Xiaomi se lance prudemment en dehors de sa zone de confort asiatique. Lors d’un événement qui s’est tenu la semaine dernière à San Francisco, Hugo Barra (un ancien de Google en charge du développement international de l’entreprise) a détaillé une feuille de route qui verra l’entreprise lancer une partie de ses produits aux États-Unis et dans plusieurs autres pays. La sélection comprend entre autres le bracelet sportif Mi Band, la batterie externe Power Bank (d’une capacité de 10 400 mAh), le casque Mi Headphones, mais aucun smartphone ni tablette au programme. La vitrine internet du groupe, Mi.com, va refléter ces changements dans les semaines et les mois qui viennent; on y trouve actuellement une version en anglais des pages produit de Xiaomi, sans boutique évidemment.
Hugo Barra avance la nécessité d’investir dans la localisation de ses services et logiciels, tout particulièrement de MIUI, la surcouche Android maison dont les fonctions se destinent évidemment aux utilisateurs chinois. Il faut aussi prendre en compte les accords à passer avec les opérateurs, trouver une place dans les rayons des distributeurs… Tout cela nécessite du temps et de l’argent. Le lancement d’accessoires est un moyen de faire connaitre la marque sur le plus important marché au monde et d’y trouver ses marques, en attendant de lancer des produits plus importants.
On ne peut aussi s’empêcher de penser que cette prudence a quelque chose à voir avec la vilaine manie qu’a Xiaomi de pomper généreusement sur les produits Apple, même si le constructeur chinois s’en défend (lire : Xiaomi : Hugo Barra et Lin Bin répondent à Jonathan Ive). Le lancement d’un smartphone au design un peu trop proche de l’iPhone pourrait constituer un casus belli qui mènerait vers une action en justice, à la manière des procédures contre Samsung sur le sol américain. Hugo Barra assure évidemment que cette préoccupation est tout en bas sur la liste de Xiaomi, mais on peut nourrir quelques doutes sur le sujet.