Le piratage aide-t-il Apple ?

Anthony Nelzin-Santos |

Le jailbreak est devenu légal sous conditions aux États-Unis (lire : États-Unis : le jailbreak devient légal sous conditions) : s'il est permis de déplomber son iPhone pour y ajouter des applications qui ne figurent pas sur l'App Store, il reste évidement totalement illégal de pirater des applications disponibles sur l'App Store. Dissident, le cofondateur d'Hackulous, un système permettant d'installer des applications de l'App Store sans les payer, s'est exprimé sur le piratage, estimant qu'il « rendait service » à Apple.

« Il y a trois catégories de personnes qui utilisent des applications piratées » explique-t-il. La première catégorie est constituée par « les personnes qui ne peuvent tout simplement pas se permettre d’acheter les applications comme les adolescents en manque d’argent et disposant de beaucoup de temps libre » — on pourrait se demander qui sont ceux qui peuvent se payer un iPhone et son forfait DATA mais pas les applications, mais passons.

« Ceux qui ont les moyens d’acheter les applications […] mais ne le veulent pas », bref, les pirates, les vrais, sont la deuxième catégorie. La troisième catégorie est plutôt constituée de « personnes qui souhaitent tester avant de vouloir acheter, ce que ne permettent pas de nombreux développeurs en ne proposant pas des versions d’essai de leurs applications », argument qui revient souvent et qui met en lumière le manque d'un système de période d'essai sur l'App Store — Apple préférant le système des versions « light » (lire : App Store : essayer avant d'acheter).

Il pense que les développeurs surestiment largement le phénomène du piratage, mais a un argument intéressant pour expliquer que le piratage n'est pas un manque à gagner : deux des trois catégories d'utilisateurs citées ci-dessus « n’ont de toute façon jamais eu l’intention ou la capacité d’acheter des applications ». Le piratage rendrait donc service à la troisième catégorie, celle qui chercher à tester des applications — même si le taux réel de conversion essai d'une application piratée / achat final doit être très faible dans la réalité.

Il reprend à son compte un argument déjà entendu pour justifier le piratage de musique : « les développeurs de ces applications ont beaucoup moins à perdre qu’ils ne le pensent et peuvent même en tirer un certain profit. Le piratage permet en effet d’exposer une application massivement à l’instar du piratage de la musique qui a permis à certains artistes de se faire découvrir et pour les plus connus de pouvoir profiter d’une certaine auto-promotion. » Reste à voir si les développeurs seront convaincus.

Enfin, il pense qu'Apple a tout à gagner du piratage : « les mêmes personnes qui piratent les applications seront certainement susceptibles de vouloir acheter d’autres appareils de la même marque ainsi que de nombreux accessoires. Ces personnes aident plus Apple qu’ils ne lui causent du tort ».

Via Belgium iPhone

avatar lmrsaigon | 
Y a un autre cas qu'il ne cite pas, dans mon pays il n'y a pas d'opérateur sous iPhone, il n'y a aucun moyen de paiement par internet, comment je fais? Mais croyez-moi, si il y avais tous cela, je paierai pour ces apps car il y en a de vraiment bien, et que les devs qui les ont fait mérite bien.
avatar applefan | 
Pour les anglophones, un article intéressant sur le sujet trouvé sur le blog d'un dev. iOS indé : http://www.learn-cocos2d.com/2010/05/ignore-everything-youve-heard-about-app-store-piracy/ Krapulax, je rejoins en partie tes arguments sur la propriété intellectuelle, même si à mon sens le système pensé bien avant la société de l'information telle qu'on la connait aujourd'hui me parait obsolète sur de nombreux points. Lorsqu'on voit la guerre déclarée dans le jeu vidéo par les développeurs au marché de l'occasion ou les dernières saloperies introduites par Ubisoft en matière de DRM sur Assassin's creed 2 (dans le genre faisons tout pour emmerder les gens qui payent leur programme ils ont fait très fort par exemple, pour moi en tout cas c'est terminé leurs jeux PC) on se dit qu'il y a des trucs qui ne tournent pas rond dans cette industrie... Pour le cas des livres là haussi si les différentes parties prenantes arrêtaient de prendre les clients pour des cons on n'en serait pas là : au jour d'aujourd'hui rien ne justifie le tarif des livres numériques, quand bien même on sortirait la TVA de l'équation. Je suis même tombé sur le store d'iBooks sur des versions payantes de textes libres de droit, sur des grands classiques de la littérature française. Ceux-là même que tu comprends pourquoi tu les payes 2 euros en librairie (pagination, impression, et frais logistiques autres), mais sur un store en ligne, alors que ces oeuvres sont depuis longtemps intégrées dans le projet gutemberg ????? Ce qui se passe actuellement avec ses industries est même totalement en adéquation avec le capitalisme (cf. Notamment les théories développées par Schumpeter) : si les acteurs ne s'adaptent pas au marché et continuent à raisonner comme du temps où le système leur assurait des situations quasi-monopolistiques ou d'acteurs incontournables (cas des maisons d'édition notamment), ils vont peu à peu (c'est même déjà consommé pour les majors pour la musique) se déconnecter de la réalité du marché et disparaitre. Je suis d'ailleurs assez pessimiste pour la presse qui croit avoir trouvé la solution miracle en refourguant une version pdf de leur journaux dans des applications. Abonné au Monde en version papier, j'attendais vraiment de la plus-value par rapport au papier et au web, mais que dalle à l'horizon. Wired a l'inverse propose une innovation dans la façon d'apprehender le magazine.
avatar Ellipse | 
+1 L'industrie du disque est l'exemple parfait. Le système créé dans les années 70/80 était gangrené dès le départ (stars créés de toutes pièces, prix de vente basé sur la rareté du support et non sur le contenu, marketing/matraquage bourrin, etc...). C'était l'age d'or jusqu'au retour à la normal, le net arrive et segmente le marché: le piratage et la possibilité de se défaire à l'infini d'un support mais aussi la visibilité accrue de la musique jusqu'alors considérée underground (cf le succès et l'influence énorme de Pitchfork) qui en devient mainstream, etc... Et au lieu de s'adapter à une évolution logique en proposant des solutions viables, ce qu'ils n'ont d'ailleurs toujours pas fait, ils se sont obstinés à vouloir vendre au prix fort d'il y a 20 ans et ils ont fait la guerre aux "consommateurs" (prison et amendes en millions de dollars aux US pour 20 mp3, DADVSI/HADOPI en France quitte à faire passer les lois en force, etc...). Il a fallu attendre l'arrivée des Deezer/Spotify qui n'ont rien à voir avec l'industrie du disque pour avoir un semblant d'offre intéressante. Et encore, Deezer était considéré comme de vils pirates jusqu'en 2007, soit 9 ans après Napster. Un vrai modèle de réactivité cette industrie, de quoi se mettre à dos toute une génération. Les décideurs-boulets de la (future feu) industrie du disque mériteraient un "Business" Darwin Award s'il existait.
avatar Raf | 
Bref il y a de grande ambition contre les pirate mais bon faire une loi contre eux est impossible puisque je parle des vrai pas des débutants crypterons leur connections, passerons par des proxy et utiliseront des protocole via ssl et ssh. Il faut savoir que la plupart des grand pirateur sont tous des developper qui permette l accès gratuit au pubic de mass donc il peuvent facilement modifier les logiciel intéresser. Bon après ces vrai que ces immoral illégal tous que vous voulez mais on n y peut rien ces commes sa et sa existera toujours, et je rapelle aussi que nul ne peut savoir qui pirate alors pour certains ne decouvrez pas une sympathie soudaine pour les développer, personne peut venir vérifiez si chacun d'entre nous est le bon petit samaitain. Surtout que pirater ces largement plus facile que de volez une BMW et qui contrairement a un vol , le piratage peut laisser aucune trace si l utilisateur prend toute les précaution.
avatar theghit | 
"grand pirateur" J'ai ri :)

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