Arnaud Montebourg veut faire produire des smartphones en France

Stéphane Moussie |

Dans une interview accordée au Parisien Magazine, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a fait part de son souhait que la France et l'Union Européenne « restreignent les importations pour obliger les fabricants de smartphones à implanter des usines ici [en France]. » Pour appuyer son propos, le ministre évoque des associations du secteur dénonçant « le "made in China" et leurs entreprises esclavagistes ».

Foxconn, qui fournit Apple mais également Sony, Microsoft, Nokia, Toshiba, Amazon, etc., est visé à mots couverts. Le sous-traitant s'est en effet retrouvé au coeur de l'actualité à deux reprises depuis le début mois. Le 6 octobre on apprenait qu'une grêve relative à la production de l'iPhone 5 avait eu lieu, puis dix jours plus tard le manufacturier chinois reconnaissait avoir employé des stagiaires âgés entre 14 et 16 ans. Dans ces deux cas c'est l'ONG China Labor Watch qui est à l'origine des révélations.

Pour revenir à la France, bien qu'il ne la mentionne pas, Arnaud Montebourg doit avoir en tête la tablette Qooq quand il parle d'implantation d'usines dans l'Hexagone. Cette tablette, dédiée exclusivement à la cuisine, est en effet fabriquée en Saône-et-Loire, où le ministre est député de la 6e circonscription. Le site Les Numériques avait également consacré un reportage à STMicroelectronics, fabricant de semi-conducteurs dont 60 % des puces sont produites en France.


Qooq

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[Via Le Monde]

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avatar labon | 
@Mac mic Sortez de votre lit et renseignez vous sur le taux de productivité des Français qui est supérieur à notre modèle, que dise-je, notre dieu, l'Allemagne !
avatar fornorst | 
La haine que vous portez à ce qui ressemble à vos patrons vous aveugle il me semble. Je fais dans le conseil en gestion d'entreprise, et ce que je vois sur le terrain des TPE comme la mienne ce sont des dirigeants en souffrance. Ne vous laissez pas berner par tous les discours politiques qui de l'entreprise ne connaissent que les 100 plus grosses. C'est sûr, parler des plans de licenciement des grosses boites ça fait du buzz, mais parler de survie d'entreprises de moins de 10 salaries tout de suite c'est moins passionnant, il y a moins d'argent en jeu, individuellement. Le mois dernier, un client, donc un patron, se suicidait. Personne pour le pleurer...
avatar labon | 
Vous répondez à mon commentaires racontant l'expérience difficile d'employés dans un magasin dans lequel j'ai passé cinq été, en disant que s'il ne sont pas contents, ils n'ont qu'à devenir leur propre patron. Quand vous n'avez pas de diplôme, que vous avez une famille à nourrir, que vous n'avez pas confiance en vous, entre prendre le risque de tout perdre en montant une boite et continuer à bosser dans un boulot à la con mais continuer à percevoir un salaire, le choix est vite fait. Je ne parle pas de TPE ou PME, je parle de grands groupes, de grosses boites, qui auraient les moyens de rendre la vie de leurs employés un peu moins moche. Mais ça n'apporte pas d'argent, et si le collègue dont j'ai raconté les mésaventures venait à claquer en plein magasin, sa veuve recevrait un bon d'achat de 50 euros et son remplaçant prendrait six mois à être choisi...

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