En ce moment a lieu le grand procès Epic vs Google, l'éditeur de Fortnite accusant le géant de la recherche de monopole illégal et de pratiques anticoncurrentielles avec sa boutique Android. Ce procès est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur ce qui se passe dans les cuisines des deux boites. Il a notamment été révélé que Google avait proposé pas moins de 147 millions de dollars à Epic pour lancer son célèbre battle-royale sur le Play Store à sa sortie en 2018. La somme aurait dû être versée sur une période de 3 ans se terminant en 2021.
Purnima Kochikar, vice-présidente des partenariats Play chez Google, a confié que le deal avait été approuvé en interne et proposé à Epic, mais que ce dernier a refusé l'offre. Epic a préféré lancer le jeu directement depuis son site, faisant l'impasse sur le Play Store et sur la commission de 30 % de Google. Le titre a fini par arriver sur la boutique 18 mois après sa sortie, Epic avançant alors que Google cherchait à empêcher ses utilisateurs de sortir des sentiers battus à l'aide de « pop-up de sécurité effrayants et répétitifs » ou de services de sécurité comme le Play Protect. Le jeu est depuis reparti de l'échoppe et disponible depuis le Launcher Android d'Epic.
Pour Google, l'idée derrière cette transaction était d'éviter un éventuel mouvement de foule des gros éditeurs, potentiellement tentés à l'idée de distribuer leur jeu indépendamment en faisant l'impasse sur sa commission. Un document explique que Mountain View craignait « un risque de contagion » si d'autres développeurs lui emboîtaient le pas, comme Blizzard ou Nintendo. Il ajoute que si l'absence de Fortnite représentait un manque à gagner de 130 à 250 millions de dollars, elle aurait pu dépasser les 3,5 milliards si tout le monde se mettait à quitter le navire.
Epic voit dans ce document une preuve que Google avait peur de la compétition et qu'elle a donc tout fait pour garder son monopole en place. En face, le géant de la recherche explique que cet investissement en valait la peine et qu'elle s'inquiétait simplement que les développeurs se détournent du Google Play. Le procès est loin d'être terminé et s'étendra encore sur plusieurs semaines.
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