App Store : ce qui change dans les nouvelles règles d'Apple

Florian Innocente |

Apple a modifié plusieurs pans de ses App Store Review Guidelines, cette liste de règles à destination des développeurs qui entendent rester dans les clous pour assurer la validation de leurs apps. Un texte qui contient des conseils de bonne conduite ainsi que des interdictions pures et simples.

AppStore Review Guidelines History propose une lecture simplifiée de ce qui a changé, ce qui a été supprimé ou ajouté. Quelques points en particulier méritent d'être soulignés tandis que la lecture complète peut se faire ici.

Échanges avec l'utilisateur

Une petite section s'intéresse à la manière dont les éditeurs peuvent maintenant répondre aux commentaires laissés sur l'App Store par les utilisateurs : il convient d'être respectueux, d'éviter les hors-sujets, de ne pas faire de publicité ni d'inscrire d'informations personnelles dans sa réponse.

Quant à la fenêtre de dialogue qui sollicite l'utilisateur pour qu'il note et commente une app, Apple impose maintenant la sienne avec son API afin de normaliser cette pratique. Celles conçues jusque-là de toutes pièces par les développeurs sont bloquées. iOS 11 ajoute par ailleurs un réglage dans la section App Store des réglages pour refuser l'affichage de ces sollicitations.

Santé

L'arrivée de l'Apple Watch et son positionnement de plus en plus marqué sur les fonctions de santé ne font qu'accroitre le nombre d'apps spécialisées. Un domaine qui ne se prête pas à la légèreté.

Ainsi, les apps qui vantent des bénéfices en termes de santé doivent afficher la méthodologie sur laquelle elles s'appuient. Pas de promesses qui ne soient le résultat de tests rigoureux. Les éditeurs de ces apps médicales sont en outre encouragés à dire à leurs utilisateurs de s'adresser aussi à un médecin.

Les apps qui encouragent la consommation de tabac, de drogues illicites ou bien d'alcool sans modération sont proscrites. De même que celles qui incitent les mineurs à consommer ces produits. Ou encore celles qui facilitent la vente de cannabis. Auparavant c'était un peu plus souple, Apple déconseillait fortement les apps répondant aux premiers critères et ne rejetait explicitement que les apps facilitant la vente de cannabis.

Gare à des utilisations potentiellement risquées pour les batteries des iPhone. Il est arrivé que des matelas et oreillers soient sérieusement brûlés car leurs propriétaires y glissaient dessous leur smartphone branché en recharge. Les apps qui suggèrent de le faire — on pense à certaines qui analysent votre sommeil — devront y réfléchir à deux fois. Autre cas de figure, les applications qui génèrent des cycles d'écriture excessifs sur les SSD sont tout aussi déconseillées.

Des titres plus courts

Le document formalise le contrôle plus strict désormais exercé sur la façon dont les développeurs baptisent leurs apps (lire App Store : pas de “gratuit” dans les noms des apps).

Il est interdit par exemple de mentionner la gratuité du logiciel dans le nom ou son prix. Pas de références non plus à des apps concurrentes pour duper le moteur de recherche. À l'automne dernier, Apple avait limité à 50 caractères la longueur maximale d'un nom d'application, elle descend maintenant à 30 caractères.

Des apps bien à jour

Apple vient de faire un ménage dans l'App Store en supprimant les apps 32 bits. Un tri qui suit celui intervenu à la fin de l'année dernière, lorsqu'elle faisait la chasse à des apps restées depuis longtemps sans mise à jour ou qui plantaient au lancement sur les derniers iOS.

Désormais, une app sur le Store devra fonctionner avec la dernière version d'iOS en circulation (bêtas exceptées). Les développeurs sont aussi invités à tenir à jour leur code en y supprimant tout ce qu'Apple ne prend plus en charge, les frameworks abandonnés par exemple.

Une app peut télécharger du code

C'est nouveau, une app a le droit de télécharger un code exécutable. Il y a cependant une limite importante : seuls les logiciels destinés à tester du code ou à visée pédagogique pour l'apprentissage du développement y ont droit. Pas question non plus de de le faire en douce, le code téléchargé doit être intégralement visible et modifiable par l'utilisateur.

CallKit encadré

CallKit depuis iOS 10 permet de créer des apps pour bloquer des numéros de démarchage téléphonique. Cependant certains semblent en avoir profité pour exploiter les informations obtenues à d'autres effets « Vous ne devez pas les utiliser, partager ou vendre à des fins de pistage, de création de profils utilisateurs ». Ces apps de blocage doivent aussi très clairement expliquer leur objectif et la manière dont elles fonctionnent.

In-Apps

Apple autorise les éditeurs à inclure une fonction de pourboire, que l'utilisateur versera à des services inclus dans une app. Cet usage a fait l'objet d'un bras de fer entre Apple et de gros services chinois dont les apps servent à une foule de choses au quotidien, qui souhaitaient s'épargner les In-Apps et la ponction de 30 %. Apple maintient sa position et la confirme noir sur blanc.

Quant aux crédits que l'on a achetés par des In-Apps mais que l'on a pas tous dépensés, les éditeurs doivent prévoir un moyen pour que leurs clients puissent les utiliser même dans une autre apps que celle d'origine. L'obligation faite aux éditeurs de ne pas rendre ces achats "périssables" sur la durée est maintenue.

Modèles économiques

Parmi les modèles économiques proscrits, il y a celui qui consiste à faire payer une app et demander ensuite à ce que l'utilisateur fasse d'autres actions pour en profiter pleinement. Dans les pratiques interdites il y avait par exemple la notation obligatoire de l'app ou le téléchargement d'autres apps. Ont été ajoutées à cette liste l'obligation de regarder une vidéo ou de taper sur un bandeau pub. Repoussée de la main aussi la promesse d'argent et autres compensations en échange de ces actions.

Quelques changements encore à souligner :

  • Les éditeurs doivent indiquer dans la description de l'app quels types d'accès à vos données personnelles (position géographique, contacts…) elle va réclamer, et ce qui ne fonctionnera pas dans l'app si on décline ces autorisations.
  • Les icônes alternatives (l'utilisateur peut choisir d'en avoir une différente sur l'écran d'accueil) ne peuvent servir à afficher des informations dynamiques (évolution de la météo, événement de calendrier) ou changer de manière automatique ou encore séquentielle.
  • Les apps créées par des services vendant des modèles tout prêts ou qui se proposent de les générer eux-mêmes sont rejetées.
avatar simnico971 | 

Les icônes alternatives ne peuvent servir à afficher des informations dynamiques (évolution de la météo, événement de calendrier) ou changer de manière automatique ou encore séquentielle.

Pourquoi ? ?

avatar cecile_aelita | 

+1
c'est dommage en effet...
c'etait le principale interet de ces icones alternative.
si c'est juste pour faire de la customisation ... ca n'a aucun interet.
mais bon tant pis

avatar lorisg | 

Certainement pour éviter le phishing. Genre un jeu gratuit à la con qui un beau matin change son icône en celle de Facebook et demande ton login/mdp à l'ouverture.

avatar r e m y | 

@simnico971

Et donc seul Apple a le droit de faire une app calendrier affichant le jour du mois sur son icône, ou une app horloge affichant l'heure en continu ...

avatar softjo | 

Quelque chose à propos des applications aidant à éviter le fisc ?

avatar occam | 

Extrait des App Store Review Guidelines :
...
2.5.2 Apps should be self-contained in their bundles, and may not read or write data outside the designated container area, nor may they download, install, or execute code, including other apps. Apps designed to teach, develop, or test executable code may, in limited circumstances, download code provided that such code is not used for other purposes. Such apps must make the source code provided by the Application completely viewable and editable by the user.
...

« In Limited Circumstances » ???

avatar poulpe63 | 

Bonne nouvelle, cette option : en effet, j'avais des applis régulièrement mise à jour pour x ou y raison qui demandaient après deux ou trois lancement de procéer à un avis ou notation.
Certaines, c'était direct après le lancement, pour la 1ère fois : comme si, déjà à ce moment, on pouvait donner un avis valable...

avatar r e m y | 

La bonne nouvelle c'est que les apps bidon qui ne font rien, ne risquent pas d'enfreindre ces nouvelles règles et continueront à être validées ! ?

avatar LudwigVonMises | 

"Les apps qui encouragent la consommation de tabac, de drogues illicites ou bien d'alcool sans modération sont proscrites. De même que celles qui incitent les mineurs à consommer ces produits. Ou encore celles qui facilitent la vente de cannabis. "

Beurrrrk ça suinte l'hygiénisme à tout les étages. Peuvent pas trouver un système plus souple genre un blocage parental?

avatar Mrleblanc101 | 

@LudwigVonMises

Il y en a déjà un...

avatar Bigdidou | 

@LudwigVonMises

"Beurrrrk ça suinte l'hygiénisme à tout les étages. Peuvent pas trouver un système plus souple genre un blocage parental?"

Non, ça suinte juste le respect de la législation concernant l'alcool, le tabac, le cannabis des pays où fonctionne l'applestore.

avatar marc_os | 

@Bigdidou :
Ça respecte aussi la législation californienne ou hollandaise ?

avatar marc_os | 

@Bigdidou :
Et concernant les trucs genre TomTom ou Waze, ça respecte la législation française concernant l'interdiction de signaler les radars ?? (Le nombre de morts sur la route augmente à nouveau en Frznce).

avatar Athur | 

Est-ce que les services comme Goodbarber qui permettent de créer et générer une app sans coder rentrent dans la catégorie "Les apps créées par des services vendant des modèles tout prêts ou qui se proposent de les générer eux-mêmes sont rejetées."

avatar wilson01 | 

@Athur

Oui.

Tu poses cette question car tu utilisais ce service ? ?

T'as pas honte de payer pour ça ???? ??

avatar iPop | 

Moi c équipe m'énerve c'est les Apps avec une icône et une languette "gratuit" dedans , c'est lourd' plus d'être moche.

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