Vingt-et-un ans après la présentation du modèle original, huit ans après le retrait de l’iPod classic, cinq ans après la disparition de l’iPod nano et de l’iPod shuffle, trois ans après sa dernière révision, l’iPod touch tire finalement sa révérence. C’est une page de l’histoire d’Apple qui se tourne — et aussi de la nôtre, puisqu’avant d’être baptisé iGeneration, ce présent site s’appelait iPodGeneration. Retour sur quelques-uns de nos souvenirs de l’iPod.

Les baladeurs MP3 de Christophe

Se souvenir de l’iPod, c’est aussi se remémorer la période qui précéda celle-ci, et notamment des débuts laborieux du MP3 sur nos ordinateurs frappés d’une pomme. Je me souviens de cette époque dans la seconde partie des années 90 où l’on enviait les copains sur PC qui utilisaient Winamp et ses super skins. Le Mac était à la traine sur ce plan comme d’autres, c’était l’époque qui voulait ça, enfin surtout sa part de marché déclinante.

Puis nous avons fini par avoir nous aussi des lecteurs sympas avec Audion et SoundJam. C’était la guéguerre entre ces deux applications qui évoluaient à toute vitesse. Mais toutes les deux avaient le même talon d’Achille : la stabilité. Aux débuts du MP3 sur Mac, on était content d’arriver à enchainer deux ou trois morceaux sans que la petite bombe de Mac OS ne s’invite…

Quelques années plus tard, après avoir bien joué avec les lecteurs MP3 pour ordinateurs qui n’avaient au passage pas réussi à avoir la peau de mon jukebox CD Sony, je m’amusais beaucoup avec les premiers baladeurs MP3. Il y avait à boire et à manger entre les fameux Archos notamment, qui embarquaient un disque dur, et les lecteurs CD portatifs plus classiques dans la forme, mais qui savaient lire des MP3. Ce sont ces derniers qui alors avaient ma préférence. Ça marchait, enfin quand ça voulait…

La sortie du premier iPod marquait en quelque sorte la fin de la récréation. Finie la bidouille, place à un objet qui marche sans qu’on ait à se soucier de son bon fonctionnement. Et pourtant, je ne me souviens ne pas avoir été fondamentalement impressionné par sa présentation. Peut-être qu’à l’époque, Apple en avait promis un peu trop ou peut-être que je ne me rendais pas trop compte. C’est assez curieux quelque part, car dès que j’ai eu l’objet entre les mains, j’ai immédiatement compris son potentiel.

C’est ainsi que j’ai acquis dans le courant de l’année 2002 l’iPod de deuxième génération, avec sa fameuse roue tactile… Les jours de mon jukebox étaient alors comptés. La suite, tout le monde la connait, même si à l’époque, on était persuadé que jamais on ne pourrait regarder une vidéo sur un iPod. Mais ça, c’est une autre histoire…

Rétro MacG : le premier iPod

L’iPod original de Florian

Je n’ai pas de souvenir à proprement parler de mon premier iPod, mais je me souviens très bien du premier que j’ai utilisé. Il s’agissait du modèle original, un exemplaire prêté par Apple… que j’ai brièvement flingué. L’iPod allait bientôt sortir en France et le magazine pour lequel je travaillais préparait un dossier sur les meilleurs baladeurs MP3.

Impossible d’arriver en kiosques en même temps que l’iPod, et de ne pas en parler ! Apple nous avait alors exceptionnellement prêté un exemplaire pour l’intégrer à ce comparatif, mais sans nous donner plus de détails techniques sur le fonctionnement du baladeur. On n’en savait pas plus que ce que l’on avait vu lors de sa démonstration aux États-Unis.

Au fil des différents tests, j’ai eu la curiosité de voir ce qu’allait faire Windows avec un iPod branché à son PC — un environnement avec lequel il ne serait compatible que bien plus tard. Le PC a aussitôt proposé de formater le volume qu’il venait de détecter. N’ayant pas songé un instant que le système du baladeur puisse être enregistré sur le support de stockage, et par conséquent puisse être effacé, l’iPod s’est transformé en une belle brique incapable de redémarrer.

C’était le début de soirée, le weekend de la Toussaint commençait et l’article devait être rendu le lundi (l’iPod aussi). Par chance, un chef produit d’Apple était encore chez lui. Grâce à un CD contenant une image du système, il a pu rapidement restaurer le système de l’iPod avec iTunes.

Détail amusant à propos de la bêta d’iTunes utilisée à ce moment-là, elle pouvait envoyer de la musique vers l’iPod, mais aussi extraire toute celle de n’importe quel iPod branché au Mac. Entre la vitesse du FireWire et un stockage pour 1 000 morceaux, il y avait de quoi ravir les amateurs de MP3 piratés. Cette capacité fut retirée de la version d’iTunes qui accompagna l’iPod commercialisé.

iPod : 20 ans qu'on l'aime

Le premier iPod de Mickaël

Le jour de mon jugement dernier, quand le Grand Tout me demandera le plus grand regret de ma vie, c’est sans aucune hésitation que je répondrai : la bêtise d’avoir vendu mon tout premier iPod. Celui de 5 Go avec la molette mécanique et tout, que je m’étais offert quelques mois après son lancement en France.

Probablement deux ans plus tard (ma mémoire me fait défaut, le grand âge), je me suis décidé à revendre le baladeur pour financer l’achat d’un iPod de troisième génération, celui avec les quatre boutons sous l’écran. Non seulement ce modèle d’iPod a longtemps été le plus moche jamais imaginé par Apple — en attendant l’iPod nano 7G —, mais je me rappelle encore de la brulure du regret éternel ressenti la seconde même après avoir donné au postier le paquet contenant le baladeur 😭. Qu’elle était belle et merveilleuse cette première génération d’iPod ! Quelle folie que de l’avoir revendu !

Le fat nano de Félix

L’iPod nano a surement été mon premier produit Apple. J’en ai reçu un de troisième génération pour Noël, qui est venu remplacer une vieille clé MP3, un format qui faisait alors fureur dans les écoles du monde entier. La chose dont je me souviens le plus sur cet appareil, ce n’est pas son interface simplissime ni son chouette design, mais bien l’intégration catastrophique d’iTunes avec la tour Windows familiale.

Là où j’avais l’habitude de pouvoir bêtement glisser des fichiers MP3 téléchargés sur des sites douteux, il fallait ici passer par le logiciel d’Apple à l’aide d’un système de synchronisation à s’arracher les cheveux pour les néophytes. Faute de vouloir jouer le jeu, les dossiers étaient mélangés et l’interface Cover Flow ne ressemblait pas à grand-chose.

Si cet iPod pouvait aussi lire les vidéos, il n’acceptait pas n’importe quel format ! Je me souviens avoir bataillé à convertir un fichier vidéo pour réussir à mettre un pauvre clip dessus, juste pour le plaisir de frimer devant les copains à la pause. J’ai finalement réussi à refiler ce modèle à ma sœur pour négocier avec mes parents un iPod touch. Celui-ci offrait plus de possibilités et était surtout très amusant à jailbreaker (🙃).

Test de l'iPod nano 3G (4 Go)

L’iPod touch de Nicolas

L’iPod touch de première génération garde une place particulière dans mes souvenirs. À l’époque, l’iPhone et ses forfaits obligatoires étaient hors de prix pour mon budget d’étudiant, mais un voyage familial aux États-Unis m’avait permis de mettre les pieds pour la première fois dans un Apple Store et surtout de découvrir ce qui allait devenir iOS. Même si l’App Store venait tout juste d’ouvrir ses portes quand j’ai acheté l’appareil, je me suis empressé de le jailbreaker pour aller beaucoup trop plus loin.

C’est d’ailleurs suite à cette expérience que j’ai publié sur mon blog d’alors un article repéré par un certain Christophe Laporte, qui me proposait quelques semaines plus tard un travail chez MacGeneration. Près de 14 ans plus tard, je garde encore un souvenir ému de cet iPod touch…

Test de l'iPod touch 8 Go

L’iPod shuffle 3G de Mickaël

Quand la forme prend le pas sur la fonction, cela donne l’iPod shuffle 3G, le tout petit baladeur en forme de mini-briquet en aluminium. Certainement un exercice de style pour Jony Ive, mais pour ce qui me concerne ce modèle sorti en 2009 a été l’expression la plus claire de ce qui n’allait pas avec le designer et ses lubies !

Le bidule étant trop petit pour intégrer des contrôles, c’est la télécommande des écouteurs qui était mise à contribution pour piloter la lecture audio. À l’époque, il n’était pas facile de trouver d’autres écouteurs ou des casques compatibles, il fallait donc s’accommoder de ceux d’Apple. Pas mauvais, mais pas forcément géniaux non plus.

Passe encore l’absence d’écran, après tout c’est la raison d’être de cette gamme de baladeur. Mais débarrassé de sa roue de contrôle, le signe distinctif de l’iPod avant que l’écran tactile vienne tout balayer, cet iPod shuffle pouvait-il vraiment se revendiquer de faire partie de la famille ? Est-ce que ce n’était pas, finalement, qu’une bête clé USB sans connecteur USB (il avait un câble riquiqui), ce qui aurait été au moins pratique…

Alors c’est sûr que le bidule avait une certaine classe avec ses nombreux coloris, mais comme le disait Florian dans son test, cet iPod shuffle touche les limites du concept. Pire encore, à force de dégraisser l’iPod shuffle pour atteindre une certaine forme de simplicité, Apple a dû imaginer des interactions et un usage qui rendent tout le bazar compliqué à utiliser. Un comble !

Test de l'iPod shuffle 4 Go

Les iPod shuffle d’Anthony

Ah, l’iPod shuffle ! C’est bien simple, j’ai eu tous les modèles. Avec le recul, je n’avais pas l’air fin avec ma grosse clé USB blanche de première génération autour du cou, mais cela importait moins que la surprise de découvrir les 512 Mo de morceaux choisis par iTunes. Le clip de deuxième génération a passé quelques années à la boutonnière de mes chemises ou la manche de mes tee-shirts, c’était déjà de l’informatique vestimentaire, et j’aime croire que son coloris orangé a préfiguré mon embauche chez MacGeneration.

Sa petite station d’accueil était plus pratique que le minuscule câble jack vers USB du modèle de troisième génération dépourvu du moindre bouton de contrôle. J’aimerais oublier la gymnastique de clics sur la télécommande pour avancer ou reculer d’une piste, et je préfère me souvenir de la superbe finition en acier inoxydable qui était réservée aux Apple Store, et prenait une jolie patine avec le temps.

La quatrième génération est revenue aux fondamentaux en même temps qu’elle annonçait la fin d’une époque. Je m’en suis longtemps servi pour écouter des podcasts mais, comme tout le monde, j’ai fini par abandonner l’iPod au profit de l’iPhone. Mais au contraire de mes autres iPod, et de la plupart de mes iPhone, j’ai conservé tous mes iPod shuffle.

iPod Shuffle

L’iPod classic 5G de Nicolas

Nombreux sont ceux qui sont venus au Mac par l’iPod, moi c’est l’inverse. J’ai d’abord acheté un Mac et j’ai cédé courant 2007, abandonnant les iRiver, Rio et autres Cowon que j’utilisais jusque-là au profit d’un iPod de cinquième génération. C’était le premier modèle capable de lire des vidéos et je me demande encore pourquoi, mais j’ai regardé des séries entières et même des films sur son minuscule écran de 2,5". La qualité n’était pas mauvaise, la lecture était fluide à condition de convertir les fichiers au bon format et l’autonomie était bien meilleure qu’avec un Mac, mais que l’écran était petit !

L’argument qui avait fini de me convaincre de lâcher les concurrents de l’iPod, c’était la lecture « gapless », c’est-à-dire sans pause entre les pistes, dont les anciens modèles étaient privés. C’était à mes yeux impensable de me passer de cette fonction, même si rétrospectivement, le vrai point fort de l’iPod était iTunes.

L’app a bouleversé ma gestion de la musique, tout comme iPhoto avait révolutionné ma gestion des images, et avoir un appareil mobile qui était parfaitement synchronisé avec iTunes changeait tout. L’iPhone a remplacé depuis bien des années mon iPod au quotidien, mais Musique est toujours bien là.

Test de l’iPod classic 80 Go