La plupart des abonnés à Free Mobile ne sont pas géolocalisables par les enquêteurs de police et de gendarmerie, révèle Le Monde. Une situation en passe d'être corrigée mais qui dure depuis quasiment un an.
La faute en revient au retard pris pour le déploiement de la nouvelle Plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ), mise au point par Thales. Elle comprend plusieurs volets dont l'un a trait plus particulièrement à la filature géographique en temps réel des personnes mises sur écoute.
Cette plateforme a pour vocation de prendre en charge ce service qui était confié à des prestataires privés, à qui les opérateurs fournissaient leurs données.
Après des débuts laborieux la plateforme est devenue depuis le mois dernier l'unique outil pour gérer les interceptions téléphoniques, hormis la partie géolocalisation. Devant l'explosion du nombre d'écoutes à réaliser — 10 000 par jour — le concepteur du système a dû reporter de la fin 2017 à courant 2018 la mise en place de la fonction.
Ce sont donc les prestataires privés qui s'en occupent à nouveau. Sauf que depuis le début de l'année, l'accord d'itinérance entre Free Mobile et Orange s'est réduit et les abonnés Free volent de leurs propres ailes sur ce réseau. Au départ, Orange fournissait ses données ainsi que celles de Free, mais c'est de moins en moins le cas depuis dix mois. Le Monde parle « d’un quart du total des requêtes de géolocalisation, tous opérateurs confondus, qui restent aujourd’hui sans réponse ».
Les abonnés Free deviennent ainsi invisibles car l'opérateur avait, au vu du calendrier initial, prévu uniquement de se connecter à la PNIJ. Free n'a par ailleurs jamais fait montre d'un goût prononcé pour travailler avec ces prestataires tiers, ajoute le quotidien. Mais à en croire le ministère de la Justice — qui se garde de rejeter la faute sur l'opérateur — une solution va être mise en place prochainement pour que Free puisse communiquer ses données par la voie classique, comme ses camarades.