Ce n'est pas nécessairement quelque chose qui est vraiment connu ou compris par les utilisateurs de produits Apple, mais l'App Store d'Apple est financé par une minorité des développeurs. Et c'est un choix d'Apple : en effet, la majorité des apps n'amène pas d'argent directement dans la poche d'Apple.
Jeff Johnson l'explique bien, en prenant plusieurs exemples. Premièrement, les apps gratuites — la majorité — n'amènent pas d'argent directement par Apple et (par exemple) un jeu gratuit financé par la publicité et sans achats in-app a un coût direct pour Apple (les serveurs) mais n'amène pas de revenus en dehors des 100 $ annuels demandés aux développeurs. Deuxièmement, certains développeurs peuvent éviter la commission d'Apple. Typiquement, une app de covoiturage ou un service de livraison de nourriture ne payent pas de commission sur les ventes (ce qui peut sembler logique). En 2019, Apple expliquait que 84 % des développeurs ne payaient pas pour être dans l'App Store, et cette valeur a visiblement atteint plus de 90 % selon le dernier communiqué en date. Si vous prenez le problème dans l'autre sens, 16 % des développeurs « finançaient » l'App Store en 2019 et ils sont moins de 10 % en 2025.

Pour le développeur, qui vit d'applications Mac et iOS, c'est un non-sens et un problème. Selon lui, le fait qu'Apple prend une commission sur l'App Store ne peut pas être justifié face à ces chiffres, pour la bonne et simple raison que l'App Store est probablement payé par la taxe Apple, c'est-à-dire le prix élevé du matériel. C'est aussi pour ça que nous avons mis « finançaient » en guillemets plus haut : les développeurs qui payent une commission à Apple ne suffisent probablement pas à financer les coûts des serveurs pour les applications de tous les autres développeurs. Et surtout, pour lui, le fait que l'App Store est (hors de l'Europe) le seul moyen d'ajouter une application dans un iPhone est une anomalie. Il n'a pas vraiment de solutions, et il est assez lucide sur le fait que l'App Store iOS fait vendre des iPhone et des iPad et que la marge d'Apple sur les iPhone et les iPad permet de financer les serveurs de l'App Store.
Mais pour le développeur, tout ceci est un problème : les petits développeurs indépendants (comme lui) qui n'ont pas de passe-droits comme certains pour éviter de payer la commission financent l'App Store pour les gros développeurs d'applications, qui sont pourtant parfois assez prompts à se plaindre du monopole d'Apple.