Le livre numérique dépasse le livre physique sur Amazon

Arnaud de la Grandière |

Amazon se félicite dans un communiqué de presse d'une double performance significative. Dans la catégorie "appareils électroniques", son Kindle a pris la tête, devant les deux modèles d'iPod touch, bien qu'il soit plus cher et qu'il propose bien moins de fonctions que l'appareil d'Apple. Il faut toutefois remettre cette performance en perspective : si l'iPod touch est disponible dans bien d'autres magasins, le Kindle en revanche n'est disponible que sur le site d'Amazon, qui cumule donc toutes les ventes mondiales. Il faut également noter que si Amazon donne un classement des ventes, la société ne dévoile aucun chiffre d'unités vendues. Les analystes s'accordent pour dire que les ventes de Kindle pour les fêtes s'approchent du million d'exemplaires. Au dernier pointage de septembre, Apple a indiqué avoir écoulé 20 millions d'iPod touch depuis septembre 2007.

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Cependant l'autre performance d'Amazon tient dans la vente des livres numériques pour son Kindle, puisque ceux-ci ont dépassé la vente de livres physiques sur le site. Là encore il ne s'agit pas des ventes mondiales de livres en papier, on ne compare que les ventes du site avec les ventes mondiales du Kindle Store (y compris à destination de l'iPhone et de l'iPod touch par le biais de l'application d'Amazon). Il s'agit néanmoins d'une performance remarquable qui semble indiquer que le marché est prêt pour le livre numérique.

avatar zarkossil | 
En France, on a encore du chemin à faire. QUand on voit le prix scandaleux, demandé pour la version électronique d'un livre de parution récente (au hasard, le dernier JC Grangé, à plus de 16 € vs. 20€ et qqs en version papier ...). Le pire étant lorsque les livres sont disponibles en version poche ... Sans parler de la pauvreté du marché français du livre électronique qui fait vraiment pleurer ... A quand le bon de téléchargement gratuit de la version électronique du livre lors de l'achat de la version papier ? ... et ce même pour un livre de poche ... ? Un livre électronique devrait coûter [b] au grand maximum[/b] la moitié du prix du livre physique. Et encore, ça resterait cher pour du "virtuel". Cela dit à ce tarif, je n'hésiterais pas à racheter mes bouquins préférés, parce que le temps passer à scanner, OCRiser, et SURTOUT corriger le texte, ça vaut largement le coup. EN l'absence d'offre tarifaire intéressante, j'en suis réduit à cette solution pour charger mon Sony PRS-600 ... Aa
avatar iAnn | 
La tva est à 5,5 pour le livre papier et 19,6 pour le livre électronique. C'est probablement la conséquence de l'exception culturelle française.
avatar Robin9 | 
Rien ne remplacera l'objet, le toucher, l'odeur, le plaisir de feuilleter, le plaisir (un tantinet collectionneur) de contempler ces livres, d'en parcourir une rangée en un coup d'oeil, redécouvrir le mystère d'une couverture. Et puis, lorque l'on voudra montrer sa bibliothèque, qui ne tiendra que dans l'emplacement d'un DVD. Le livre tient plus de 10 ans et traverse les générations. Le Kindle ou équivalents Sony, j'en doute. Le livre tombe lui aussi dans le puits de la boulimie immédiate, et avec lui la poésie, l'imagination, la culture, la langue, les arts. Les vrais arts. La même chose qui s'est perdue dans le passage de la lettre manuscrite au courrier électronique en écriture sms. La chose remplace le contenu. (sigh).
avatar iAnn | 
Toi tu n'as rien compris!
avatar SuBWaReZ | 
Il y a les livres que l'on montre et les livres que l'on lit.... Avoir TOUS ses livres dans sa poche, pouvoir lire ce que l'on veut, où l'on veut et quand on veut, c'est tout simplement une liberté extraordinaire. La numérisation des livres va permettre l'accès gratuit aux œuvres de tous les auteurs morts il y a plus de 70 ans, et souvent dans l'édition d'origine. Sur Gallica le site de la BNF, on peut déjà avoir accès à une quantité incroyable d'ouvrages: c'est un accès à la culture ouvert à tous. Même chose avec l'application Stanza sur iPhone. La dématérialisation c'est un RETOUR au contenu, à ce qui fait le véritable intérêt d'un livre, c'est à dire au texte ! Bien sur, il restera toujours des livres imprimés pour des ouvrages d'art, des livres de photos, des éditions spéciales. La notion bourgeoisie de POSSESSION d'une collection d'œuvres artistiques n'est pas la culture. Les "vrais arts": une nouvelle mystérieuse hiérarchie artistique ? Il y eu beaucoup d'illettrés pour une Mme de Sévigné.... Alors évidemment, la dématérialisation est une évolution qui ne plaira ni aux élitistes, ni aux matérialistes. À Rebours....
avatar Robin9 | 
(Pourquoi toujours tant d'agressivité dans les forums...) Eh bien gardons les deux, le livre en papier et le livre électronique. Gardons-nous de militantisme anti-bourgeoisie qui n'apporte rien (poilant surtout sur macgeneration ou 90% des internautes possède un Mac ou un Iphone hors de prix sans parler des centaines d'euros dépensés en accessoires et compagnie): je parlais d'objet. Je ne vois pas en quoi le livre est le contraire de l'accès de la culture à tous, bref. Et l'accès à la culture n'est pas non plus la culture, l'accès aux contenus d'Internet l'a largement démontré: cela a généré chez beaucoup la frénésie de télécharger des tera-octets de contenu pour en profiter du cinquième, et encore... Le livre, l'objet livre a cette particularité que l'on se concentre sur une oeuvre à un moment donné avec peu de possibilités de zapper. En même temps, vous avez raison, une bibliothèque n'est pas le savoir, Platon l'écrivait déjà: "Le livre n'est qu'un mémento destiné à nous rappeler nos reminiscences", "Apprendre c'est se ressouvenir". Encore faut-il avoir appris, et apprendre c'est se concentrer. Ce qui m'inquiète c'est la relation au temps. Comme l'a dit un de mes collègues, le livre sera dans ta bibliothèque jusqu'à ta mort et au-delà. Le kindle, j'en doute fort, et le PC qui a servi à télécharger des teraoctets de texte, j'en doute fort aussi, et peut-être même qu'Amazon et Google auront disparu. Bref, le livre est un gage d'indépendance, de liberté, loin des lavages de cerveau de multinationales qui te disent comment il faut lire, écouter de la musique et aller au cinéma. Le résultat c'est Avatar: un beau spectacle qui aurait pu être un chef d'oeuvre s'il n'était pas destiné à des enfants. Mais c'est pas grave: "T'as vu Avatar? En 3D? Génial Hein? Je l'ai même téléchargé. Il parait qu'ils vont utiliser la même technologie pour Transformers 4. Incroyable, on voit même pas les acteurs". Ouaip. Dans la continuité du "quand on aime tout le monde on aime personne", "quand on a accès à tout on a accès à rien". Espérons que le libre arbitre sera préservé dans tout ça. P.S.: Le "Vrai art" pour moi est l'art qui naît d'un projet, quel qu'il soit. Le vrai art c'est la différence entre une chanson écrite avec un dictionnaire de rimes et de celle qui part d'une "énergie" créatrice, la différence entre "Independance Day" et "Alien". Donc pas de hiérarchie, mais une origine différente.

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