Des changements les plus importants de la troisième génération d'iPad, l'un se voit, le Retina Display, l'autre ne se voit pas, la batterie. L'iPad 2 possédait une batterie d'une capacité de 25 Wh / 6944 mAh — l'iPad de troisième génération passe à 42 Wh / 11666 mAh, en ne prenant que 0,4 mm d'épaisseur. Ainsi, même avec un processeur graphique plus puissant, un écran plus consommateur et une puce 4G LTE gourmande, l'iPad de troisième génération affiche 9 à 10 heures d'autonomie.
La batterie de l'iPad de première génération, image (cc) iFixit.
Même si elle est légèrement plus épaisse et un peu plus large grâce à une carte-mère plus petite, la batterie du nouvel iPad n'a pas gagné 70 % en volume : on ne peut donc pas expliquer facilement cette explosion de la capacité. Apple est connue pour son travail particulier sur les batteries : c'est en passant des cellules Li-Ion cylindriques aux cellules Li-Po en forme de sachets qu'elle a pu concevoir le MacBook Air. C'est donc cette piste qu'il faut suivre, d'autant que la firme de Cupertino a déposé de nombreux brevets dans le domaine.
La firme de Cupertino n'a certainement pas pu adopter une nouvelle chimie, les technologies les plus prometteuses étant aussi les plus contraignantes (lire : Vers des batteries qui durent 10 fois plus longtemps) — la fiche technique de l'iPad indique d'ailleurs clairement qu'il est équipé d'une batterie Li-Po. À taille égale ou presque, la seule solution pour augmenter la capacité d'une batterie Li-Po est donc de fortement densifier les cellules : c'est précisément l'objet de la demande de brevet US 2011/0037439, « Increasing Energy Density in Rechargeable Lithium Battery Cells ».
Dans cette demande de brevet, Apple décrit un arrangement particulier des composants d'une cellule permettant de la densifier. Le principal problème avec la densification est la stabilité : pour éviter une dégradation de la batterie, le système est capable de réduire le courant apporté à la fin de la charge, cellule par cellule, une technique déjà à l'œuvre dans les MacBook. En cas de trop forte variation des températures, l'électronique embarquée va aussi mieux réguler la charge et la décharge des cellules individuelles. Difficile pour le moment de savoir s'il s'agit de la méthode employée par Apple, mais la densification est de toute manière la seule explication à l'augmentation drastique de la capacité.
Qui a un malheureux corollaire : la durée de la charge devrait elle aussi drastiquement augmenter.