Le parcours semé d'embûches de la fabrication des iPhone en Inde
La délocalisation d'une partie de la fabrication des iPhone de la Chine vers l'Inde n'est pas une promenade de santé pour Apple. Celle-ci doit reconstituer tout un écosystème de production rodé depuis plusieurs années et entrainer à sa suite une foule de sous-traitants.
Plus de 15 millions d'iPhone devraient être fabriqués en Inde cette année, le double de l'année dernière, explique un cadre d'Apple, interrogé sous couvert d'anonymat par le Nikkei Asia. Dans une longue enquête, le quotidien relate les difficultés, parfois insoupçonnées, qui compliquent la tâche d'Apple pour distendre le lien qui l'attache à la Chine.
Apple veut faire assembler ses derniers produits en dehors de Chine
La Chine pèse encore de tout le poids de son statut « d'usine du monde », mais plusieurs événements ces toutes dernières années ont inquiété les entreprises occidentales, dont Apple. Les mauvaises relations entre la Chine et les États-Unis en sont un, puis il y a eu la politique anti-Covid et les vagues de blocages qui ont suivi.
D'après des contacts du Nikkei, le point d'orgue pour Apple fut les manifestations violentes qui éclatèrent l'automne dernier à Zhengzhou, chez Foxconn, dans une usine clef pour l'assemblage des iPhone. Des employés protestèrent et même quittèrent brusquement l'usine, lassés, furieux ou inquiets des mesures sanitaires très strictes et des craintes de contamination du fait des confinements qui leur étaient strictement imposés.
« Apple a paniqué — nous avons tous paniqué », se souvient un cadre travaillant sur la chaîne d'assemblage : « Personne n'a rien vu venir et il n'y avait aucune autre option immédiatement disponible ». Apple dut publier un communiqué prévenant que ces événements allaient compliquer la disponibilité en iPhone 14 Pro pour la fin de l'année. Le produit phare d'Apple touché au pire moment de son cycle de commercialisation ! Une situation plus grave encore que celle du confinement de Shanghai avec un impact sur son activité portuaire, se souvient un autre cadre.
Tumultes chez Foxconn : la production d'iPhone amputée de 6 millions d'unités
Devant cette crise, Foxconn et Apple envoyèrent chacun de petites équipes expérimentées en Inde pour aider à accélérer le développement des capacités de production des iPhone. Les équipes indiennes et chinoises sont en relation constante pour arriver à synchroniser les cycles de production des téléphones d'une même gamme. C'est l'un des principaux enjeux de ce déménagement, rendre les usines indiennes capables de produire les dernières gammes au même moment que leurs cousines chinoises.
Les visas en Inde et le FRRO, que de mauvais souvenirs… On se plaint des administrations françaises mais les indiennes c’est un sketch et une torture.
Pour avoir un renouvellement de visa de travail, un fonctionnaire a fait venir une collègue tous les jours pendant 6 mois de 10h à midi. À chaque fois « votre visa n’est pas prêt, revenez demain »
Elle a eu le malheur de s’énerver, elle en a repris pour 3 mois. Il a fallu un courrier d’un haut fonctionnaire pour que le con qui gérait le merdier se décide à débloquer le dossier
La bureaucratie et la corruption en Inde est d’un autre niveau en effet. Super article, c’est passionnant de voir comment Apple navigue dans des environnements aussi différents.
Et puis l'Inde d'un point de vu industriel c'est encore loin des standards moderne. Les bases sont loin d'être acquise (et je parle pas de sécurité pour les employés, juste de compétence de base pour le métier).
face à tant de difficultés, est-ce que ce serait si inconcevable économiquement de rapatrier la production aux US (je me suis retenu de dire chez nous, mais ca m'a un tantinet démangé 😅...)
parce que former des employés locaux et monter un écosystème local complet c'est un coût
et pourtant apple (et d'autres) considèrent que sur le long terme c'est plus rentable que de monter l'activité chez eux
j'avoue être un peu curieux ...
@appleadict
Je pense que l’on réalise mal les qualités de nos systèmes sociaux et du prix qu’il faut être prêts à payer, et donc le différentiel de coût de production.
Le pire voyage pro de ma vie (sauf que le client était devenu un copain)
Dès l’aéroport, le taxi qui changeait de file toutes les 5 secondes en klaxonnant (comme tous les autres conducteurs) a eu un accrochage, a pris en chasse l’autre voiture et l’a coincée sur l’autoroute jusqu’à l’arrivée de la police.
Un type venait inspecter le dessous des voitures pour détecter une éventuelle bombe.
Un camion roulant à contresens parce que son côté est trop encombré.
Une voiture qui a coupé un arbre et le jette en travers de la route pour pouvoir changer sa roue.
Les fils marqués « haute tension » à hauteur d’homme, les barbelés qui traînent.
Les tas d’ordures, partout, les trous laissés dans le trottoir par des travaux interrompus, sans aucune indication.
Et ça, c’était Bangalore, « pôle économique et scientifique ».
@DahuLArthropode
Oui.
Et au delà de cela, des gens incroyablement attachants, toujours prêts à rire, des paysages incroyables, une cuisine absolument exceptionnelle, du whisky (oui!) au top, une culture très forte et je ne parle même pas de la spiritualité.
J’ai adoré mon déplacement pro à Bangalore et j’y retournerai sans hésiter, mais c’est vrai que c’est choquant de prime abord, tout est complètement à l’arrache, rien n’est grave, tout prend le double voire le triple de temps, de quoi nous dépayser 😅