La créatrice de Dickinson accuse Apple de « gaslighting »

Anthony Nelzin-Santos |

Dickinson, la série Apple TV+ consacrée à la célèbre poétesse américaine, a-t-elle été un succès ? Alena Smith ne saurait le dire : la scénariste accuse Apple d’avoir refusé de communiquer des informations aussi anodines qu’une date de première, une « asymétrie informationnelle radicale » qui l’a conduite à jeter l’éponge après trois saisons et trente épisodes. Dans Harper’s Magazine, Smith dénonce une forme de gaslighting maintenant les créateurs sous pression.

Hailee Steinfeld dans le rôle d’Emily Dickinson. Image Apple.

Alena Smith voulait créer « une de ces demi-heures viscérales, sexys et dangereuses » qui ont revitalisé la création télévisuelle américaine dans les années 2000, mais sous la forme d’une fiction historique qui serait tout sauf « de la soupe grand public ». En 2013, elle commence à travailler sur ce qui deviendra Dickinson, une « série consacrée à une femme homosexuelle qui n’a pas froid aux yeux ». « Chaque épisode présente un de ses poèmes, des poèmes difficiles à comprendre. Ce n’est pas fait pour tout le monde », mais Apple achète le pilote en 2017 avec une option sur trois saisons.

La firme de Cupertino cherchait précisément ce genre de séries qui aurait pu intéresser HBO, la prestigieuse chaine payante qui s’est fait connaitre avec The Sopranos, Six Feet Under, The Wire, True Blood, Boardwalk Empire, Game of Thrones ou encore The Newsroom, dont Smith a écrit six épisodes. « C’est comme si tout un monde d’intellectuels et d’artistes avait reçu une subvention de plusieurs milliards de dollars de la part du monde des technologies », explique la scénariste, qui cite les projets encore plus ésotériques de Netflix et d’Amazon.

Apple n’avait pas lancé son service de streaming qu’elle commandait une deuxième saison… sans confirmer que la première serait diffusée. « On m’a fait comprendre que mon seul choix pour maintenir la série en vie était d’écrire une nouvelle saison sans garantie », déplore Smith, « on attendait que je prenne ce risque, alors que les entités qui avaient le plus à gagner de mon travail créatif, la plateforme et le studio, ne risquaient pas un centime. »

Dickinson a finalement été lancée alors que le tournage de la deuxième saison avait commencé depuis deux semaines, le 1er novembre 2019, avec les trois autres séries choisies pour ouvrir Apple TV+. Le succès critique n’a pas tardé, le Washington Post parlant d’« une délicieuse surprise », puis les récompenses ont suivi, notamment un Peabody en 2019. Apple n’a pourtant jamais voulu lui fournir des chiffres d’audience, ni même une copie du produit fini, qui n’existe que sur les serveurs de l’entreprise.

L’enthousiasme des débuts est retombé : « nous nous sommes trompés, nous avons été activement gaslightés en croyant que c’était parce qu’ils s’intéressaient à l’art. » Smith a finalement jeté l’éponge après trente épisodes. « Nous avons besoin d’une séparation structurelle pour mieux distinguer les activités conflictuelles de la production et de la distribution », conclut-elle, « nous devons rendre l’industrie du divertissement à nouveau compétitive et mettre un terme à ce glissement sans retour vers le monopole et le monopsone. Nous devons le faire maintenant, tant qu’il reste une industrie à sauver ».

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La Playdate fête son deuxième anniversaire et propose désormais plus de 180 jeux

Félix Cattafesta |

Vous vous souvenez de la Playdate ? Non ? Ce n’est pas très étonnant : le lancement de la petite console de Panic a été retardé à la suite du COVID, et il a pendant longtemps été impossible de s’en procurer une sans attendre de longs mois. La situation s’est améliorée au fil du temps, et la PlayDate a fêté son deuxième anniversaire le 18 avril dernier. Malgré des débuts difficiles, les scores ne sont pas si mauvais : plus de 150 000 jeux ont été vendus sur la console, générant un total de 544 290 dollars de chiffre d’affaires pour les développeurs (sans les taxes et autres commissions).

Selon les données de Panic, le catalogue officiel de la console compte désormais 181 jeux, contre 24 au lancement. Le tarif moyen est d’un peu plus de 5 $, contre 4,50 $ pendant les ventes anniversaires. Un jeu pèse généralement dans les 5 Mo, ce qui est plutôt pratique vu que la PlayDate n’a que 4 Go de stockage. Et si vous commencez à avoir fait le tour de la boutique, rappelons que l’on peut télécharger plus de 800 jeux amateurs sur itch.io.

Pour rappel, la Playdate dispose d’une fiche technique assez sommaire (16 Mo de RAM, écran 1 bit de 2,7 pouces) et se démarque principalement grâce à sa petite molette située sur sa tranche. Au total, plus de 70 000 consoles se sont écoulées sur les deux dernières années. Le catalogue a été plutôt bien accueilli par la critique, et on y trouve des projets de développeurs connus comme le dernier Lucas Pope (Paper, Please) ou un jeu signé Keita Takahashi (Katamari Damacy). La console est vendue sur le site de Panic pour 200 $, auxquels il faudra ajouter 21,45 $ de frais de port et 44 $ de taxes.

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Adobe Express pour iOS fait de curieuses images grâce à l'IA Firefly

Florian Innocente |

Adobe Express sur iOS reçoit Firefly, la technologie d'intelligence artificielle d'Adobe. À la clef, des outils pour créer rapidement des images complexes… mais pas toujours conformes à ce que l'on voulait.

Firefly avait été intégré dans la version Mac d'Adobe Express l'été dernier. Cette application avec laquelle on peut créer toutes sortes de visuels, de logos, bannière et de vidéos pour les réseaux sociaux ou pour un événement quelconque (affiche, flyer, etc.) avait une cousine sur iOS qui récupère maintenant les outils boostés à l'IA d'Adobe.

Une nouvelle rangée d'outils basés sur l'IA Firefly.

On peut générer des images de zéro au moyen d'une description dans un prompt ; ajouter un élément à une photo existante en le nommant et en dessinant l'endroit où l'incruster ; demander à créer une typo particulière pour un texte ; gommer des éléments disgracieux, etc.

Toute cette science a besoin d'une connexion réseau pour fonctionner — les calculs sont effectués sur les serveurs d'Adobe et réclament une dizaine de secondes en général. Plusieurs résultats sont ensuite proposés afin de choisir le plus adapté… ou le moins raté.

Car la qualité des images composées peut singulièrement varier. Dans le premier exemple, on a demandé à insérer un « Petit chien roux endormi au pied du fauteuil », Firefly ne s'est pas trop mal acquitté de la tâche. Toutefois il y a des déformations plus ou moins prononcées dans le tube de la structure du fauteuil et le chien a ce rendu "brossé" qui manque de réalisme.

Dans l'exemple suivant, on a demandé à retirer un mât qui traversait l'image. Une opération plutôt simple et à la portée de beaucoup de logiciels. Le défi n'était pas très élevé.

Lors de cet autre essai, on a voulu ajouter « Une baleine en train de sortir de l'eau » dans le canal de Venise. Bien ou pas ? L'image résultante a le mérite d'intriguer. Et pour le test suivant, on lui a fait mettre « Une voiture de sport jaune » au milieu d'une rue. Les véhicules obtenus, avec leurs formes tarabiscotées, n'ont clairement pas été copiés ailleurs… Ça peut marcher ou tomber complètement à côté de la plaque, comme c'est encore le cas avec les modèles d'IA générative. Il faut essayer, s'y reprendre plusieurs fois, tâtonner.

Adobe Express est gratuit (avec 25 crédits génératifs mensuels), mais quelques-unes de ses fonctions avancées et le quota supérieur de 250 crédits génératifs requièrent un abonnement vendu 11,99 € par mois (essai gratuit de 30 jours).

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Razer lance la Kishi Ultra, une manette hors norme (et hors de prix) pour iPad et iPhone

Pierre Dandumont |

Razer est une société spécialisée dans les périphériques pour les joueurs, et elle vient de lancer une manette pour iPhone qui a de solides arguments pour ceux qui veulent (au hasard) profiter d'un émulateur : la Kishi Ultra.

La nouvelle manette, avec un iPad mini.

Cette (très) grande manette berceau cible les iPhone 15 et l'iPad mini, grâce à sa prise USB-C. Elle propose un agencement asymétrique classique (la disposition des manettes de Xbox) avec de nombreux boutons et des sticks analogiques cliquables. La société a choisi un mécanisme à effet Hall pour ces derniers, ce qui devrait réduire les risques de drift, c'est-à-dire un déclenchement inopportun des sticks à cause de la poussière ou de l'usure. Razer parle de « mecha-tactile » pour ses boutons, une combinaison qui doit en théorie offrir la réactivité des boutons équipés d'un microswitch, mais avec un côté plus doux.

Elle peut être connectée en USB-C à un ordinateur.

La manette USB-C reprend une solution vue sur les manettes de Backbone : le connecteur USB-C qui sert à la recharge, placé dans la poignée de droite, peut servir à relier la manette à un PC ou un iPad en USB. Dans ce cas, la manette est vue comme une manette classique, ce qui est pratique pour dépanner même si la largeur de la Kishi Ultra (24 cm repliée) n'est pas nécessairement un avantage dans ce cas et que le câble placé à droite peut gêner.

Comment mettre à jour une manette Backbone en USB-C pour jouer avec un iPhone 15 ?

Comment mettre à jour une manette Backbone en USB-C pour jouer avec un iPhone 15 ?

Comme souvent chez Razer, vous trouverez aussi des LED contrôlables depuis une application. La manette a le bon ton d'être compatible avec les smartphones placés dans une housse. Enfin, elle intègre un système de retour haptique (Razer Sensa) mais c'est anecdotique pour une partie des joueurs : la technologie n'est pas encore prise en charge sous iOS et se limite à Android 12 ou Windows 11.

Les nouveautés et le format de la nouvelle Kishi Ultra ont un défaut : le prix est franchement élevé. À 170 €, la manette est largement au-delà des modèles concurrents ou d'une simple manette de Xbox Series ou PlayStation 5.

Enfin, en plus de la Kishi Ultra, la société a mis à jour la Kishi v2, qui passe en USB-C avec une compatibilité iPhone, en plus des smartphones Android. Cette dernière est disponible chez Razer pour 120 €.

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Un brevet pour un porte-cartes MagSafe plus intelligent, capable de détecter les cartes insérées

Pierre Dandumont |

Depuis la sortie des iPhone 12, Apple propose un porte-cartes MagSafe qui a déjà évolué deux fois : une première fois en intégrant une pseudo-fonction de localisation (iOS prévient quand il est déconnecté de l'iPhone) et une seconde lors du passage au tissage fin au lieu de cuir. Mais un brevet d'Apple montre une fonction qui pourrait être intéressante : la détection des cartes placées dans l'étui.

Le porte-cartes Apple (image Apple).

Le brevet repéré par Patenty Apple montre essentiellement une chose : des ressorts intégrés directement dans le porte-cartes, qui permettent de détecter la présence d'une ou plusieurs cartes. Il décrit comment ce mécanisme, couplé à des capteurs de pression, pourrait détecter le nombre de cartes présentes dans l'étui et prévenir l'utilisateur si une des cartes n'est plus présente après un temps défini, ce qui pourrait indiquer un éventuel oubli. Le brevet explique aussi que le ressort pourrait sécuriser l'étui quand une seule carte est insérée, pour l'empêcher de glisser hors du porte-cartes.

Une des images du brevet montre le mécanisme.

Les modifications nécessaires semblent mineures et peu coûteuses (surtout compte tenu du prix du porte-cartes, 70 €), mais comme toujours avec les brevets, rien ne dit qu'Apple va suivre cette voie.

Aperçu du nouveau porte-cartes MagSafe, qui est localisé en cas de perte

Aperçu du nouveau porte-cartes MagSafe, qui est localisé en cas de perte

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Google combine les équipes Android et Pixel pour mieux aborder l’intelligence artificielle

Anthony Nelzin-Santos |

Google mise son futur sur l’intelligence artificielle. Sundar Pichai annonce une réorganisation d’ampleur avec la formation d’une nouvelle équipe « Platforms and Devices » qui chapeautera le développement d’Android et de ChromeOS comme la conception des appareils Pixel, mais aussi le navigateur Chrome et de nombreuses applications. Rick Osterloh, patron du matériel venu de Motorola, prend les rênes de cette nouvelle équipe chargée de réorienter l’ensemble des produits de Google vers l’intelligence artificielle.

Image Anthony Nelzin-Santos.

« Ce n’est pas un secret », explique Osterloh dans un entretien accordé à The Verge, la consolidation d’équipes disparates « nous aide à innover du sol au plafond lorsque cela est nécessaire ». L’appareil photo des téléphones de la gamme Pixel est un parfait exemple de la collaboration nécessaire pour intégrer profondément les avancées de l’intelligence artificielle :

Il fallait avoir une connaissance approfondie des systèmes matériels, depuis les capteurs jusqu’aux circuits de traitement de l’image, en passant par toutes les couches de la pile logicielle. À l’époque, les premiers modèles de machine learning et HDR réalisaient tout le traitement… je pense que cette intégration du matériel, du logiciel et de l’intelligence artificielle a vraiment montré comment l’intelligence artificielle pouvait totalement transformer l’expérience de l’utilisateur. C’était important, et c’est encore plus vrai aujourd’hui.

Rick Osterloh et Hiroshi Lockheimer, qui dirigeait l’équipe responsable du développement d’Android et de Chrome, militaient depuis deux ans pour une réorganisation d’ampleur. Sundar Pichai, le CEO de Google, voulait éviter de froisser une entreprise comme Samsung, qui voyait d’un mauvais œil le rapprochement des équipes en charge du logiciel (partenaires avec Android) et du matériel (concurrentes avec Pixel). Sameer Samat, qui a longtemps été le lieutenant de Lockheimer, dirigera maintenant l’ensemble de l’écosystème Android.

Reste qu’il s’agit de faciliter la collaboration entre les équipes de Google et de faire infuser les progrès du modèle Gemini dans l’ensemble des produits. « La plupart du temps », explique Osterloh, « il s’agira de déterminer comment concevoir une nouvelle application sur la base des résultats de notre dernier modèle et d’être en mesure de déplacer rapidement des personnes pour le faire. » La firme de Mountain View veut retrouver l’agilité de ses débuts, alors qu’elle est maintenant réputée pour la rigueur de ses processus et les interminables débats entre des équipes souvent concurrentes.

L’expérience de Rick Osterloh sera déterminante : « nous ne pouvons pas larguer une nouvelle puce dans les produits existants, mais nous pouvons concevoir des appareils plus durables pour revoir régulièrement leur logiciel ». C’est l’ensemble de la culture de Google qui doit changer, un virage sur l’aile d’autant plus remarquable que Pichai est connu comme le patron le plus précautionneux de la Silicon Valley. Hiroshi Lockheimer héritera de nouveaux projets au sein du groupe Alphabet.

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Promo : le Pencil 2 à 126 € au lieu de 149 €

Florian Innocente |

Le Pencil 2 est régulièrement en promotion sur Amazon qui lui ajoute un coupon de réduction supplémentaire d'un peu plus de 8 €. Au final, ce bon stylet, qu'Apple vend 149 € peut être obtenu en ce moment pour 126,65 € avec une livraison pour lundi.

Le Pencil 2 est compatible avec les iPad Pro de 11", les iPad Pro 12,9" depuis la 3e génération, les iPad Air 4 et 5 ainsi que l'iPad mini 6.

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