Dans sa guéguerre de prétoires contre Epic Games, Apple aurait bien voulu que Valve se jette dans la bataille à ses côtés, mais l'éditeur de Steam a opposé une fin de non recevoir. En novembre dernier, Apple a demandé à Steam de fournir toute une série de documents confidentiels, estimant que ces informations seraient cruciales pour muscler sa défense durant le procès programmé le 3 mai.
Cette assignation n'a pas porté les fruits espérés par la Pomme, d'après un document conjoint d'Apple et de Valve envoyé à la justice californienne. Pour plusieurs raisons, une d'entre elles étant que Valve n'est pas à sa place : l'éditeur de jeux, qui exploite aussi une boutique en ligne — sur laquelle Fortnite n'est pas distribué — , n'est pas présent sur le marché mobile.
Malgré sa position extérieure dans ce dossier, Valve s'est donné du mal pour répondre aux demandes d'Apple, en acceptant de participer à plusieurs réunions, mais au bout du compte l'entreprise n'a pas voulu céder aux exigences du constructeur. Il faut dire qu'Apple s'est montrée extrêmement gourmande.
D'une part, Apple voulait connaître le niveau des ventes annuelles des jeux vendus sur Steam ainsi que des achats intégrés, les revenus tirés de la publicité sur Steam, ou encore les ventes annuelles de produits externes attribuables à Steam, le tout dans des formats spécifiques. Valve a refusé de produire ces documents dans les formats demandés par la Pomme, indiquant que ces informations étaient de toute façon disponibles publiquement.
L'autre requête aurait nécessité encore plus de travail de la part de Valve. Apple voulait en effet connaitre le nom de chaque application sur Steam, leur prix, les configurations et les dates auxquelles elles sont apparues, mais aussi le partage des revenus entre les éditeurs de ces apps et Valve. Selon Apple, ces informations ne posent aucun risque concurrentiel pour Valve, mais ce dernier a refusé de se plier à la demande du constructeur.
Il aurait en effet fallu fournir six années de résultats détaillés pour « des centaines de jeux PC provenant d'éditeurs tiers » et « produire une quantité massive d'informations confidentielles sur ces jeux et les revenus de Valve ». Apple a réduit ses demandes, passant de plus de 30 000 jeux (!) à 600. Mais même avec cette réduction de volume, Valve n'aurait pas pu fournir ces informations que l'entreprise ne génère pas habituellement.
Le raisonnement d'Apple et de ses avocats est que ces informations auraient permis de montrer à la justice l'étendue du marché dans lequel l'Epic Games Store est mis en concurrence. Il va falloir trouver autre chose.
Source : PC Gamer