Cellebrite, le spécialiste des outils d'investigation de smartphones et de PC utilisés par des forces de l'ordre, s'est offert Corellium un spécialiste de la virtualisation d'iPhone. Deux entreprises dont les compétences se complètent et qui ont signé un achat à 170 millions de dollars, essentiellement en cash, plus 30 millions de bonus en fonction d'objectifs à atteindre.

Cellebrite, fondé en Israël, conçoit des appareils capables de pénétrer à l'intérieur de smartphones ou de PC (dans la mesure où les failles exploitées existent toujours) et d'en extraire les données. Ses clients type appartiennent aux forces de l'ordre qui ont parfois besoin d'obtenir des informations du téléphone d'un suspect ou d'une victime.
Corellium, depuis la Floride, s'est fait un nom en permettant de virtualiser iOS et un iPhone à distance depuis un navigateur web. Un chercheur en sécurité peut ainsi mener ses travaux et tester rapidement plusieurs pistes sans avoir à manipuler le terminal ou même en disposer. Apple avait voulu acheter Corellium en 2018 lorsqu'elle s'était lancée sur le marché. À défaut, la Pomme avait trainé Corellium en justice mais celle-ci a estimé au bout de quatre ans que la startup faisait un usage légitime d'iOS.

Cette capacité de virtualisation va trouver un nouvel écho auprès des clients traditionnels de Cellebrite avec un logiciel encore en bêta baptisé Mirror. Il permettra aux enquêteurs de produire devant un tribunal une copie virtuelle et fonctionnelle d'un téléphone et de montrer de façon plus explicite les données qu'il peut contenir. Au lieu de ne proposer aux juges et aux jurés que des copies d'écran d'outils d'investigation.
Corellium avait été fondé par un australien, Chris Wade, au parcours atypique. Très futé en bricolage informatique il était tombé à 21 ans dans un piège tendu par le Secret Service américain. L'un de ses agents s'était fait passer pour un client intéressé par un système d'envoi de spam mis au point par le jeune homme.
Wade avait reconnu les faits mais au vu de ses compétences, celles-ci furent utilisées secrètement par le FBI et d'autres agences. À l'issue de cette collaboration, Wade bénéficia d'une grâce présidentielle lors du premier mandat de Donald Trump. Avec l'acquisition de sa société, Chris Wade devient directeur technique de Cellebrite.
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