Status Board pour iPad: aperçu du nouveau tableau de bord de Panic

Nicolas Furno |

Status Board [1.0 – US – 8,99 € – iPad – Panic, Inc.] est la nouvelle application de Panic, éditeur OS X bien connu. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une application pour Mac, mais pour l’iPad et comme son nom l’indique, elle permet d’avoir, sur sa tablette ou sur un grand écran, un "status board". Un tableau d'informations similaire à celui que cet éditeur avait installé dans ses bureaux en 2010.

Trois ans plus tard, tout le monde peut disposer de la même solution chez lui ou dans son entreprise. Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, il ne s’agit pas d’un logiciel OS X, mais d’une application iOS qui fonctionne de pair avec AirPlay et un Apple TV. Nous avons pu essayer l’application en avant-première et voici, en images, un aperçu des possibilités offertes par Status Board.

Note : l'application est en cours de déploiement sur l'App Store français et elle peut ne pas être disponible pour vous au moment de la publication de l'article. Patientez quelques minutes, voire jusqu'au matin, Status Board fera son apparition tôt ou tard…

Quelles données ?

Vendue 8,99 €, Status Board s'exécute uniquement sur un iPad. Son principe est très simple : l’écran de la tablette est une grille sur laquelle vous disposez des modules pour afficher l’heure, la météo ou d’autres informations personnelles qui sont mises à jour en permanence. Par défaut, vous avez accès à six modules prêts à l’emploi :

  • L’heure pour le lieu actuel ou n’importe quel endroit du monde, en affichage numérique ou analogique ;
  • La météo avec la température actuelle et les prévisions à quatre jours, pour l’emplacement actuel et n’importe quel autre lieu ;
  • Un module calendrier qui affiche les prochains évènements de votre ou de vos calendriers ;
  • Un module mail pour afficher le contenu d’une boîte de réception ou simplement le nombre de messages ;
  • Twitter avec la possibilité d’afficher plusieurs statistiques (nombre de followers par exemple) ou les derniers tweets pour un ou plusieurs comptes ;
  • Un module capable d’afficher les derniers articles associés à un flux RSS ou encore un graphique avec le nombre de publications par jour ou par heure.

Status Board affiché sur un iPad avec quelques informations de base – clic pour agrandir

En plus de ces modules prêts à l’emploi, Status Board propose trois modules qui nécessitent un travail de votre part en amont. L’application sait ainsi afficher des graphiques, des tableaux de données ou n’importe quelle information HTML. Dans les deux premiers cas, il faut préalablement collecter des données et les rassembler sous la forme d’un fichier CSV ou JSON.

Sur cet exemple, des statistiques de vente pour quatre produits différents sont affichées sous la forme de barres quotidiennes. Dans les paramètres du module, on a collé la source des données, ici un fichier stocké sur le serveur de l’éditeur qui est mis à jour régulièrement par le serveur en question.

Pour simplifier la collecte des données, Panic s’est associé avec le service StatHat qui offre aux développeurs un moyen simple de collecter des données à partir d’un site Internet, d’un ordinateur ou même d’une application mobile. Après création d’un compte gratuit, on trouvera des exemples pour utiliser le service avec différents langages, du PHP au Ruby en passant par le C# ou même l’Objective-C.

StatHat propose, une fois les données collectées, de les envoyer facilement à Status Board. En se connectant au site avec un iPad, un bouton fait le lien, mais on peut sinon récupérer une simple URL à utiliser lors de l’ajout d’un module dans l’application de Panic. Ce service, totalement gratuit pour le moment mais qui proposera des options payantes à l’avenir, est un bon complément, même s’il ne fait pas tout. En particulier, il ne récupère pas automatiquement les données, c’est à l’utilisateur de les envoyer en utilisant un système automatique, comme un CRON.

Avec cette solution, Panic propose à ses utilisateurs beaucoup de souplesse : on peut tout afficher, ou presque, dans Status Board. L’option HTML permet d’envisager des choses très variées, jusqu’à l’affichage d’images ou même de vidéos par exemple.

Cette souplesse est bienvenue, mais elle complique l’utilisation de Status Board. On aurait aimé une offre plus prête à l’emploi, avec au moins l’ajout de Google Analytics, un service très populaire pour suivre autant des sites que des applications. En l’état, il faut passer par l’API fournie par le service et l’exploiter en codant, ce qui limite son utilisation aux seuls développeurs.

Dommage, cette application aurait très bien pu servir à un blogueur ou un community manager par exemple. En l’état, ce type de profil devra faire appel à un développeur ou disposer de connaissances techniques pour exploiter vraiment Status Board. C’est un peu frustrant…

Mise en page et organisation

Pour gérer son tableau de bord virtuel, Status Board propose une interface assez simple où tout se fait en déplaçant des cases sur une grille. En mode édition, cela se fait sans peine, par un tap maintenu qui permet de glisser un module sur la grille. La taille de certaines cases peut aussi être modifiée, ce qui se fait cette fois avec une petite poignée dans le coin inférieur droit.

Status Board en cours de modification : on est ici en train de changer la taille du module en bas à gauche. – clic pour agrandir

Cette souplesse est heureuse, mais on aurait aimé qu’elle soit encore plus importante. Status Board impose ses contraintes et ne permet pas une organisation totalement libre. Il faut reconnaître toutefois que c’est dans l’ensemble une configuration simple et bien pensée, surtout pour les graphiques qui changent automatiquement d’aspect pour optimiser l’affichage en fonction de la place disponible.

Si l’organisation générale du tableau est assez convaincante, cette première version gère vraiment mal les changements de taille. Ainsi, un simple changement d’orientation de l’iPad suffit à chambouler toute l’organisation et Status Board s’emmêle les pinceaux en empilant presque au hasard les modules.

Ce tableau organisé pour un affichage en mode portrait est totalement désorganisé en paysage…

À chaque changement d’orientation, il faudra ainsi repenser presque entièrement son tableau de bord. Pénible, même si Panic ne pouvait sans doute pas vraiment faire autrement. Status Board a d’ailleurs la politesse de prévenir son utilisateur et il suffit de revenir à l’orientation précédente pour retrouver son organisation : un bon point.

Terminons cette question de l’organisation en évoquant le partage de son tableau de bord par mail. C’est pratique pour envoyer à un collègue une organisation, mais on aurait aimé que Status Board gère plusieurs configurations, ou du moins plusieurs écrans que l’on pourrait faire défiler. En l’état, il faut s’en tenir à une configuration par iPad, ce qui peut s’avérer contraignant. L'éditeur a toutefois indiqué sur Twitter réfléchir à la possibilité d'avoir plusieurs configurations sur une même tablette.

Un grand écran coûteux…

La finalité première de cette fonction étant de créer un grand écran de contrôle, Status Board sait afficher ses informations sur n’importe quel écran. Soit un écran relié à un Apple TV en utilisant AirPlay, soit directement avec un Adaptateur Lightning AV numérique ou Adaptateur AV numérique 30 broches Apple selon les cas.

Le choix de ces solutions de base d’iOS se comprend pour son côté universel et sa mise en œuvre très simple, tant pour l’éditeur que pour les utilisateurs. Il suffit d’activer AirPlay en mode miroir sur l’iPad ou de brancher le câble numérique, d’ouvrir l’application et on a un tableau parfaitement optimisé à l’écran de destination.

Ce choix n’est toutefois pas sans inconvénient : d’une part, il faut "condamner" un iPad à faire office de serveur d’affichage pour Status Board. On ne peut pas quitter l’application sans perdre immédiatement l’affichage sur l’écran externe. La tablette devient ainsi monotâche et il faut envisager de ne l’utiliser que pour cet usage.

Ajoutons que la connexion filaire ou sans-fil consomme de toute manière beaucoup d’énergie, d’autant que l’application reste connectée en permanence à Internet pour chercher ses informations. Dans tous les cas, mieux vaut laisser la tablette branchée à une prise, immobilisée et inutile à autre chose.

Autre inconvénient majeur, Status Board ne sait gérer plus d’un écran à la fois. Pour obtenir un affichage suffisamment grand, comme celui qui provient des bureaux de Panic, il faut ainsi acheter non seulement deux écrans, mais aussi deux iPad. Un élément à prendre en compte avant d’adopter cette solution…

Installation de Panic : deux écrans, deux Status Board en parallèle.

Ces limites n’aident pas à comprendre le tarif très élevé demandé par l’éditeur pour activer la fonction écran externe. Si Status Board n’est vendu que 8,99 €, il faut en effet ajouter pas moins de 44,99 € 8,99 € pour activer l’affichage avec AirPlay ou un adaptateur numérique. Un tarif élitiste pour une fonction assez simple et qui pourrait être intégrée de base.

[MàJ 10/04/2013@08h46] : depuis la publication de notre article, l'éditeur a déjà considérablement diminué le prix de l'option, passant de 45 à 9 €. On apprend aussi sur Twitter que l'on pourra utiliser Status Board avec une télévision gratuitement, l'achat in-app ne servant qu'à optimiser l'affichage à une télévision HD. Ce changement nécessitera une nouvelle mise à jour.

On est d’autant plus prompt à critiquer ce tarif que l’implémentation est loin d’être idéale : comme avec le changement d’orientation, il faudra revoir toute l’organisation de votre tableau à chaque fois que vous utiliserez l’écran ou que vous arrêterez de l’utiliser. C’est contraignant et on comprend finalement la solution mise au point par l’éditeur : derrière chaque télévision, Panic a placé un iPad dédié à cet écran. Malin, mais coûteux, même s’il faut reconnaître que Status Board reste dans l’ensemble moins cher que les panneaux d’informations dédiées qui pouvaient exister jusque-là.

Pour conclure…

Status Board est une application très intéressante, mais plus pour des entreprises ou des développeurs, puisqu’elle nécessite toujours de mettre la main dans le code. À ce tarif, on espérait une solution plus "clés en main", avec au moins quelques modules intégrés par défaut. On suppose que l’éditeur ajoutera d’autres modules, ou que l’on pourra en télécharger d’autres sur Internet, mais en l’état, l’application reste finalement assez limitée pour qui ne connaît pas de langage de programmation.

Ajoutons que cette première version n’est pas exempte de bugs, parfois pénibles. Dans nos essais, le flux RSS de MacGeneration était parfaitement reconnu et on pouvait afficher les articles, mais pas le graphique résumant le nombre de publications par heure ou par jour. Par ailleurs, il suffit de modifier un module Twitter pour activer automatiquement tous les comptes enregistrés sur l’iPad, même si vous n’en aviez sélectionné qu’un préalablement. Ce n’est pas rédhibitoire, mais Status Board gagnera à être mis à jour une fois ou deux avant d’être vraiment utilisable.

avatar Kevelian | 
outil qui peux s'avérer très pratique dans certains cas et aussi un bon moyen de recycler ses vieux iPad
avatar Oh la belle Pomme | 
@ la redac : Qui a donner du Red Bull à Arnauld ? 2:47 quand même ! Y'a de l'abus !
avatar Lou117 | 
Une question se pose, si vous cherchez ce genre de choses, allez plutôt voir du côté des Widget Android, c'est le même principe mais directement intégré au système...
avatar Oh la belle Pomme | 
J'ai un peu de mal à comprendre le choix de l'iPad pour cette utilisation. La même sous OSX (+ un iMac (VESA)) me semble plus pertinente.
avatar AppleLov | 
@bugman Le prix sans doute. un iPad+télé ça coute quand même moins cher qu'un iMac Il faut se dire que c'est censé (en tout cas c'est pensé pour) n'être utilisé que pour ça. En quelques sorte le matériel est "condamné", donc autant que ce soit le moins cher possible.
avatar RDBILL | 
Je joue avec depuis 10 minutes. Il est très très bien. Ouvre plein d'opportunités.

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