Dès cet été, Disney+ va se glisser dans les pas de Netflix et s'attaquer concrètement au partage de comptes entre ses abonnés. Lors de la présentation hier des résultats financiers du groupe de divertissements, Hugh Johnston, son directeur financier, a donné quelques détails sur la manière dont la plateforme Disney+ entend faire entrer dans le rang les abonnés qui partagent et ceux qui profitent de cette générosité.

Netflix n'a jamais été cité, mais plusieurs fois il a été fait référence à un « concurrent » qui a pris le taureau par les cornes avec succès sur ce sujet. Depuis un an, Netflix a mis en place une offre pour ajouter des abonnés supplémentaires, payants, au compte d'un foyer. Une décision qui s'est traduite par une hausse du nombre d'abonnés.

Hugh Johnston a expliqué qu'à partir de cet été, les clients dont le compte est suspecté d'être partagé, verront s'afficher un message avec des options pour que les emprunteurs s'abonnent de leur côté. Plus tard dans l'année, les propriétaires d'un compte pourront ajouter des membres extérieurs à leur foyer moyennant un surcoût.

C'est ce que fait Netflix avec ses deux formules payantes, Standard et Premium, qui peuvent recevoir respectivement 1 et 2 abonnés supplémentaires pour 5,99 € par mois et par personne.

Disney a estimé le nombre de comptes utilisés gratuitement dans le cadre de ces partages, mais son directeur financier n'a pas donné de chiffre ou d'ordre de grandeur : « Ce n'est pas si différent de ce que notre concurrent a constaté dans sa base d'abonnés ». Il y a un peu plus d'un an, Netflix avait évalué à plus de 100 millions le nombre de foyers qui partageaient leur mot de passe, sur un nombre total d'abonnés de plus de 232 millions (ils étaient 5 millions en France en 2022 sur 10 millions de comptes).

Disney+ totalisait un peu plus de 111 millions d'abonnés à travers le monde au 30 décembre. Le commentaire suppose que plusieurs dizaines de millions de comptes payants sont ainsi utilisés en dehors du cadre posé par le service.

Les États-Unis et le Canada seront probablement les premiers sur la liste pour cette nouvelle politique de recrutement. Rien n'a été dit pour les autres pays, s'ils suivront rapidement. Disney ne s'attend pas à récolter les premiers fruits de cette évolution avant la toute fin de l'année 2024, renvoyant à 2025 pour une moisson plus palpable dans ses résultats financiers.