What's up doc?

deserty |

Considéré par certains comme étant LE meilleur disque pop de l'année 2004, Blueberry Boat, le deuxième album des Fiery Furnaces fait partie de cette (trop) rare catégorie des ovnis sonores. Un frère, une soeur mais rien à voir avec les Kills ou les White Stripes et leur Rock'n'Roll réactionnaire : ici il s’agirait plutôt de pop 60’s mais pas un hommage frileux, emprunté, davantage un dynamitage en règle des codes habituels, voire même un viol, une véritable orgie entre tous les courants de la musique populaire de ces 40 dernières années. On a bien affaire à une musique familière mais on a la vague impression de ne l’avoir jamais entendu jouée de cette façon. Pas si facile d’accès d’ailleurs, en ouverture " Quay cur " s’affranchit des formats habituels avec ses dix minutes et pose les bases de ce que sera le reste du disque : beat hip-hop, samples improbables, claviers vintage, piano saloon, variétés des harmonies vocales (le frère et la sœur se relayent derrière le micro), le morceau ne cesse de passer du coq à l’âne, alternant ritournelles addictives et passages plus expérimentaux. Bonne nouvelle sur " Straight street " : le Velvet Underground a arrêté l’héroïne….mais est accro au gaz hilarant désormais. Et que dire du morceau " Blueberry boat " et de sa mélodie vénéneuse du genre de celle qui vous laisse interloqué aux premières écoutes et qui finit par nécessiter une dose journalière une fois apprivoisée. A l’heure où certains groupes, en manque d’inspiration, développent leur poignée d’idées sur tout un album, Matt Friedberger (le frère), tel un savant fou de la pop musique, blouse blanche et cheveux en bataille ad hoc, en jette pêle-mêle dix, quinze dans un même morceau et attend, une lueur de folie dans les yeux, de voir ce qui va sortir de sa fiole fumante. Si Chuck Jones ou Tex Avery étaient toujours en vie, nul doute qu’ils demanderaient aux Fiery Furnaces de sonoriser leurs cartoons. Alors what's up doc? : The Fiery Furnaces !

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