Le nouvel implant auditif de Cochlear est le premier du genre à intégrer une technologie développée par Apple permettant à l’iPhone de transmettre directement les appels, la musique, les podcasts ou encore Siri directement vers l’implant (lire : Cochlear lance un implant auditif Made for iPhone). La qualité audio est donc au rendez-vous et l’utilisateur peut ainsi mieux profiter de son smartphone (et de la vie autour de lui).
Le Nucleus 7, dont la pose nécessite une opération chirurgicale comme tous les implants auditifs (ses électrodes stimulent des nerfs qui envoient les signaux audio au cerveau) bénéficie également de l’estampille de la FDA ; une première pour l’agence fédérale américaine qui autorise donc la mise sur le marché d’un produit médical connecté à un smartphone ou une tablette.
Wired a obtenu quelques détails intéressants sur la manière dont Apple a procédé pour offrir une meilleure qualité de vie aux personnes atteintes de surdité et qui utilisent des prothèses ou des implants. « Alors que nos appareils prennent en charge les prothèses auditives depuis des années, nous trouvions que l’expérience des utilisateurs essayant de passer un appel téléphonique n’était pas toujours bonne », détaille Sarah Herrlinger, directrice de la politique globale sur l’accessibilité chez Apple. « Nous avons donc décidé de regrouper beaucoup de gens d’Apple provenant de différentes spécialités pour commencer à travailler sur la manière d’améliorer le processus ».
L’équipe en charge de l’accessibilité a planché pendant plusieurs années sur les prothèses auditives conventionnelles. Depuis, on trouve de nombreux appareils de ce genre qu’accompagnent autant d’applications ; Apple offre gratuitement son protocole de connexion aux constructeurs de ces dispositifs, ce qui leur vaut au passage un badge Made for iPhone. Au sein d’iOS, on trouve ainsi plusieurs réglages pour aider les personnes atteintes de surdité. Une fonction d’écoute en direct permet aussi d’utiliser les micros de l’iPhone pour mieux écouter les conversations.
Le travail avec les implants cochléaires a été plus complexe, ne serait-ce que pour épargner autant que possible les toutes petites batteries des oreillettes. « Notre objectif a été de nous débarrasser de toutes ces petites choses qui nécessitent de la batterie », poursuit Sarah Herrlinger, « Quand on reçoit un appel téléphonique, il suffit de toucher le bouton pour répondre et faire en sorte que le son se diffuse dans l’implant ». Cette solution, qui a nécessité de nombreuses itérations pour sa mise au point, a exigé d’Apple le développement d’une variante du Bluetooth Low Energy (LE).
Tout le monde s’y est mis : la conception de cette technologie a mis autour de la table des ingénieurs spécialisés dans le sans fil, les batteries et l’interface. En bout de course, le résultat a été le Bluetooth Low Energy Audio (LEA). Ce système permet de diffuser de la musique et de la voix en haute qualité tout en conservant les propriétés économes du Bluetooth Low Energy. Sans en piper mot, cette technologie a été intégrée dans la première prothèse auditive MFi sortie en… 2014. C’est ce protocole qui est au cœur de la solution mise au point avec Cochlear pour les implants auditifs.
Il a tout de même fallu remettre le métier sur l’ouvrage pour prendre en compte les spécificités des implants cochléaires. Il y a eu par exemple un problème de la perte de paquets de données entre l’iPhone et l’implant, qu’il a fallu compenser en les transmettant à nouveau. Le tout devait évidemment être transparent pour l’utilisateur, qui se contente d’activer le jumelage de l’implant avec son iPhone directement depuis les réglages d’accessibilité, comme s’il s’agissait d’une banale enceinte Bluetooth ou d’AirPods.
Wired a par ailleurs obtenu la confirmation que cette technologie n’est pas exploitée dans les AirPods, même si le Bluetooth LEA aurait du sens avec les écouteurs sans fil, ne serait-ce que pour épargner leurs toutes petites batteries.
Par ailleurs, le Nucleus 7 Sound Processor intègre le système de localisation d’Apple dans le cadre d’une fonction « Find My Processor » qui permettra de remettre la main sur une prothèse perdue. Cohlear, qui détient la moitié du marché des implants auditifs, est le premier à profiter des développements du constructeur de Cupertino, mais Apple proposera toutes ces technologies gratuitement aux constructeurs qui le souhaitent.