mais uniquement pour les entreprises installées dans l’Hexagone.
Les diffuseurs TV traditionnels, comme les chaînes françaises, participent à hauteur de 20% au financement de la production européenne ; pour les services de vidéo à la demande, ce pourcentage tombe à 1%. Les adversaires de la régulation estiment que c’est à la fameuse "main invisible du marché" de décider seule du contenu qui sera présenté aux spectateurs : après tout, ce sont eux qui ont pouvoir de vie ou de mort sur les contenus. Mais dans ce cas, nous n’aurions alors droit qu’à des ersatz des Experts…
La Commission européenne détaillera ces mesures le 25 mai. On y trouvera aussi une disposition visant à interdire les blocages géographiques, qui empêchent un spectateur français de profiter du même catalogue qu’un internaute allemand, et vice-versa.