Des auteurs et des éditeurs chinois, parmi lesquels l'auteur de best-sellers Han Han, se sont associés pour attaquer Apple en justice fin septembre. Ils l'accusent en effet d'avoir bénéficié des ventes de copies pirates de leurs œuvres sur l'App Store. Le nombre de consommateurs d'e-books en Chine a triplé entre 2005 et 2010, pour se monter à 121,19 millions d'individus, et les œuvres piratées représentent donc un sérieux manque à gagner pour les auteurs, d'autant que les personnes qui achètent ces copies ignorent qu'elles sont illégales. En conséquence, ils demandent 6,5 millions de yuans (760 000 euros) de dommages et intérêts.
L'association était née au début de l'année (lire Les auteurs chinois en conflit avec Apple), mais les appels des auteurs auprès d'Apple sont restés lettres mortes. Ils passent donc à l'étape supérieure.
Cette procédure illustre la problématique que représente la transition entreprise par la Chine pour ne plus être le paradis de la contrefaçon : à mesure que ses ressortissants produisent de la propriété intellectuelle, il devient de son intérêt économique de condamner ces pratiques. De fait, les œuvres piratées sur l'App Store le sont par des développeurs Chinois eux-mêmes, bien qu'Apple n'en porte pas moins de responsabilité en qualité de distributeur qui effectue une sélection éditoriale des contenus qu'elle diffuse, et sur la vente desquels elle perçoit une commission. L'association a par ailleurs déposé une plainte similaire à l'encontre de Baidu, le Google chinois.
L'écrivain Murong Xuecun, à gauche, et le porte parole de l'association Bei Zhicheng. (crédit photo: Keiko Yoshioka)
Source : The Asahi Shimbun via Mac4Ever