Les concepteurs de puces, vous le savez, aiment segmenter. Il faut que les fabricants de smartphones (PC, tablettes, cartes graphiques, etc.) puissent attaquer tous les segments, quitte à n'avoir que de petites différences entre les différents modèles. Qualcomm, une société américaine, tend donc depuis de nombreuses années à proposer de nombreuses références, avec parfois de petites différences. Après le Snapdragon 8+ Gen 1 (qui était une version à peine améliorée du Snapdragon 8 Gen 1), voici le Snadragon 8s Gen 3, une version un peu plus lente du Snapdragon 8 Gen 3. Car si chez Apple un iPhone S est plus rapide, chez Qualcomm un Snapdragon s est plus lent.
Le but de Qualcomm est simple : une puce performante dans la gamme Snapdragon 8 (le haut de gamme) mais moins onéreuse que la version classique, pour des smartphones « haut de gamme, mais pas trop quand même ». Dans la pratique, il se place entre le Snapdragon 8 Gen 2 (star des smartphones du début de l'année 2023) et le Snapdragon 8 Gen 3 (présent dans les modèles récents). Dans la suite, nous utiliserons 8G3 (Snapdragon 8 Gen 3), 8sG3 et 8G2.
Sur la mémoire et le GPU, il reprend les composants du 8G2 : un GPU Adreno compatible ray tracing avec de la mémoire LPDDR5X à 4 200 MHz, contre 4 800 MHz sur le 8G3. Le GPU perd certaines fonctions, comme l'illumination globale, mais elle reste rarement employée. La partie photo semble la même, mais la prise en charge de la vidéo en 8K a été supprimée, tout comme la possibilité de filmer en 720p à 960 images/s. La partie Wi-Fi reste compatible Wi-Fi 7, mais la 5G est un peu moins performante que sur le 8G3 : le 8sG3 reste sur le modem X70 vu dans le 8G2.
Les deux différences majeures viennent du CPU et du NPU. Pour le processeur, il se contente d'un cœur X4 à 3 GHz (300 MHz de moins que le 8G3), de quatre cœurs Cortex A720 à 2,8 GHz (contre cinq cœurs à 3 et 3,2 GHz) et trois cœurs Cortex A520 à 2 GHz (contre deux à 2,3 GHz). Il y a donc toujours huit cœurs, mais en configuration 1+4+3 au lieu de 1+5+2. Le 8SG3 devrait rester plus rapide que le 8G2 sur ce point, grâce à une architecture plus moderne malgré des fréquences un peu en retrait.
Pour la partie IA, c'est un peu plus compliqué : Qualcomm ne détaille pas les différences. Le NPU est a priori le même que sur le 8G2 mais avec une option supplémentaire : la possibilité d'activer certains modèles de langage en local, ce que le 8G2 ne permet pas (c'est une des nouveautés du 8G3).
Le but de Qualcomm semble en fait de proposer une puce qui affiche le nom le plus prestigieux (Snapdragon 8) sans le coût associé. Sur le papier, il pourrait en fait parfaitement s'appeler Snapdragon 7+ (comme les gammes des années précédentes) mais c'est probablement moins vendeur. Le nouveau système sur puce devrait se retrouver dans des smartphones chinois assez rapidement, pour venir combler un éventuel trou dans les gammes.