App Store : Apple clarifie les règles de l’abonnement

Mickaël Bazoge |

Les abonnements, c’est la nouvelle marotte de l’App Store. Apple est prête à tous les efforts pour pousser les développeurs à s’y mettre, et pas que pour les applications de type presse qui sont naturellement intéressées : toutes les apps et les jeux sont maintenant susceptibles d’embrasser ce nouveau modèle dévoilé par Phil Schiller juste avant la WWDC (lire : App Store : Apple fait sa petite révolution).

Mais jusqu’à présent, le constructeur restait assez flou sur ce que les développeurs pouvaient proposer comme contenu et fonctionnalités à vendre sur abonnement (lire : App Store : la nouvelle voie des abonnements). Un vrai dilemme, car quel studio voudrait investir dans la conception d’une app sur abonnement, avec l’épée de Damoclès d’un refus d’Apple au dessus de la tête ?

À l’occasion de l’annonce du coup de balai qui va nettoyer l’App Store des apps endommagées ou obsolètes, le constructeur a précisé bon nombre de détails sur son système d’abonnement qui entrera en vigueur en même temps que la version finale d’iOS 10 cet automne. Apple a ce soir envoyé aux développeurs un e-mail leur demandant de se tenir « prêts » pour ce modèle ; ils trouveront toutes les informations utiles à cette adresse.

La principale priorité qui devra guider les développeurs, c’est de fournir du contenu en continu (si on ose dire) à des utilisateurs dont l’abonnement sera renouvelé automatiquement. C’est effectivement la moindre des choses mais ça va mieux en le disant. Apple propose quelques pistes de réflexion : de nouveaux niveaux dans un jeu ; l’accès à un mode multi-joueurs ; l’accès à un catalogue ou à un nuage ; ou encore l’utilisation de l’application en mode SAAS (software as a service).

Apple liste aussi les choses à faire et à ne pas faire dans le cadre de l’abonnement. Les développeurs peuvent ainsi cumuler deux services : accès à un catalogue de films, par exemple, et possibilité de louer ou d’acheter un film. Les abonnements ne peuvent pas s’étendre à des services tiers, par contre ils peuvent servir dans toutes les apps d’un même développeur ; il importe aussi qu’un abonnement puisse fonctionner dans la même application sur tous les supports.

Une application ne peut pas forcer l’abonné à noter l’app, à rédiger un commentaire sur l’app, à télécharger d’autres applications, à poster sur les réseaux sociaux,… pour accéder à du contenu ou des fonctionnalités. De manière générale, l’abonné doit pouvoir jouir de ce pour quoi il s’est abonné sans avoir à faire autre chose que de payer son abonnement.

Les abonnements peuvent servir à obtenir des rabais sur des biens virtuels (des gemmes dans un jeu pour un abonné platinum, par exemple). Au cas où le développeur change de modèle économique, les utilisateurs doivent tout de même continuer à accéder au contenu pour lequel ils ont payé : le joueur qui a déverrouillé l’intégralité des niveaux d’un jeu grâce à une micro-transaction doit continuer à en profiter, même après le basculement du modèle in app au modèle d’abonnement.

L’abonnement ouvre aussi droit à des périodes d’essai gratuites, si le développeur y consent évidemment. Ceux d’une durée d’une semaine peuvent proposer une semaine gratuite ; pour les abonnements d’une durée de 1 à 2 mois, cette durée peut varier entre une semaine et un mois ; pour les abonnements d’un an, le développeur peut offrir jusqu’à 3 mois d’essai gratuit.

Les abonnements peuvent être renouvelés tous les 7 jours, tous les mois, tous les deux mois, tous les trois mois, tous les six mois, tous les ans. Rappelons qu’à tout moment, les utilisateurs peuvent arrêter leurs abonnements. Il est cependant de l’intérêt du développeur de tout faire pour conserver ses abonnés : la commission d’Apple passe de 30% à 15% seulement après que l’utilisateur a cumulé un an d’abonnement (hors période d’essai gratuite).

Chaque abonnement présentera des réglages pour gérer les différentes offres et la possibilité d’annuler celui en cours.

Si l’éditeur décide d’augmenter le prix de l’abonnement (dans le cas d’une hausse de la TVA, par exemple), Apple préviendra l’utilisateur qui pourra poursuivre son abonnement au nouveau prix, ou se désabonner.

Il s’agit pour la Pomme de protéger le consommateur des mauvaises surprises. Si ce modèle peut s’avérer fructueux pour le développeur (et pour Apple), en revanche il va falloir convaincre les utilisateurs du bien-fondé de l’abonnement. Et à voir les réactions aux changements de modèle économique de TextExpander voire 1Password, ce n’est pas une bataille gagnée d’avance (Lire : L'abonnement pas facile à faire accepter pour toutes les apps).

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avatar brunitou | 

Qu'ils profitent, qu'ils profitent... jusqu'à ce qu'ils se tirent une balle dans le pied !

Pourtant, il y a des exemples de conversion réussie à l'abonnement : Tomtom en est un. Avant on achetait l'app avec les cartes d'Europe 99€ (ensuite 79€), on pouvait opter pour Tomtom trafic pour 5€/mois et idem pour les radars. Aujourd'hui la nouvelle version de Tomtom est proposée sous forme d'abonnement annuel de 20€, mais avec trafic + radars. De plus, on peut télécharger la carte de n'importe quel pays! Tout ça pour 20€/an...
J'avoue que pour le GPS seul je ne paierais peut être pas, mais la qualité des infos trafic vaut bien les 1,67€/mois.

Un autre exemple, non pas de conversion mais où l'abonnement semble logique est iCoyote: on ne va qd mm pas payer 0,99€ pour avoir ad vitam eternam les alertes radar! (par contre, il doit bien y avoir moyen d'offrir ce genre de service pour moins de 50€/an!)

Spotify et consorts : là aussi, l'abonnement coule de source (sauf si on préfère acheter sa musique).

Les journaux : même pas la peine de le signaler...

Mais bon, pour 95% des applications, je reste dubitatif quant à l'utilité réelle...

avatar Mike Mac | 

Et dire aussi que la pub coûterait par an 500 Euros par personne en moyenne basse, prélevée sur les produits qu'on achète.

Voilà bien un abonnement dont je me passerais volontiers.

Vive les bloqueurs de pub donc pour éviter la double nuisance : l'abonnement non désiré qu'on ne peut résilier, et la pollution imposée qui découle de cette dîme merdique

avatar mimot13 | 

Je suis résolument contre les abonnements pour les applis, d'ailleurs j'évite toutes celles qui ne sont accessibles que de cette façon, à la mode Adobe, Dashlane.. par exemple. L'utilisateur n'a rien à y gagner, c'est un chèque en blanc mensuel donné à une société, qui elle fera ce qu'elle aura envie de faire.. ou non. Si vous n'êtes plus d'accord, vous pourrez arrêter mais n'aurez plus rien non plus. Dans le cadre de l'utilisation d'une appli c'est totalement idiot..

Evidemment tout le monde aura compris l'intérêt de cette "taxe" mensuelle pour Apple et les développeurs d'applis. C'est un beau Marketing qui vous file une belle pomme, appétissante mais avec un vers caché dedans. Pour une appli simple, mensuellement c'est pas cher et c'est tentant. Vous mettez le doigt dans l'engrenage et c'est parti, sans douleur apparente. A vos calculatrices quand même ! Apple a su promouvoir un nouveau besoin et un relativement nouveau business. Car c'est bien et SURTOUT de pognon dont il s'agit pour Apple et PAS de rendre ou vendre de vrais services !

Bien entendu il y des domaines où l'abonnement est logique, les prestations ne changent quasiment pas dans le temps. Pour les applis, la question n'est pas du tout la même.

Enfin, le modèle de consommation qu'on nous propose avec le Cloud intégral et "plus rien chez vous", stockage et utilisation intégralement contrôlés par des tiers ne m'enchante vraiment pas. Passage obligé ? Non, mais on verra.

avatar marenostrum | 

t'es un utilisateur amateur toi, d'où ton discourt.
un utilisateur Pro a tout son intérêt de s'abonner dans plusieurs services, parce que il gagne du temps. et le temps pour lui est plus que l'argent.

et Apple comme tous les autres marques ne cherche qu'une chose, la survie. dans un monde où la concurrence fait rage.

avatar jacobinet | 

La survie, c'est l'innovation et le respect du client, quel qu'il soit, pro ou pas. On peut ne pas être professionnel et avoir l'utilité, avoir le besoin d'une application professionnelle... Je pense aux artistes par exemple.

avatar marenostrum | 

il faut d'abord comprendre le sujet. Apple crée juste une possibilité technique pour les développeurs qui utilisent sa boutique, d'appliquer l'abonnement s'ils le veulent. elle n'oblige personne. c'est toi de voir après si l'app que tu utilises, te convient ou pas dans cette forme d'utilisation.

avatar thebarty | 

@jacobinet :
? Les artistes ne sont pas des pris?

avatar jerry75 | 

En même temps on est obligé de rien. Si le dev choisi de faire payer un abonnement et que ca ne plait pas aux acheteurs, il ne le vendra pas, et un autre jeu ou une autre appli sans abonnement se vendra beaucoup mieux. Donc je pense que nous n'avons peut-être pas grand-chose à craindre ...

avatar 8enoit | 

Payer payer et encore payer.

Moi c'est simple : MERDE

J'ai fait le tri de mes app à l'occasion du replacement de mon iPhone. Je n'en utilise que qq unes au fond.
Je suis prêt à payer pour une mise à jour (genre istat menu sur mac, ou jadis 1password sur iOS) mais l'abonnement jamais.

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