L'accord de diffusion avec TF1 va permettre à Netflix d'élargir son catalogue auprès d'un public qui veut aussi du produit local, a expliqué le service de streaming.
Il n'y a pas que sur les étals de supermarché qu'on veut de la production locale, à la télévision aussi. Lors de la présentation hier de ses derniers résultats trimestriels, les dirigeants de Netflix sont revenus sur les raisons du partenariat avec TF1 annoncé en juin. La première chaine française aura ses programmes — émission, séries ou rencontres sportives en direct — diffusés sur Netflix à partir de l'été 2026, mais en France seulement. Les abonnés japonais ou mexicains à Netflix ne pourront pas voir Secret Story ou Tout pour la lumière.

Gregory K. Peters, le co-CEO a justifié ce partenariat — le tout premier de ce genre dans le monde pour Netflix — par une demande des téléspectateurs pour davantage de programmes et des contenus conçus pour une audience locale. On pourrait penser que l'un des attraits de Netflix, en plus de ses titres phares, réside dans son offre provenant des quatre coins du monde, mais l'abonné veut aussi du contenu produit chez lui et pour lui :
Nos membres disent régulièrement qu’ils en veulent plus. Ils veulent plus de variété, un éventail de contenus plus large. Donc, l’objectif fondamental de ce partenariat avec TF1, c’est justement ça : enrichir notre offre de divertissement. Comment peut-on augmenter la valeur qu’on leur apporte ? On veut offrir plus de contenus, plus de diversité, plus de qualité.
Donc, comme vous l’avez déjà vu avec nos activités de licence et de production, c’est simplement un autre moyen d’élargir notre offre. Et dans ce cas précis, il s’agit de contenus locaux, très pertinents, conçus pour le public local, dans un pays où la demande pour ce type de contenu est forte. C’est une façon accélérée de répondre à ce besoin.
Le choix de TF1 plutôt que l'un de ses concurrents en France ou d'un autre acteur dans un autre pays s'est imposé par la taille du marché français, la bonne entente entre les deux groupes qui produisent déjà ensemble et la position de leader de la chaîne qui en fait un partenaire de bonne carrure pour l'américain. Avec ce que cela revêt également d'opportunités de chaque côté pour les revenus dégagés de la publicité.

Netflix a cette capacité de proposer le contenu de TF1 auprès d'un public en France qui peut le snober par ailleurs. Reste à savoir dans quelle proportion ces téléspectateurs habitués à l'esprit Netflix y seront sensibles. Au vu des propos de Greg Peters il y a un coup à jouer. Quant à TF1, son patron Rodolphe Belmer disait le mois dernier que cet accord allait aider à compenser la perte d'influence de la télévision linéaire, la fragmentation du public et son appétit pour les contenus à la demande. La chaine française a bien sa propre plateforme avec TF1+ mais Netflix lui ouvre de nouvelles opportunités. En novembre dernier l'américain déclarait 5 millions d'abonnés dans l'Hexagone.

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Lors de cette présentation financier, Netflix a annoncé un chiffre d'affaires de 11,1 milliards de dollars (+16 % sur un an) et un bénéfice de 3,12 milliards en progression de 45 % dans lequel les hausses tarifaires et la croissance soutenue des abonnements à la formule avec des pubs ont bien contribué.

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