Netflix s’est donné un nouveau combat : combattre les barrières artificielles qui empêchent une série d’un pays d’être lisible par les abonnés d’un autre pays de son service de vidéo à la demande sur abonnement. Cette volonté s’applique à tous les utilisateurs de Netflix dans le monde, l’idée étant de proposer à tous le même catalogue sans distinction. Il faut bien avouer qu’actuellement, les téléspectateurs français ne peuvent que jalouser leurs homologues américains qui bénéficient d’une sélection autrement plus riche — d’où l’usage de VPN qui permettent de contourner les limitations géographiques.
Reed Hastings, le CEO de Netflix, compare le VPN à « un petit astérisque par rapport au piratage, qui reste le vrai problème dans le monde ». Il reconnait à l’Independent anglais que si les gens sont prêts à payer un abonnement mensuel, ils veulent aussi accéder au contenu qu’ils souhaitent, même si la série ou le film désiré n’est pas disponible sur leur version régionale de Netflix.
« La solution simple pour Netflix est de faire en sorte que notre contenu soit le même partout dans le monde, pour qu’il n’y ait pas d’incitation à utiliser un VPN », explique t-il. La volonté de Netflix est louable du point de vue de l’utilisateur, mais il sera très difficile d’imposer cette vision aux producteurs : l’industrie du cinéma à Hollywood ne semble pas très ouverte à l’idée de créer une licence internationale, sans oublier les législations nationales. C’est le cas en France avec la chronologie des médias qui permet de financer le cinéma hexagonal, mais qui en retour pénalise les services de VOD et prête le flanc au piratage.
Netflix a commencé à prendre le problème à bras le corps en produisant ses propres films et séries. La prochaine, Daredevil, sortira simultanément dans toutes les versions régionales de Netflix. Mais encore faut-il que le service s’arrange avec certains particularismes locaux : en France, la saison 3 de la série-événement House of Cards a été diffusée uniquement sur Canal+ qui en détient les droits. Pour finir, Netflix n’a pas voulu confirmer le chiffre de 500 000 abonnés en France, un chiffre avancé par le New York Times mais qui ne distingue pas les abonnés gratuits et payants.