Apple a porté plainte contre Jon Prosser qui avait détaillé pendant plusieurs mois sur YouTube des éléments du futur iOS 26. Il s'avère que ces infos avaient été obtenues à l'insu d'un ingénieur d'Apple sur son iPhone de développement.
Pendant les mois qui ont précédé le lever de rideau sur iOS 26, Jon Prosser avait détaillé, dans quelques vidéos sur YouTube, des changements attendus dans l'interface de l'OS que l'on appelait encore iOS 19. Passablement fort en gueule, le Youtubeur assurait, comme toujours, qu'il disposait d'informations solides puisées aux meilleures sources. Une fois iOS 26 présenté par Apple, il s'était avéré qu'il avait effectivement eu de très bons renseignements.


Et pour cause, ces informations sur le futur iOS avait été obtenues depuis l'iPhone de développement d'un ingénieur logiciel d'Apple, Ethan Lipnik, en poste depuis la fin 2023. C'est toutefois à son insu que son téléphone a été exploité, indique la plainte d'Apple déposée le 17 juillet contre Jon Prosser et Michael Ramacciotti qui a joué un rôle crucial dans l'affaire.
Le 4 avril, Apple a reçu un courriel d'un expéditeur anonyme la prévenant que Jon Prosser avait obtenu des informations sur iOS 19 avec le concours d'Ethan Lipnik. L'informateur expliquait qu'à l'occasion d'un appel FaceTime entre Prosser et Lipnik, plusieurs points d'iOS 19 avaient été montrés : l'écran verrouillé, l'écran d'accueil, des animations d'apps et leurs interfaces. Cet appel, passé quelques mois plus tôt, avait été enregistré par Prosser puis partagé. Michael Ramacciotti est cité ainsi que trois autres personnes dont le nom est masqué.

Le 8 avril, Prosser mettait sur YouTube une vidéo présentant l'interface d'iOS 26 avec un niveau de détails que n'avaient pas ses précédentes vidéos sur l'app Appareil photo et celle sur Messages.

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Il s'avère qu'Ethan Lipnik n'a pas été à l'origine du FaceTime et que celui-ci a été fait sans qu'il le sache. La plainte indique que Michael Ramacciotti, un contact de Prosser et ami de Lipnik, se rendait souvent le weekend chez ce dernier à Santa Clara. C'est lors de ces visites qu'il en a profité pour observer la manière dont l'ingénieur déverrouillait l'iPhone contenant des développements en cours.
Un jour, en utilisant la géolocalisation de l'iPhone principal de Lipnik, Ramacciotti s'est assuré que l'ingénieur était parti suffisamment loin de son domicile pour avoir le temps de fouiller dans cet autre iPhone laissé sur place. La tâche était aisée puisqu'il avait fini par apercevoir le code de déverrouillage.
Ramacciotti a alors appelé Prosser et lui a proposé de lui montrer le futur iOS. Cet appel fut passé avant qu'il ne déverrouille cet iPhone contenant iOS 19, précise la plainte sur la foi des investigations menées par Apple. Cela sous-entend que Prosser a donné son aval à la consultation de ce contenu appartenant à un tiers, en toute connaissance de cause et en dépit de sa nature confidentielle. Une fois l'iPhone déverrouillé, Ramacciotti en a fait une visite guidée via FaceTime que Prosser a enregistrée. Un tiers s'est ensuite chargé de recréer des visuels et animations pour accompagner le scoop de Prosser.
Lipnik a appris plus tard ce qui s'était passé lorsque des personnes lui ont dit avoir reconnu son appartement dans l'arrière-plan d'une vidéo que Prosser faisait circuler. C'est à ce moment seulement que Ramacciotti a confessé à Lipnik ce qui s'était passé et détaillé la compensation qui lui avait été promise par Jon Prosser pour le service rendu.
À l'origine, affirment toujours les avocats d'Apple, c'est Jon Prosser qui aurait demandé à Michael Ramacciotti de trouver un moyen d'accéder à des détails confidentiels sur les développements logiciels d'Apple. Il lui aurait promis une manière de le rétribuer ou de lui trouver une opportunité professionnelle. Michael Ramacciotti tient une petite chaine YouTube, NTFTW, avec une poignée de vidéos sur des voitures.
Ethan Lipnik pour sa part s'est gardé de prévenir son employeur que son iPhone de développement avait été exploité dans son dos. C'est à la suite du courriel anonyme que l'enquête interne d'Apple l'a menée vers son ingénieur, qu'elle a licencié pour ne pas avoir respecté scrupuleusement les règles de sécurité pour les appareils qu'elle fournit à ses employés et a fortiori ceux travaillant sur des projets secrets. D'après les avocats d'Apple, d'autres développements qui n'ont pas encore été présentés étaient sur ce téléphone et sont potentiellement susceptibles d'être dévoilés par le duo.
De son côté, Jon Prosser assure sur X que les choses ne se sont pas déroulées de cette manière, il se dit « impatient de pouvoir en discuter avec Apple ». Il affirme ne pas avoir fomenté d'action pour accéder au téléphone de qui que ce soit et qu'il ignorait la manière dont les choses qui lui ont été montrées avaient été obtenues.

Pour appuyer ses dires, dans un second tweet, Prosser publie une capture d'un échange dans Messages — on suppose avec Michael Ramacciotti — où ce dernier lui propose quelque chose de confidentiel. À la question de la manière dont cela a été obtenu, le correspondant a répondu quelque chose, mais visiblement il l'a effacé avant que Prosser ne puisse le lire. Ramacciotti garantit cependant que ces informations sont de première main. Pour Prosser, ce très court extrait est probablement supposé prouver qu'il ignorait tout de ce qui s'était tramé. Les deux versions de l'histoire vont maintenant s'affronter devant les tribunaux si la plainte suit son cours.
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