Apple met toutes les chances de son côté pour devenir incontournable dans le secteur de la santé aux États-Unis. Le constructeur et ses partenaires (notamment Cisco) sont à l’écoute des besoins des établissements hospitaliers comme le raconte Fast Company dans un long papier. La Pomme a mis au point deux plateformes open-source, ResearchKit (à destination des professionnels pour la recherche) et CareKit (pour aider les patients à gérer des pathologies de longue durée).
ResearchKit et CareKit sont la partie visible de l’iceberg. Apple a aussi et surtout su nouer des relations avec les grandes institutions médicales américaines afin de connaitre leurs besoins et proposer des solutions adaptées, y compris en travaillant avec des partenaires comme le fournisseur de solutions de sauvegarde de dossiers médicaux Epic Systems, et des développeurs d’applications.
De fait, le constructeur s’est fait une place dans trois domaines fondamentaux de la santé : la recherche médicale, la gestion au quotidien de la santé du patient et les soins hospitaliers. « Des hôpitaux de premier plan et des plateformes de santé utilisent les produits Apple qui transforment tous les aspects du système de soins à l’hôpital et au-delà », explique un porte-parole de l’entreprise. Un travail au long cours, car comme on le voit il faut adapter les solutions aux besoins des établissements et respecter les régulations d’un secteur bien plus surveillé que le marché de l’électronique grand public.
Au contraire de Google qui a tenté sa chance avec Google Health sans assurer de suivi derrière, Apple joue la carte du temps long avec plusieurs atouts : la sécurité de ses produits et de ses logiciels, la connectivité sans fil et l’assurance qu’il ne faudra pas renouveler l’équipement à tout bout de champ. De fait, le constructeur assure un support de ses appareils mobiles sur le long terme, notamment en ce qui concerne les mises à jour de sécurité.
Les solutions d’Apple s’intègrent dans le flux des données médicales, ce qui permet par exemple au patient d’emporter son dossier de santé dans son iPhone. Pratique pour fluidifier le parcours de soins d’un médecin à un autre… Auparavant, le patient devait transporter une clé USB ou un CD. Les médecins du centre médical Ochsner (Nouvelle-Orléans) peuvent être immédiatement prévenus de la disponibilité d’un test sur leur Apple Watch ; avant, il leur fallait aller sur leur ordinateur pour connaitre les résultats d’un test médical. De fait, il pouvait se passer plusieurs heures entre la disponibilité du test et sa consultation par le professionnel de santé.
L’influence d’Apple est aussi visible de manière plus originale. Ce même centre médical Ochsner a ainsi ouvert un « O Bar » modelé à l’image des Apple Store. Il s’agit d’une boutique commercialisant des produits recommandés par des médecins : on y trouve des iPad, des moniteurs d’activité, des pèse-personnes, des tensiomètres. Il y a même une sorte de Genius Bar où l’on peut assister à des démonstrations de produits.
Le travail est évidemment loin d’être terminé. Tous les patients ne sont pas forcément habitués à utiliser des produits iOS, et ils n’en possèdent pas nécessairement. Autre défi, le « jardin fermé » qu’est le système d’exploitation d’Apple : elle ne fonctionne en effet que sur des produits du constructeur. Néanmoins, les plateformes santé de la Pomme sont open-source. Et visiblement, Apple est prête à faire preuve d’une grande flexibilité, ce qui n’est pas forcément une seconde nature pour l’entreprise. Il faut dire que le secteur de la santé au sens large représente 35 000 milliards de dollars…