Qu’est-ce qu’un iPad Pro ?

Christophe Laporte |

Depuis la fin de l’année dernière, la gamme de l’iPad est divisée en trois catégories : mini, Air et Pro. Il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses également. Le premier modèle démarre à 299 €, alors que le très haut de gamme (sans les précieux accessoires) émarge à 1429 €, soit quasiment le premier prix d’un MacBook Pro Retina 13”.

Cela fait quelques années maintenant qu’Apple ne cesse d’étendre ses gammes de produits iPhone / iPad. On pourra interpréter cela de différentes manières : soit en voyant le verre à moitié rempli en disant qu’Apple essaie de satisfaire tout le monde, soit au contraire en voyant le verre à moitié vide : on peut penser qu’Apple ne parvient plus à innover suffisamment sur ses terminaux et que le constructeur s’attache à multiplier les références faute de mieux. Cette stratégie, Apple l’avait employée sans succès au milieu des années 90 (mais à l’époque, c’était bien pire !). L’un des premiers objectifs à l’époque de Steve Jobs avait été de resserrer au maximum les différentes gammes.

Les gammes iPhone et iPad sont à la fois très proches et très différentes dans leur philosophie. Celle des smartphones d’Apple est assez cohérente au final. Apple propose trois différents formats afin de répondre à la plupart des besoins : 4“ avec le SE, 4,7” avec le 6s et 5,5” avec le 6s Plus. Vous complétez la gamme avec deux modèles de l’année dernière pour être présent sur un grand nombre de paliers tarifaire et le tour est joué.

iPad : une gamme confuse

La gamme de l’iPad, bien qu’elle comprenne autant de modèles que l’iPhone, est plus confuse. Pourtant, tout comme l’iPhone, la gamme de tablettes Apple propose trois formats différents : 7,9” avec les mini 2 et 4, 9,7” avec l’Air 2 et l’iPad Pro et 12,9'' avec le Pro.

La logique à première vue est assez proche de celle de l’iPhone. Mais les différences ne sont pas aussi marquées sur l’iPhone. Il est tout de même étonnant de constater que les iPad 7,9” et 9,7” affichent la même définition : 2048 par 1536 pixels. Que dirait-on si les iPhone 6s et 6s Plus affichaient le même nombre de pixels ? Pareil pour un MacBook Air 11” et 13”. Cela n’aurait pas de sens…

Ambigu ! C’est peut-être le terme qui sied le mieux à cette gamme si on prend en compte la déclinaison pro. Car finalement, avec l’iPad Pro 9,7”, Apple pose indirectement une question à laquelle on a bien du mal à répondre : qu’est-ce qu’un iPad Pro ? Qu’est-ce qui le distingue vraiment de ses petits frères ?

Alors, certes, cette appellation Pro, c’est avant tout du marketing, mais encore faut-il que le marketing ait un sens pour qu’il soit efficace, et ce de manière durable.

Initialement, ce terme Pro pouvait se comprendre sur le modèle 12,9” : un nouveau format pour développer de nouveaux usages : pourquoi pas. Mais avec le nouvel iPad sorti tout récemment, Apple la rend encore moins lisible.

L’iPad Pro 9,7” : un iPad Air 2s avant tout

Ne nous mentons pas : l’iPad Pro 9,7” est une super tablette (lisez notre test à ce sujet), mais en termes d’appellation, c’est au mieux un iPad Air 2s. La différence de puissance ne change pas fondamentalement la nature de l’appareil.

Alors, ce qui pourrait faire la différence, ce sont les accessoires, mais… Relier un clavier à un iPad, c’est quelque chose de possible depuis le premier modèle. En ce sens, le clavier d’Apple pour l’iPad Pro n’apporte rien de différent, si ce n’est de montrer qu’il est possible de facturer un tel produit plus de 170 € !

Alors, la différence vient peut-être du stylet. Des crayons existent pour les autres modèles de la gamme, mais il est vrai que l’Apple Pencil offre une expérience d’utilisation sans pareil (lire : Test de l’Apple Pencil) . Mais si c’est l’Apple Pencil qui distingue clairement l’iPad Pro des autres modèles, pourquoi ne pas le fournir en standard ? Comme le fait Microsoft par exemple…

Apple nous répète à longueur de journée que l’iPad est l’avenir de l’informatique. On le croit volontiers, mais elle donne l’impression de montrer l’avenir de manière hésitante et pas forcément avec une vision très claire. Et c’est en très grande partie de sa faute.

Une manière de donner du corps à sa gamme d’iPad Pro aurait été de concevoir une série d’apps exclusives qui à elles seules justifieraient l’achat d’une tablette. Combien de personnes ont abandonné leur PC pour un Mac quand ils ont découvert la suite iLife ?

D’un point de vue logiciel, l’iPad a souvent été « maltraité » par Apple. Pour des raisons stratégiques, iOS a toujours été plus proche de l’iPhone que de l’iPad. Même si les choses ont commencé à sérieusement évoluer avec iOS 9. Mais c’est également vrai en ce qui concerne les apps qu’Apple développe.

La marque à la pomme s’est contentée de faire des portages d’apps déjà existantes : Pages, Numbers, Keynote, GarageBand… Apple a pourtant largement de quoi faire une série d’apps très innovantes dans des secteurs qui lui sont chers comme l’éducation, la productivité ou la création.

Non seulement cela pourrait être d’importants arguments de ventes pour ses tablettes professionnelles, mais cela pourrait également montrer la voie à suivre pour les développeurs tiers, qui se posent beaucoup de questions sur l’intérêt de concevoir des applications à forte valeur ajoutée sur l’iPad, mais c’est un autre débat.

Alors peut-être que l’on y verra plus clair après la WWDC et la présentation d’iOS 10. Mais pour le moment, on ne cache pas notre pessimisme dans la capacité d’Apple à court et moyen terme de relancer ses ventes de tablettes.

Six ans après la présentation du premier iPad, celui-ci a toujours autant de mal à sortir de l'ombre du smartphone et de l’ordinateur. Cela commence à devenir inquiétant !

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avatar ovea | 

@pocketalex :
Avec un tel outil informatique et ces traitements, sur une image par exemple dans After Effect on y verrait la bande temporelle jouer pour la mise en scène du professionnel dans son milieu.

Tout le profit d'une l'animation anthropologique
du projet en quelques sortes.

Mais ça devrait pas s'apparenter à de l'informatique lourde puisse qu'en premier lieu ça appartient a la post-prod pour la commodité de l'explication ici qui se rapproche du temps réel dans beaucoup de cas.

En étant très attentif on pourrait y construire des gabarits, de mise en pages, de la CFAO dans laquelle s'insérerait beaucoup d'acteurs, leurs chorégraphies, leurs intérêts ou leurs interactions plutôt.

Et l'enjeu est lourd de sens quant à l'indépendance et le professionnalisme de l'acteur car c'est toute la chaîne de production qui est capté par délégation dans un cloud imaginaire de services, alors que l'interface graphique descendant dans un nouveau type d'OS permettrait une gestion en bonne intelligence des ressources, des intervenants et surtout la sécurité des transactions.

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