On avait laissé le projet Ara de Google dans un triste état, à tel point que le smartphone modulaire ressemblait à une vilaine plaisanterie (lire : Et si le projet Ara était une blague ?). Mais le moteur de recherche a de la suite dans les idées. À la faveur de Google I/O, l’entreprise a remis le projet sur le tapis, avec à sa tête Dan Kaufman, le nouveau patron du studio ATAP (l’ancien labo R&D de Motorola, que Google a conservé en son sein après la vente du constructeur mobile à Lenovo).
Le concept de base reste le même : Ara est composé de modules que l’on peut remplacer à chaud et qui augmentent les capacités du smartphone. Ces modules peuvent être des appareils photo, des batteries, des écrans E-Ink… Ces accessoires sont censés permettre au smartphone-squelette de pouvoir être utilisé pendant au moins cinq ans alors qu’actuellement, on est plus proche des deux ans.
Wired, qui a pu jeter un œil sur les prototypes en compagnie de l’équipe d’une trentaine de personnes en charge du projet (elles utilisent toutes un Ara comme smartphone principal), indique que le smartphone n’est plus une expérimentation au sein d’ATAP : c’est devenu une division à part entière de Google.
La nouvelle équipe en charge d’Ara a tout de même pris une décision stratégique : la RAM, le processeur et le stockage ne sont plus des modules, mais des composants intégrés dans le squelette de base du smartphone. Par défaut, l’appareil sera capable de réaliser toutes les tâches basiques d’un smartphone ; c’est grâce aux modules que l’on pourra améliorer telle ou telle caractéristique.
Le kit développeur pour Ara — un smartphone de 5,3 pouces — sera disponible cet automne. Les développeurs pourront alors commencer à concevoir des modules, dont les spécifications sont standardisées. Ils devront y intégrer un connecteur propriétaire, UniPro, qui permettra aux modules de rester "accrochés" au squelette et de communiquer avec le smartphone.
Le débit d’UniPro est de 11,9 Gbps, pour une consommation équivalente à un tiers de l’USB 3. Le mobile en lui-même comprend six ports pour accueillir autant de modules. Le smartphone peut retirer seul ses modules simplement en le demandant via « OK Google » !
Google nourrit une grosse ambition dans ce projet, puisque la version finale d’Ara est attendue pour 2017.