Toray Advanced Film a présenté lors du salon Nano Tech, qui se déroule à Tokyo en ce moment, un film autoréparable. Il élimine les faibles rayures en une dizaine de secondes au maximum à température ambiante, soit une vitesse supérieure à toutes les autres solutions de films autoréparables concurrents existants.
Mais sa grande nouveauté provient de la seconde fonction qu’il propose, basée elle aussi sur les propriétés nanotechnologiques : il permet de garder l’écran de son téléphone ou de sa tablette plus propre en empêchant salissures et graisses de l’épiderme d’y tenir.
Ce film est déposé sur un substrat polymère de type PET (polytéréphtalate d'éthylène) très fin (125μm ou plus fin). En cas de lésions opérées par de fines rayures ou les égratignures provoquées par des objets métalliques comme des clés ou des pièces de monnaie, la substance assez visqueuse et élastique qui le compose occupe à nouveau les rayures. L’épaisseur de cette couche est encore plus fine, avec seulement quelques dizaines de micromètres. Par contre, les coupures plus profondes, comme celles faites par la lame d’un couteau, ne pourront pas être réparées par le film. Toray a testé le film avec succès en lui faisant subir plus de 20 000 rayures successives.
Le film est déjà commercialisé sous la forme de quelques protections décoratives pour Notebooks au Japon. Mais Toray a décidé de passer à la vitesse supérieure en augmentant les lignes de production et en le rendant plus utile grâce à l’ajout d’une nouvelle fonction qui permet d’éviter que les empreintes digitales ne marquent l’écran, obligeant l’utilisateur à passer son temps à le nettoyer.
Cette fonction a recourt à une structure dite en « nanochannel » qui contient de minuscules îlots de matériau lipophile, retenant les corps gras, placés sur une couche oléophobe. Ainsi, les empreintes et traces provenant des sécrétions sébacées de l’épiderme sont réduites et dispersées plus facilement par le film appliqué à l’écran. Enfin, Toray a ajouté une structure « nano concavo-convexe » à la surface oléophobe de son film.
Les iPhones dotés du film de Toray TAF sont les deux en haut
Elle comprend une série de cavités et convexités, à la forme bombées, de quelques nanomètres afin d’empêcher la poussière de s’accumuler et de la rendre moins visible. Cette structure permet également de nettoyer facilement le film, car la structure en nanochannels seule le transforme en piège à poussière et saletés, qui ont tendance à rester accrochés autour des « îlots ».
Le chimiste japonais compte le proposer aux fabricants de smartphones et de tablettes tactiles, et vise un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros pour cette activité en 2014.