Editorial [1.1 – US – 5,99 € – iPhone/iPad – iOS 7 – 38,7 Mo - omz:software] est enfin disponible, près de dix mois après la sortie de la première version. L’attente a été longue, mais il suffit de regarder la liste de nouveautés pour comprendre que cette première mise à jour n’a rien de mineur. Avant de faire rapidement le tour des nouveautés, rappelons que cette application est un éditeur de texte que l’on peut automatiser. De quoi créer de petits programmes pour manipuler le texte : on peut simplement créer un lien à partir d’une URL dans le presse-papier, mais on peut aller beaucoup plus loin.
Sur un Mac, on utiliserait un langage de script simplifié, comme l’AppleScript fourni par le constructeur, mais il n’y a rien de tel sur iOS. Le développeur a donc ajouté un autre langage, en l’occurrence Python, qui est intégré à Editorial. Mais comme sur Mac, on n’est pas obligé de coder en Python directement : on peut aussi utiliser une interface similaire à Automator sur OS X pour créer ses processus en combinant des briques prêtes à l’emploi. Pour les besoins simples, on peut se contenter de ce mode ; sinon, un éditeur de code est intégré pour développer presque n’importe quoi en Python.
Editorial 1.1 va plus loin que la première version en matière d’automatisation, mais on note d’abord sa nouvelle interface adaptée à iOS 7. L’interface n’était pas surchargée, mais elle a été encore épurée, sans aller trop loin dans le flat : il reste une hiérarchie visuelle, notamment lorsque l’on crée ou modifie un processus. La police par défaut pour l’interface n’est plus Helvetica (par défaut dans iOS), mais Source Sans Pro, ce qui lui permet de se distinguer par rapport à d’autres applications.
Pour créer des processus encore plus complexes, l’un des principaux ajouts de cette version est que l’on peut désormais créer des interfaces minimales. Editorial est livré avec un processus qui montre l’intérêt de la chose : on peut avoir une calculatrice pour effectuer rapidement un calcul sans quitter le document en cours. Pour dessiner ses interfaces, l’application est fournie avec quelques outils de base et notamment des éléments standard d’iOS, par exemple pour sélectionner une date.
On ne fera pas de vraies applications à l’intérieur d’Editorial, naturellement, mais pour certains besoins élémentaires, c’est une bonne solution. Jusque-là, les processus qui demandaient une interaction avec l’utilisateur passaient par des séries d’alertes iOS standard, ce qui pouvait vite devenir pénible. Ici, on peut imaginer créer un formulaire avec plusieurs questions et des champs qui pourraient s’afficher différemment selon ce l’utilisateur saisit. Derrière, c’est toujours Python qui est à l’œuvre.
Les processus ont aussi été améliorés sur plusieurs points : par exemple, on peut associer chaque étape à une couleur pour s’y retrouver plus facilement. Les processus peuvent aussi être tagués pour filtrer la liste qui peut vite devenir longue. Et si vous utilisez Editorial sur un iPad, avec un clavier externe, vous pouvez activer chaque workflow avec un raccourci clavier. De quoi travailler aussi vite que sur un ordinateur traditionnel…
Du côté des fonctions cette fois, Editorial 1.1 devient un gestionnaire de tâches, ou presque. L’application est compatible avec les fichiers créés par TaskPaper, un gestionnaire qui a été retiré de l’App Store en début d’année. Ce format est basé sur du texte simple, mais tout se fait par l’interface : l’application ajoute une case à cocher pour chaque tâche et quand on coche une tâche, la date est ajoutée automatiquement et le texte est grisé. On peut ajouter des mots-clés à chaque tâche et choisir une couleur associée à un mot-clé pour mettre en valeur certains éléments. Enfin, on peut dans ce mode glisser/déposer des éléments pour réorganiser les tâches.
Même si Editorial a sans doute plus de sens sur un iPad, l’application est désormais compatible avec l’iPhone. L’interface a été logiquement aménagée pour entrer sur un écran réduit et les processus s’affichent ainsi sur tout l’écran, plutôt que dans un pop-up comme sur une tablette. Reste que la majorité des fonctions a été conservée, y compris la modification de processus ou la création de nouveaux éléments. On peut même développer des interfaces personnalisées sur le téléphone d’Apple.
Aux abonnés absents, on note la barre qui permet, sur l’iPad, de sélectionner quelques processus accessibles d’un tap. Editorial ne peut pas non plus, pour le moment du moins, comparer deux fichiers pour analyser les différents sur l’iPhone. Dans l’ensemble, l’adaptation est remarquable, mais on regrette quand même que les processus ne soient pas synchronisés automatiquement, via iCloud ou Dropbox, entre les terminaux.
En plus de toutes ces nouveautés majeures, on peut compter sur de nombreux changements plus mineurs. Ainsi, TextExpander fait son grand retour dans cette version, le partage de processus sur la plateforme centralisée a été amélioré (on peut en mettre un à jour, par exemple), on peut utiliser du MultiMarkdown plutôt que du Markdown, etc. À bien des égards, cette 1.1 ressemble à une 2.0 et il faut saluer l’effort du développeur qui la propose sans surcoût et toujours à un prix dérisoire, comparé à la longue liste de ce que l’application peut faire.
Editorial a été optimisé pour iOS 7 et l’application ne fonctionne plus sans. Toujours en anglais, elle fonctionne désormais sur tous les iPhone et iPad compatibles avec le dernier système mobile d’Apple. Et si vous voulez en savoir beaucoup plus sur les possibilités offertes par l’application, vous pouvez lire le guide extrêmement complet de Federico Vittici, un guide qui ne liste pas simplement les nouveautés, mais propose aussi une dizaine de processus pour les exploiter.