Le choix de la nouvelle interface de l'Apple TV a surpris l'un des ingénieurs qui, par le passé, travailla justement sur ce produit. De 2007 à 2008, Michael Margolis se décrivait comme un "Professional Hobbyist" en référence au statut particulier de cet appareil chez Apple, et il mit la main à la pâte pour différents éléments logiciels du media center, dont les premières interfaces.

Sur son Twitter il explique d'abord être désespéré par la nouvelle présentation qui met en avant cette grille de gros boutons. Il ajoute que les éléments de ce design avaient été rejetés il y a cinq ans par Steve Jobs en personne : « SJ ne les aimait pas. Maintenant, il n'y a plus personne pour dire 'non' au mauvais design. »

Une référence à ces boutons colorés qui ont remplacé une circulation basée sur une barre de rubriques avec chacune une colonne de texte. Une précédente interface plus textuelle qu'appréciait Jobs pour sa simplicité. Une nouvelle présentation qui manque peut-être de finesse, avec ces rectangles particulièrement massifs (reste qu'ils doivent être lisibles de loin…), mais qui s'inscrit avant tout dans une volonté de rendre homogènes les interfaces des différentes plateformes d'Apple. On retrouve la grille d'icône d'iOS, transposée sur OS X depuis Lion avec le Launchpad.

Il y a, à un étage élevé des interfaces d'Apple, une recherche de cohérence entre l'iPhone, le Mac, l'iPad et maintenant l'Apple TV. Ce que l'on a appris à faire à un endroit sert à un autre. De son iPhone jusqu'à sa télévision, l'utilisateur fait face à une même approche.

Le designer, justement, tempère plus loin sa critique «La nouvelle interface de l'Apple TV ne signifie pas que l'Apple de l'après-Steve Jobs est condamnée, c'est une suite logique au vu de leur désir de ressembler à la page d'accueil d'iOS. » Il précise aussi que son propre rejet porte moins sur le nouveau principe de navigation que sur le « manque d'inspiration » dans le dessin des éléments graphiques et le fait que l'on ne puisse cacher ou supprimer certains boutons.

Cependant, ce qui valait hier ne serait peut-être plus d'actualité aujourd'hui : « Steve Jobs n'aimait pas l'ancienne grille, mais il aurait peut-être adoré celle-ci », écrit Margolis, constatant le succès qu'a connu iOS. Un avantage aussi de cette présentation est qu'elle permet d'envisager plus facilement l'ajout de contenus supplémentaires, et pourquoi pas un jour d'applications. Ce que le précédent look de 2010 rendait plus compliqué.

Avant ce design qui s'est donc effacé cette année, on se souviendra peut-être des deux autres présentations. La première, en 2007, reprise de Front Row dans OS X et la seconde, en 2008, assez proche de la navigation par colonnes de l'iPod.

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