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Nintendo Switch : une console plus qu’une tablette

Mickaël Bazoge

jeudi 09 mars 2017 à 10:00 • 71

iPad

Lancée en fanfare la semaine dernière, la Switch est devenue un phénomène, bien aidé il est vrai par la perspective de jouer à un nouvel épisode de Zelda (qui ne déçoit pas) et à l’atonie du secteur de la high-tech en ce début d’année frileux. Mais au-delà de la fièvre du lancement, la nouvelle console de Nintendo n’a pas grand-chose à offrir aux utilisateurs de tablettes, si ce n’est une petite poignée de jeux.

La Switch prend peut-être la forme d’une tablette, mais l’appareil mis au point par Nintendo est très loin de la polyvalence d’un iPad. En fait, sortie de sa boîte, la console ne sait rien faire… à l’exception, évidemment, de faire tourner des jeux. Ce qui est, après tout, sa raison d’être ! Mais cela fait depuis bien longtemps que les consoles ne sont plus uniquement des machines à jouer.

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En 2013, Microsoft avait ainsi (sur)vendu les fonctions connectées et la polyvalence de la Xbox One, qui devait se transformer en « hub » multimédia au centre du foyer. Une position commerciale plutôt osée qui a fini par s’aliéner les joueurs — car en bout de course, ce sont eux qui ont entre leurs mains le destin des consoles de salon. Devant les ventes en berne, Microsoft a fortement réduit la voilure des fonctions annexes (ainsi que le prix en retirant le Kinect de la boîte), et a mis le paquet sur les jeux. Trop tard : Sony, qui a concentré sa communication sur les joueurs, a remporté la guerre des consoles avec la PlayStation 4.

Nintendo a retenu la leçon. La Switch, c’est un appareil pour les joueurs, impossible de se tromper ! On trouve non pas une, mais deux manettes dans la boîte, les fameux Joy-Con, que l’on peut détacher de la tablette pour les utiliser en toute liberté, ou regrouper dans un support qui fait office de contrôleur complet.

Cependant, en matière de jeu vidéo pur et dur, il faut bien avouer que la sélection est plutôt maigre. Une poignée de jeux “cartouches” est disponible au lancement, dont 1-2 Switch qui aurait sans doute pu être livré avec la console elle-même (même si les autres fabricants incluent rarement un jeu avec leur console), et bien sûr l’immense Zelda : Breath of the Wild qui est à peu près la seule raison pour laquelle il faut craquer pour la Switch aujourd'hui… ou pour une Wii U, puisqu’après tout, le titre est aussi disponible sur la défunte console. Les Mario Kart 8 Deluxe, Arms, Splatoon 2 et autres Super Mario Odyssey vont arriver, mais il va falloir faire preuve de patience.

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L’eShop de la console reflète ce line-up un peu pauvre. Certes on peut télécharger les deux ou trois gros jeux du lancement, mais à des prix souvent plus élevés que leurs équivalents cartouches : 69,99 € pour Zelda, alors qu’on trouve le jeu à 51,99 € sur Amazon… Rappelons que la version dématérialisée ne peut pas non plus être revendue en occasion.

Quand on vient du monde iOS, on est d’ailleurs frappé par le prix des jeux ! Certes, ce sont des titres consoles qui sont autrement plus fouillés et complets que sur iPhone ou iPad. Mais avant de mettre 10 ou 20 euros, ou plus encore, dans un jeu dématérialisé invendable ensuite, on aurait apprécié pouvoir télécharger une démo auparavant. Malheureusement, cela ne concerne qu'un seul jeu actuellement (Snipperclips, à récupérer depuis la section « Nouvelles »). Nintendo a aussi annoncé qu’il sera possible de télécharger une démo jouable de Splatoon 2 ce mois-ci, avant la sortie du titre cet été. De plus, l'eShop japonais propose d'ores et déjà bon nombre de démos.

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On déconseille aussi d’acheter les « classiques » Neo Geo (Metal Slug 3, King of Fighters’98…), vendus 7 € pièce et qui ne valent pas un clou : ils sont mal optimisés pour les téléviseurs et n’offrent aucune plus-value par rapport à un bête émulateur. Bref, si vous n’aimez pas Zelda, Bomberman ou Just Dance, la Switch n’a aucun intérêt, pour le moment du moins.

Évidemment, cela va s’arranger avec le temps : comme on l’a dit plus haut, plusieurs grands noms se profilent dans les semaines et les mois à venir. De plus, Nintendo a annoncé juste avant le lancement de la Switch qu’une soixantaine de titres indépendants viendront nourrir l’eShop. C’est très prometteur, mais c’est vrai qu’en attendant, la console est surtout un moyen pour Nintendo de faire payer Zelda 350 € ! Heureusement, on peut toujours y jouer sur la Wii U qui prend la poussière au grenier.

Une tablette a minima

La Switch, c’est aussi une tablette. En ce sens, la comparaison avec la concurrence n’est pas complètement incongrue, et face à l’iPad il faut bien reconnaitre que pour le moment du moins, la console ne fait pas encore le poids. Rien qu’au niveau de la ludothèque, le catalogue de jeux est autrement plus nourri et foisonnant pour la tablette d’Apple que pour celle de Nintendo.

Cela changera peut-être un jour, l’éditeur japonais ayant noué des accords avec de nombreux studios indés, sans oublier bien sûr les titres provenant des grandes maisons habituelles (qui se font un peu tirer l’oreille suite au flop de la Wii U). Rien que Zelda permet d’établir sans conteste le statut de la Switch comme machine taillée pour le gaming, l’avenir s’annonce donc radieux.

Pour le reste, c’est-à-dire pour toutes les autres activités en dehors du jeu vidéo, la Switch n’a aucun intérêt. Pas de navigateur web, pas de client mail, pas d’applications, pas de lecteur multimédia (pour lire du contenu stocké sur une carte SD, par exemple), pas de Netflix, pas de YouTube…

C’est plutôt dommage. La Switch pourrait faire office de petite tablette d’appoint : son écran de 6,2 pouces n’est pas incroyablement défini (1 280 x 720), mais il se montre à la hauteur pour consulter des vidéos comme on peut le voir dans l’écran « Nouvelles ». On peut même imaginer surfer sur internet entre deux parties de Zelda… Après, il est vrai que l’autonomie de la console est assez limitée (6 heures maximum) et qu’elle est autrement plus encombrante qu’un iPad mini — 13,9 mm d’épaisseur, contre 6,1 mm pour l’iPad mini 4. On croirait tenir un de ces anciens baladeurs vidéo comme l’Archos 604, ou la défunte PlayBook de feu RIM.

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En ce qui concerne les applications, rien ne sert de désespérer. Nintendo se concentre actuellement sur ce qui fait la singularité de sa proposition, c’est à dire les jeux. C’est entendu, on en voudrait un peu plus, mais ça va venir. Les applications de streaming ne devraient pas tarder, on l’espère : après tout, la Wii et la Wii U ont eu droit à Netflix et YouTube. Reggie Fils-Aime, le patron de Nintendo of America, a d’ailleurs confirmé au Washington Post que des adaptations des principales applications de streaming étaient bel et bien en ligne de mire. Malheureusement, il ne s’est pas avancé sur une date.

Il existe bien un navigateur WebKit au cœur de la console, mais Nintendo ne l’a pas encore activé (des bidouilleurs y sont parvenus), sans doute par crainte du piratage.

Bref, la Switch a un bel avenir devant elle, dans le jeu vidéo évidemment, même si on sent bien que Nintendo va devoir mettre les bouchées doubles rapidement pour ne pas décevoir les early adopters. La console pourrait aussi tirer profit de son caractère très mobile pour offrir à ses utilisateurs des fonctions plus classiques de consultation de contenus, qu’il s’agisse de vidéos ou de musique (après tout, on y trouve… un port jack). Tout cela reste néanmoins suspendu au bon vouloir du constructeur.

En attendant que les frontières s’effacent entre la Switch et le monde des tablettes, la console de Nintendo est, du point de vue de l’utilisateur d’iPad que je suis, une proposition où tout reste encore à défricher.

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