5 % des Français ont lu un livre numérique

Anthony Nelzin-Santos |

skitchedL'institut de sondage Ipsos a publié hier les résultats de son étude « Les publics du numérique ». Cette étude, commanditée par le Centre national du livre, révèle que seuls 5 % des Français ont déjà lu un livre numérique.

Si 47 % des Français savent ce qu'est un livre numérique, ils sont donc très peu à en lire, et encore moins à en lire sur une liseuse : seuls 0,25 % des sondés utilisent un e-reader, l'ordinateur restant pour le moment le moyen d'accès privilégié aux e-books.

Les personnes interrogées ont trois vœux : que l'offre soit plus importante et plus connue, que le support de lecture soit « pratique, confortable et polyvalent », et que le prix soit inférieur de 40 % à celui du papier, avec les mêmes pratiques (conservabilité, partage,e tc.).

Avec un produit comme l'iPad (ou le Kindle d'Amazon), les deux premiers points sont en passe d'être résolus : l'iBookstore est plutôt fourni, et le confort de lecture sur la tablette est tout à fait correct (lire : L'iPad est-il fait pour la lecture ?).

Le troisième point est plus compliqué à traiter, car les éditeurs sont encore frileux à abandonner les DRMs qui compliquent le partage et la portabilité des fichiers. Cependant, plusieurs acteurs du marché semblent prêts à faire bouger les lignes (lire : BookExpo : des éditeurs pour un format d'eBooks universel). Ne reste plus qu'à ajouter des fonctions aussi simples que l'annotation et le surlignage dans les liseuses, et le parallèle avec le papier sera parfait.

Enfin, l'étude pointe du doigt le fait que les habitudes liées au papier ont la vie dure : il n'y a pas ou peu de changement de comportement des lecteurs, contrairement à ce que s'il s'était passé avec la musique, où l'on est bien vite passé à la musique en ligne. C'est peut-être aussi un problème de générations : « le grand lecteur de livre est sensiblement moins jeune et moins technophile [que le gros consommateur de musique et de cinéma]. Il n’est pas - encore - un digital native ».

Via PC INpact

avatar Porteli | 
Pour faire écho à la dimension de générations évoquée dans l'article, l'opinion circonstanciée de S. Jobs sur le sujet (l'Amazon Kindle): "It doesn't matter how good or bad the product is, the fact is that people don't read anymore... The whole conception is flawed at the top because people don't read anymore." L'Ipad trouvera vraisemblablement sa voie pour la lecture des magazines, bandes-dessinées ou autres supports faisant appel à l'image. Il m'est en revanche avis que c'est cette même vocation multi-media qui limitera toujours son attrait auprès des grands lecteurs de livres, généralement plus à la recherche de quiétude et d'oubli que de nouvelles du monde.
avatar Lio70 | 
Tout a fait d'accord. Je suis un gros lecteur de BD, je lis très peu de romans. Et du coup sur mon iPad c'est la même chose. J'ai téléchargé quelques livres du projet sur l'iBook Store, mais c'est pour les avoir sous la main quand je ne saurais pas quoi faire dans le train par exemple. D'ailleurs pour le moment je ne lis pas dans mon lit le soir, la luminosité de l'écran est trop forte, même au minimum. Si Apple la baisse au même niveau que sur l'écran de l'iPhone, là déjà je lirais peut-être plus.
avatar crifan | 
Objection votre honneur Les offres ne sont pas 40% moins chère que papier a date
avatar solea | 
Je trouve que 5 % est assez élevé, en fait. Vu le désintérêt pour la lecture, l’absence d’objet phare et de plate-forme de distribution unifiée, ce score me paraît très bon. Je pense toutefois que le but de l’iPad (pour ne parler que de ce que je connais) n’est pas de transvaser les lecteurs "papier" (qui aiment leur papier) vers le numérique, mais d’intéresser une autre clientèle. Je prends mon exemple (pour ne parler que de ce que je connais), je ne lis pas de presse papier ni de livre. Pourquoi ? Parce que je trouve le papier ennuyeux, j’aime l’interaction, les belles lettres, les belles images, pouvoir faire des recherches rapide… je n’aime pas le papier, pas en tout cas le papier gris des journaux, ni le jaune de celui des livres en général (je suis un fétichiste de l’objet matériel sur certains points, et le format de poche et la typographies "standard" de ces éditions-là me hérissent). Et je crois que l’iPad, grâce à cette souplesse autorisée par le numérique et le tactile, dispose d’arguments en faveur des non-lecteurs dont je fais partie.
avatar MA8306 | 
5% ! Ils les ont trouvés où ? Ah OK, un sondage sur sur 4 365 personnes extrapolé à 60 millions… Imaginez : ils trouvent 218 personnes qui ont lu un livre numérique et concluent que 3 millions de français en ont déjà lu un. Les sondages sont d'après moi la plus grande plaie de notre société. PS : ni MacG, ni PC Impact ne donnent le nombre de sondés...
avatar melvis | 
Grâce à l'iPad et au nouveau marché des tablettes en plein essor ce chiffre va sûrement doubler d'ici à 2 ans.
avatar timontimmi | 
Tu veux dire qu'ils seront 236 ?
avatar timontimmi | 
Car L'échantillon a été redressé sauvagement et ils n'étaient que 118 en réalité...
avatar MA8306 | 
Mdr :-)

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