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Le streaming pousserait à réduire la longueur des morceaux

Florian Innocente

mercredi 29 mai 2019 à 17:35 • 26

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L'essor du streaming a conduit à raccourcir la durée moyenne des morceaux, expliquent Charlie Harding et Nate Sloan du podcast Switched on Pop. Depuis les années 90, ils ont perdu au minimum 30 secondes et le streaming a encouragé ce phénomène, observent-ils.

Au milieu des années 1990, un titre faisait en moyenne 4 min 30s contre 3 min 42s aujourd'hui. Auparavant l'artiste était payé sur ses ventes physiques de singles et d'albums. Aujourd'hui on raisonne en termes de streams et le paiement ne se déclenche que si l'on a écouté au moins les 30 premières secondes.

Partant de là, il y a tout intérêt à ne pas faire s'éterniser un morceau, si l'on veut que l'utilisateur enchaîne l'écoute de plusieurs titres :

Si vous vous prenez un album comme Scorpion de Drake, qui est véritablement un très long double album s'étendant sur 90 minutes, il a mis une tonne de chansons très courtes, parce qu'il est payé pour chacune que vous écoutez, que vous écoutiez l'album en entier ou non.

Le hip hop en particulier suit cette tendance, Harding et Sloan citent l'exemple de Lil Pump dont les albums sont remplis de titres inférieurs à 3 minutes, voire même 2 minutes.

Le principe de morceaux courts ne date pas de l'arrivée de Spotify et consorts. Dans les années 60 ou 70 les albums regorgeaient de titres concis dans leur durée, faits pour être enchaînés sur les radios. Seulement ce mode de rémunération du streaming n'encourage pas les œuvres longues.

Autre évolution constatée par le duo : la structure des morceaux. Un avant-goût du refrain est utilisé dès le départ, pour capter l'attention et espérer retenir la personne durant les 30 prochaines secondes, lorsque ce refrain donnera toute son ampleur.

Un procédé qu'ils rapprochent de celui employé avec des bandes-annonces de films : juste au début on voit un enchaînement rapide de scènes qui donnent immédiatement le ton, puis la bande-annonce proprement dite prend le relais.

Faut-il craindre des titres de plus en plus courts ? Pas nécessairement, l'artiste a intérêt à ce que ses morceaux soient écoutés dans leur intégralité par le plus grand nombre. Ce sera un signe qu'ils ont capté l'attention des utilisateurs et c'est une opportunité pour figurer peut-être dans les playlists conçues par ces plateformes.

Les playlists étant devenues un mode d'écoute extrêmement populaire, c'est l'occasion de multiplier les streams…

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