Foxconn : les promesses non tenues de l'usine brésilienne d'iPhone

Florian Innocente |

L'ouverture par Foxconn de lignes d'assemblage d'iPhone et iPad près de Sao Paulo au Brésil n'a pas produit les effets escomptés. Le Brésil est le seul pays, derrière la Chine, où le géant taïwanais réalise ces appareils. Apple n'est pas son seul client en Amérique du Sud mais probablement le plus symbolique.

Foxconn a cinq usines au Brésil depuis 2007. Il a commencé à y produire des ordinateurs et cartes-mères. Puis les produits d'Apple sont arrivés et un lieu de production leur est dévolu.

La signature d'un accord en 2011 — qui prit effet deux ans plus tard pour l'iPhone — devait permettre à ces produits d'être plus abordables pour les consommateurs, en supprimant les taxes d'importation. Cela devait se traduire également par la création de 100 000 emplois (selon les estimations du gouvernement) et le développement d'une industrie locale de fabrication de composants.

Une grève chez Foxconn Brésil en 2014 — image : Industriall Union

Las, raconte Reuters, le tableau aujourd'hui n'est pas aussi idyllique qu'escompté. Le décompte aujourd'hui des salariés n'a pas encore atteint les 10 000 et les emplois qualifiés n'abondent pas franchement. Il n'y a pas eu non plus de sursaut dans le niveau de technicité des entreprises locales.

D'un continent à l'autre, les griefs des employés se ressemblent, il y est toujours question des conditions de travail. Les salaires sont jugés trop bas — une employé qui teste des iPhone dit être payée 80 dollars par semaine, 15$ de moins que le salaire moyen — les opportunités de promotions rares sinon absentes et les tâches monotones.

Une grève était en voie d'être déclenchée, ce serait la quatrième depuis l'ouverture de ce complexe. 3 700 ouvriers de cette usine de Sao Paulo avaient par exemple arrêté le travail en septembre 2014, au lancement des premiers iPhone 6. Ils exigeaient une équité dans les salaires et plans de carrières entre les anciennes usines et celle d'Apple.

Les tarifs ensuite des iPhone et iPad n'ont pas véritablement profité de cette production locale. Ils sont parfois bien plus chers à l'achat qu'aux États-Unis, alors qu'à l'annonce de cette arrivée de Foxconn, un ministre de l'époque avait parlé d'une réduction possible des prix allant jusqu'à 30 %.

D'après Gartner, le volume de ventes des iPhone au Brésil a augmenté de 40% en 2015, avec 2,9 millions d'unités. Dans ces conditions évidemment, la tentation de baisser les prix ne doit pas être très forte.

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avatar noooty | 

Ben, s'il y a des grèves, c'est sûr que la production risque de ne pas être en positif... Il y a même le risque de supprimer la production pour ne plus avoir de risques...

avatar EniOpa | 

C'est le problème avec les Latins, impossible de réaliser quelque choses de carré avec eux !

avatar le ratiocineur masqué | 

"les opportunités de promotions rares sinon absentes et les tâches monotones."

Voila pourquoi personne ne veut faire produire ailleurs qu'en Chine. Parce que dés que on essaye "le travail est trop monotone" ou "je veux + d'argent".... en gros on veut travailler moins et être payé plus. Les chinois eux ont tout compris et d'ici quelques années ils vont tellement dominer le monde qu'on parlera chinois en France.

avatar Alyena | 

Je me régale d'avance des commentaires de la classe sociale des "riches bobos avec beaucoup de préjugés et une grande gueule"...
On va compter le nombre de fois où le mot "fainéant" va être utilisé. ;-)

avatar Highmac | 

Tout à fait d'accord avec toi !
Allez-y les bobos !

avatar EniOpa | 

C'est pas qu'ils soient fainéant, leur culture est ainsi, comme les italiens, espagnol,portugais etc...
Et ils sont toujours à se plaindre.
Vue leur situation ils devraient s'estimer heureux d'avoir du travail.

avatar Highmac | 

Sois fainéant, sois fainéant ...
Tu vivras content.
Sois fainéant, sois fainéant...
Tu vivras longtemps !

© Coluche.

avatar harisson | 

Les "promesses" des politiques brésiliens se sont bien heurtées à la "réalité industrielle" de ce pays (peu de main-d'oeuvre, pas de politique de formation, des revenus au ras des pâquerettes, un protectionnisme presque nonsensique au vu des résultats de consommation en forte augmentation de produits sino-americain iApple par les brésiliens).

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