Depuis 2011, une question reste en suspend, comme une épée de Damoclès au-dessus de tous les utilisateurs de téléphones mobiles (et même les non-utilisateurs, ceux-ci baignant dans les ondes des premiers et des antennes-relais) : l’OMS a en effet classé depuis le 31 mars 2011 les ondes utilisées par la téléphonie mobile en « cancérigènes probables », indiquant ainsi qu’elle n’avait pas la certitude d’une innocuité totale de ce moyen de communication. Si depuis les études sur le sujet s’amoncellent, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a tranché, dans une mise à jour de ses propres travaux.

En effet, l’agence a rendu un rapport collectif compilant les résultats de toutes les études qu’elle a consultées et considérées comme assez sérieuses pour être prises en compte, et le résultat a de quoi faire pousser un « ouf » de soulagement pour les utilisateurs de smartphones et autres téléphones mobiles : l’agence en conclut que les données accumulées depuis 2011 ne permettent pas d’identifier un lien entre le développement de pathologies cancéreuses et l’exposition à des radiofréquences, y compris dans des cas d’exposition où la source est très proche du cerveau, comme c’est le cas avec un téléphone mobile.
Pour ce faire, les experts ont suivi la méthode du CIRC, comme le note Le Monde, et ont classé les études suivant trois types d’éléments : les mécanismes biologiques, les études sur les animaux de laboratoire, et les études épidémiologiques sur les humains.
Si en 2013 l’Anses classait encore les ondes des téléphones mobiles comme ayant un effet « limité » sur les tumeurs cérébrales, plus d’un millier d’études et plus de dix ans plus tard, cette possibilité a donc été éliminée par les experts. Certaines études indiquent bien des effets nuisibles sur les cellules, mais les résultats ne sont pas cohérents entre l’ovservation in vitro et celle in vivo, venant remettre en cause les conclusions de celles-ci.
La 5G est-elle dangereuse ?
Sur le collège de 15 scientifiques réunis pour apporter une réponse à la question de l’effet de la téléphonie mobile sur le vivant, un seul a émis une opinion divergente, indiquant que selon lui un lien causal avec des effets sur le cerveau est possible, sans pouvoir l’affirmer avec certitude. Concernant tous les autres organes, le groupe est unanime, et indique qu’aucun effet n’a été observé.
Pourquoi la 5G fait-elle polémique ?
Si ces conclusions ont le mérite d’être rassurantes, et éloignent le spectre d’un risque sanitaire venant des ondes des téléphones mobiles, l’Anses rappelle cependant que les connaissances de la science ne sont pas figées, et que des études sur le sujet restent en cours, et d’autres viendront s’ajouter par la suite, pouvant confirmer ou infirmer les résultats actuels. Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), entre autres, doit lui aussi apporter ses conclusions sur le sujet en 2029. L’un des plus grands points de doute reste ainsi le rôle des ondes sur la fertilité masculine, et l’Anses pourrait creuser cette question dans les mois et années à venir. En attendant, l’agence rappelle tout de même ces quelques règles de bon sens sur l’usage d’un smartphone :
- privilégier un usage modéré ;
- favoriser les dispositifs éloignant le téléphone du corps, comme les écouteurs, ou l’usage du haut-parleur ;
- privilégier les connexions de bonne qualité, notamment le Wi-Fi en intérieur.











