Salto, le concurrent de Molotov lancé par les principaux groupes de la télévision française — TF1, France Télévisions et M6 —, sera lancé le 3 juin 2020. On parlait dernièrement de l’automne, ce sera donc un petit peu plus tôt, mais toujours plus tard que la date prévue initialement, au cours du premier trimestre de cette année.

Le lancement se fera d’abord discret, le temps de régler d’éventuels problèmes techniques pendant l’été. Le véritable lancement se fera plutôt en septembre, date à laquelle Salto compte sur une vaste campagne de publicités pour se faire connaître. On imagine que les messages tourneront en boucle sur les chaînes de télévision historiques, en faveur de ce nouveau service de streaming qui doit se faire une place sur le marché.

Thomas Follin, le directeur général de Salto, n’a pas voulu donner le prix de l’abonnement, mais il a malgré tout indiqué qu’il devrait se situer entre 5 et 10 €. Un tarif contenu pour convaincre le maximum de Français, sachant que ce nouveau-venu aura un budget ridicule face à celui des géants américains (on parle de 250 millions d’euros sur trois ans pour financer des programmes originaux), mais en contrepartie une programmation locale :

La plateforme a été pensée exclusivement pour un public français, avec des contenus sélectionnés en fonction de ses goûts. Salto sera la plus grande fenêtre d'exposition de la création française audiovisuelle.

Salto devrait proposer 15 000 heures de programme en septembre 2020 et atteindre 20 000 heures d’ici à la fin de l’année. Outre le catalogue fourni par les chaînes de télévision qui ont financé le service, des programmes originaux seront ajoutés tous les mois. On pourra aussi regarder la télévision en direct, à l’image de ce que Molotov propose, ou alors suivre les listes de lecture créées par des humains.

C’est sur cet autre point que le service français compte se distinguer, il ne pariera pas (seulement) sur des algorithmes pour recommander du contenu. Autre nouveauté, la possibilité de créer un profil de couple, de famille ou même avec des amis, l’idée étant d’y placer un contenu susceptible de plaire à tout le monde. Est-ce que ce sera suffisant pour convaincre suffisamment d’utilisateurs pour rentabiliser le service ? Quoi qu’il en soit, Salto sera peut-être un service complémentaire à Netflix et les autres, mais pas moins ambitieux pour autant

Notre projet se veut très ambitieux et complémentaire des offres existantes. Nous ne sommes pas là pour être le petit acteur du marché. Nous avons vocation à prendre une part significative du marché. Et il nous semble qu’il reste encore une place énorme à occuper. Même si cela prendra évidemment du temps. […] La très grande majorité des Français n’est pas sur Netflix. Nous espérons qu’ils viendront sur Salto.

Salto sera disponible directement depuis son site, mais le service négocie avec les fournisseurs d’accès à internet pour s’intégrer directement dans les box. Notons que Thomas Follin a mentionné Orange, Bouygues et Altice, mais pas Free. Est-ce un oubli ou est-ce que les Freebox seront privées de Salto ?