Sonos s’est lancé en Bourse en fin de semaine dernière, et a obtenu la confiance des investisseurs (introduite à 16 $, l’action a grimpé à 21 $). Cette introduction en Bourse est surtout l’occasion pour les dirigeants du constructeur de faire le point sur leur activité — et aussi de donner leur point de vue sur la concurrence.
Patrick Spence, le CEO de Sonos, a ainsi eu l’occasion chez Axios de souligner sa différence avec Apple, qui est devenue un concurrent direct avec le HomePod. Pas de panique toutefois : « Le HomePod est un bon produit, mais vous avez aussi besoin d’un iPod [sic] et d’Apple Music ».
L’enceinte connectée d’Apple donne effectivement le meilleur d’elle-même avec un abonnement à la plateforme de streaming maison, mais rappelons qu’il est possible de s’en servir avec n’importe quel autre service via AirPlay. Par ailleurs, il faut effectivement posséder un iPhone ou un iPad pour configurer l’appareil.
« Je ne vois pas [Apple] construire une gamme de produits [audio] qui satisferait les besoins de tous les utilisateurs », indique Spence. Sonos décline sa marque à l’envi : il y a au catalogue plusieurs types d’enceintes, mais aussi des barres de son pour la télé. Le HomePod demeure un produit qui sert à « vendre plus d’iPhone », d’après lui.
Sonos se présente volontiers comme un constructeur agnostique, à même de prendre en charge un maximum d’assistants connectés et de services de streaming musicaux. Le CEO de l’entreprise se dit néanmoins « ouvert » à l’idée de développer sa propre boutique de streaming, même si cela n’est pas la priorité et pourrait ne jamais voir le jour.
Sonos a « gagné le respect » d’Amazon, de Google et d’Apple en ce qui touche au support de leurs différents assistants, explique Nick Millington, directeur produit, à Engadget. Le constructeur audio s’appuie beaucoup sur Alexa et sur Siri (via AirPlay 2 et un appareil iOS), tandis que Google Assistant est attendu avant la fin de l’année.
AirPlay 2 a fait son apparition sur les produits Sonos le mois dernier, mais pas pour tous ; seuls les récents Sonos One, Play:5, Beam et PlayBase sont de la fête. Millington précise que la technologie sans fil d’Apple réclame des ressources trop importantes pour les appareils plus anciens.
À la place, Sonos préfère exploiter la RAM et les capacités processeur des enceintes incompatibles AirPlay 2 pour qu’elles puissent supporter les fonctions multi-room des nouveaux produits. De fait, ces anciens appareils peuvent s’intégrer dans un écosystème AirPlay 2, pour peu qu’une enceinte Sonos compatible soit présente. Le ZP100, premier produit Sonos sorti 2005, peut ainsi fonctionner avec les appareils dernier cri de la marque.
Sonos veut continuer à bichonner les quelques 7 millions de foyers chez qui on retrouve un ou plusieurs de ses appareils, d’où le support « longue durée » offert par le constructeur. « Je pense que nous avons construit une base de clients très fidèles (…) et je crois que nous avons l’opportunité d’augmenter le nombre de nos clients et de voir à l’avenir s’il y a des opportunités d’ajouter des services », espère Patrick Spence.
Sur le plan matériel, Nick Millington s’enorgueillit d’avoir pu lancer trois nouveautés depuis le mois d’avril 2017 : les Playbase, Beam et One. Un rythme qui va se poursuivre, promet-il, tout en conservant le niveau de qualité des produits.