Les écouteurs et casques Bluetooth ne manquent pas d’arguments en leur faveur, et ce n’est pas la sortie de l’Apple Watch qui vient contredire cette idée. Mais même si vous ne pouvez pas écouter de la musique stockée au bout de votre poignet, couper le fil est toujours un confort incontestable. Les modèles que nous avons testés jusque-là étaient en revanche assez chers, puisqu’il fallait débourser près de 300 € pour le Solo2 Wireless de Beats et 350 € pour le Zik 2.0 de Parrot.
Le Blackbeat PRO de Plantronics que nous testons ici joue dans une autre cour : vendu 190 € seulement, il est nettement plus abordable. Mais est-il intéressant pour autant ? Sur le papier, il ne démérite pas avec l’ensemble des fonctions attendues, mais que vaut-il à l’usage ? C’est ce que nous allons voir dans ce test !
Un casque massif et plein de boutons
Après avoir testé les deux casques concurrents évoqués en préambule, sortir le Backbeat PRO de sa boîte offre une surprise de taille, c’est le cas de le dire. Loin de jouer la carte de la discrétion, ce produit est massif avec des écouteurs très épais (environ 5,5 cm) et un look qui ne fait pas dans la dentelle. Entièrement noir, le casque sait rester relativement discret, mais une fois posé sur la tête, il dépasse largement de chaque côté.
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais ce n’est pas le casque le plus élégant que l’on a eu l’occasion de tester. Néanmoins, Plantronics a soigné son casque et même si le plastique domine, le Backbeat PRO ne semble pas fragile, c’est l’avantage aussi de son embonpoint. L’arceau très souple est recouvert d’une généreuse couche de mousse protégée par un ersatz de cuir convaincant.
On peut régler sa longueur avec un morceau de métal et le constructeur a été suffisamment généreux sur ce point pour que le casque s’adapte à toutes les morphologies. Ses écouteurs circum-auraux (ils viennent se poser autour des oreilles et non dessus) ne sont en revanche pas les plus grands de la catégorie et ils sont ronds. Le produit compense par une mousse là encore très généreuse et très molle, pour un appareil qui est, au total, très confortable. Une fois positionné, on oublie son poids assez élevé (340 g) et on peut le garder longtemps sans gêne.
L’autre point qui surprend quand on découvre le produit, c’est le nombre de boutons répartis de chaque côté. On en compte six, voire sept, à raison de trois ou quatre par écouteur. Il y en a un pour allumer et éteindre le Backbeat PRO, un autre pour (dés)activer la réduction active du bruit, un pour lancer/mettre en pause la lecture, un encore pour répondre au téléphone et un dernier pour activer le mode conversation (on reviendra ultérieurement sur toutes les fonctions).
En plus de ces boutons à cliquer, chaque écouteur a une roue : à droite, elle permet de changer le volume et à gauche, elle sert d’avance et recul rapide. La première tourne en continu, comme la couronne de l’Apple Watch par exemple, quand la deuxième se contente d’un quart de tour : vers le haut, on avance, vers le bas, on recule.
Cela vous paraît compliqué ? C’est normal, et il faut prévoir un petit moment d’adaptation pour tout apprendre. Les premières heures, on confond souvent la roue de droite et celle de gauche, on croit mettre en pause alors qu’on a utilisé le bouton pour répondre au téléphone, on éteint le casque quand on pensait désactiver l’isolation… bref, au début on est effectivement perdu.
Pour autant, le Backbeat PRO n’est pas le cauchemar ergonomique que l’on craignait : on prend vite ses marques et on finit par utiliser tous ces boutons les yeux fermés. Et après deux semaines passées avec le casque, son utilisation est devenue totalement naturelle. Au fond, c’est moins élégant que le pavé tactile du Zik 2.0, mais c’est souvent plus fiable et plus pratique à l’usage. En marchant, utiliser des boutons physiques bien distincts les uns des autres est un avantage et quand on a appris où se situe chaque bouton, on contrôle la musique ou les appels bien plus simplement qu’avec des gestes tactiles.
À l’usage : beaucoup de fonctions, pas toutes utiles
Plantronics n’a pas sacrifié les fonctions pour diminuer le prix de son casque, bien au contraire même. Le Backbeat PRO dispose de toutes les fonctions attendues pour un casque sans fil et mobile : contrôle de la lecture sans toucher la source, réduction active du bruit, pause automatique, microphone pour faire office de kit mains-libres… tout est là.
Avant de les évoquer à l’usage, un mot sur la connectivité. Le constructeur fournit bien un câble audio — avec les principales commandes intégrées, très bon point —, mais on utilisera l’appareil surtout en Bluetooth. Plantronics a choisi la quatrième génération de cette norme sans fil, un choix encore très rare sur le marché des casques Bluetooth. Au quotidien, ça ne change pas grand-chose, si ce n’est pour l’énergie consommée, mais on reviendra plus loin sur ce point.
Le Backbeat PRO est doté d’une puce NFC toujours aussi inutile sur les appareils Apple. En revanche, la possibilité de se connecter à deux sources en parallèle est un excellent point : on peut ainsi lier le casque à son iPhone et à son Apple Watch, et passer facilement de l’un à l’autre. À l’allumage, l’appareil indique vocalement l’état de la batterie — on le retrouve aussi sur l’iPhone, à côté de l’autonomie du smartphone —, mais aussi le numéro du téléphone connecté : pratique.
La réduction de bruit active est essentielle pour une écoute confortable dans un milieu bruyant, que ce soit une rame de métro, un avion ou une rue. En la matière, Bose qui a inventé le procédé conserve son avance, mais le casque de Parrot s’en sortait plutôt bien. Malheureusement, Plantronics n’a pas encore la même maitrise technologique et la réduction reste très perfectible sur le Backbeat PRO. Elle ne réduit pas tous les bruits, loin de là, et le contexte reste largement présent. C’est mieux que rien, certes, mais on n’est pas au niveau de la concurrence.
En revanche, l’autonomie est une réussite incontestable : le constructeur annonce 24 heures de fonctionnement avec la réduction de bruits activée et ce n’est pas une promesse en l’air. Les batteries à l’intérieur de ces écouteurs massifs sont probablement assez grosses, mais il y a aussi le Bluetooth 4 qui doit jouer, ainsi qu’une très bonne gestion de la batterie grâce à la mise en pause automatique. En effet, comme avec le Parrot, il suffit de retirer le casque pour que la lecture se coupe et que le casque économise de l’énergie.
Nous n’avons jamais mis en défaut cette fonction, qui se paye même le luxe d’être plus fiable que celle du Parrot. La lecture se coupe avec un joli fade out et reprend avec un fade in et nous n’avons jamais eu de mauvaises détections. On peut garder sans risque le casque autour du cou, la lecture ne se relancera qu’en le plaçant à nouveau sur la tête. Sur ce point, Plantronics a fait un excellent travail et au bout d’une quinzaine d’heures d’utilisation, l’autonomie est effectivement aussi bonne qu’annoncée.
La qualité audio du Backbeat PRO est très correcte, sans prétendre atteindre le niveau des meilleurs casques filaires. La scène sonore est assez large et le casque met surtout en avant les basses fréquences et le haut du spectre, mais sans étouffer totalement les médiums. Plantronics ne cherche vraiment pas un traitement audiophile pointu, mais ce casque nomade devrait s’en tirer sans trop de problèmes avec tous les genres. Activer la réduction active de bruits améliore aussi le son.
Un mot sur la qualité en appel audio : le volume sonore est très bon et votre interlocuteur vous entendra très bien. Le microphone ne permet pas d’avoir une aussi bonne qualité qu’avec un téléphone collé au visage, mais c’est le lot de tous les casques Bluetooth. La touche qui permet de diminuer le volume et d’entendre ce qui se passe autour de vous fonctionne comme prévu, mais on aura aussi vite fait de poser le casque une minute.
Pour conclure
Plantronics a vu juste avec son Backbeat PRO : pour moins de 200 €, le constructeur propose un casque complet et qui bénéficie (enfin !) d’une autonomie vraiment confortable. Certes, l’appareil a quelques défauts, à commencer par une réduction active des bruits perfectible, mais à ce tarif, on peut plus facilement les excuser.
Si le look massif de ce produit ou son ergonomie particulière ne vous effraient pas, c’est incontestablement un bon choix. Les modèles de Beats et Parrot sont plus légers et plus séduisants, mais on a du mal à justifier leurs tarifs face à ce Backbeat PRO qui assume parfaitement son rôle, bien plus longtemps.