iFlow Reader, victime des 30 % d'Apple ?

Anthony Nelzin-Santos |

skitchedSi l'on en croit Philip Huber de BeamItDown Software, iFlow Reader serait la première victime de la commission de 30 % exigée par Apple sur toute transaction payante dans l'App Store.

Nous vous écrivons aujourd'hui pour vous annoncer une bien mauvaise nouvelle. BeamItDown Software et iFlow Reader cesseront leurs activités le 31 mai 2011. Nous ne le faisons pas le cœur léger, mais Apple a rendu impossible pour tout autre acteur qu'Apple elle-même de dégager un profit sur la vente de livres électroniques.
[…]
Le nœud du problème est qu'Apple nous oblige, comme d'autres distributeurs de livres électroniques, à leur concéder 30 % du prix de tout livre que nous vendons dans notre application iOS. Malheureusement, à cause du modèle d'agent adopté par les plus grands éditeurs, notre marge brute […] est inférieure à 30 %, ce qui signifie que nous devrions vendre les livres à perte.

C'est en fait le modèle particulier de BeamItDown Software qui est le nœud du problème : cette société est prise entre deux feux, éditeurs d'un côté, Apple de l'autre. En tant qu'intermédiaire, BeamItDown, n'est pas favorisé par Apple, qui préfère s'adresser directement aux éditeurs. Les éditeurs, qui sont aussi les grossistes fixant le prix dans le cadre du modèle d'agent, n'accordent plus les mêmes promotions qu'avant, et prennent eux aussi 30 % de commission sur toutes les ventes.

Ainsi dans le monde de la presse et du magazine, les Time, Hearst et Conde Nast ont pu discuter avec Apple pour mettre en place un système d'abonnement préservant leur modèle économique. Amazon ou Barnes&Noble, libraires qui ont leur propre boutique externe à leurs applications, ne sont pas ponctionnées par Apple. Seul le modèle intermédiaire de BeamItDown, ponctionné en aval (modèle d'agent) et en amont (commission de 30 %), est donc incompatible avec l'App Store, encore plus depuis que l'iBookstore est en place.

Les torts sont-ils partagés ? Peut-être, mais cette déroute montre aussi le caractère mouvant d'un domaine en pleine recomposition, qui nécessite d'avoir des reins solides ou un modèle économique très diversifié, en plus d'une grande capacité d'adaptation. Toutes choses qui manquaient à iFlow. On peut heureusement récupérer ses livres, avec une DRM Adobe Digital.

[Via Fortune]

avatar philus | 
@ Isacc25 : Ce commentaire est immonde à lire. À croire que certains ici ne diraient rien si Apple prenait 30% de leurs salaires...
avatar -oldmac- | 
@ Soner : je ne vois pas le rapport. Il est fréquent de voir une marge de 30% pour distribuer un produit. A combien large la FNAC sur les livres ?
avatar Florian1293 | 
je ne vois pas le rapport non plus. encore une fois, ça pose le problème des intermédiaires trop nombreux dans de nombreux domaines. c'est comme pour l'alimentaire entre un kg de pomme acheté 30cts au producteur et vendu 3€ par le supermarché, il y a la aussi des intermédiaires qu'on devrait zapper !
avatar Dev_Croce | 
Pour avoir 30% de leurs gains qui sont reversés à Apple, il faut qu'ils aient 100% de leur distribution sur les produits Apple... C'est un peu leur problème, là non ? Si Danone ne vendait ses yaourts qu'à Carrefour le problème serait le même. Je suis plutôt d'accord pour dire qu'Apple apporte aux distributeurs des nouveaux marchés plutôt que les distributeurs de nouveaux contenus à Apple
avatar solea | 
@ Soner Je remplis ma déclaration d’impôts, c’est le jeu (et c’est pas marrant comme jeu :P). Pour cette histoire, je ne connais pas l’appli ni ses services, mais en l’occurrence, s’ils proposent le même contenu que les autres, soit ils se distinguent par un programme bien plus réussi, astucieux etc. soit par des tarifs plus intéressants. Si le système n’est pas viable, ça veut dire qu’ils n’avaient peut-être pas leur place sur le marché. Je ne crois pas que l’on puisse se plaindre des 30 % d’Apple, ni des pourcentages effectués par tout autre distributeur de contenu (non, la Fnac ne vend pas des bouquins sans bénéfice, pas plus que le petit libraire du coin). Après, si leur contenu se différencie, c’est plus du côté consommateur qu’il y a un problème (car l’ebook n’est pas le marché le plus lucratif du monde de ce que j’ai pu comprendre, sauf pour les gros probablement qui se reposent sur la quantité). C’était peut-être trop tôt, pas assez judicieux, ou un manque tout bête de communication. Cracher sur la commission que le revendeur prend, c’est vraiment pas sport. Et je ne parle pas que d’Apple.
avatar 2fast | 
@Yohmi C'est surtout un peu facile dans ce cas de figure, ils savent que tout le monde a entendu parler des fameux 30% à tort et à travers...
avatar solea | 
Petite chanson sur les intermédiaires, une parodie de Brel par Jean Poiret ;) http://www.dailymotion.com/video/xbbz54_jean-poiret-la-vache-a-mille-francs_music
avatar krishteban | 
la marge d'Apple est de l'escroquerie pure et dure... ils ont pour l'instant le monopole et en profitent, mais 30% sont plus que le distributeur et le libraire réuni, le prix des 30% est juste pour la distribution, et encore, les magazines sont stockés sur les entreprises et non sur les serveurs Apple...
avatar marcplemay | 
De toute façon Apple, par sa rapacité, est en train de tuer ce modèle d'abonnement deja ô combien déficitaire et ne rencontrant pas son public ( soyons pudique ) .
avatar Liam128 | 
Le plan d'affaires ça les concerne. Pour moi, le problème est que tu pouvais acheter un ebook avec DRM Adobe n'importe où, et en passant par iFlow, tu le transférais sur ton iPhone pour lecture, donc plus de contraintes. Là je vais devoir trouver autre chose.

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