Objets connectés : le marché aux œufs d’or

Mickaël Bazoge |

Les objets connectés sont la grande affaire actuelle du secteur des technologies, et pour cause : après les smartphones et les tablettes, il s’agit du prochain marché à investir, et les constructeurs ne s’y sont pas trompés. Apple compte d’ailleurs chapeauter l’ensemble avec HomeKit, un ensemble d’APIs qui faciliteront la vie des utilisateurs en intégrant les objets en question au sein de l’écosystème iOS (lire : HomeKit : Apple au centre de la maison intelligente).

La canne connectée de Fujitsu.

La Commission européenne prévoit ainsi une véritable explosion du nombre d’objets connectés : l’Europe devrait compter 80 milliards de ces périphériques d’ici 2020, contre 25 milliards en 2015, soit 7 objets par personne; en 2012, chaque habitant possédait deux items connectés. GfK pronostique de son côté un chiffre d’affaires du secteur s’établissant à 400 millions d’euros en 2015. 14% des jeunes de 18 à 25 ans possède un appareil connecté, qu’il s’agisse d’une montre, un traqueur d’activité, ou une balance intelligente — ce dernier équipement se retrouve d’ores et déjà dans les salles de bain de 6% des Français. 11 millions d’entre eux auront un objet connecté à l’horizon 2017; mais pour 49%, ces appareils restent encore trop onéreux.

La Saeco GranBaristo, cafetière connectée de Philips. Image CCS Insight

Toucan Loco, une société qui se donne pour objectif d’accompagner les entreprises sur le long chemin vers la démocratisation de l’accès aux données, a réalisé une étude au long cours au sujet des objets connectés. D’après cet état des lieux basé sur une quarantaine d’initiatives d’entreprises, les start-up françaises peuvent tirer leur épingle du jeu : Withings, Parrot ou Netatmo font ainsi partie des meilleurs joueurs au monde dans ce secteur, ce qui n’est d’ailleurs pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Une « Cité de l’objet connecté » va ainsi voir le jour à Angers, qui va regrouper un maximum des acteurs de ce marché sous un même toit. Et en l’absence des cadors habituels (exception faite des tentatives encore peu concluantes de Samsung et Sony, Nike ayant décidé d’abandonner le marché des bracelets), ces jeunes pousses peuvent encore pousser leur avantage. Ce d’autant qu’il reste encore des secteurs à investir comme l’agroalimentaire ou le textile.

L’autocuiseur NutriCook Connect de Seb.

En matière de distribution, ce marché des objets connectés ouvre la porte à nouveaux entrants : Lick, qui s’est porté acquéreur de 17 boutiques Phone House, va les recycler d’ici la fin de l’année en points de vente pour ce type de produit. La Fnac propose également entre bouquins et DVD des périphériques intelligents. Et au vu de l’imagination des fabricants (de la brosse à dent au verre qui sait tout), l’avenir s’annonce radieux pour ces distributeurs.

avatar R1x_Fr1x | 

La facture énergétique va grimper en flèche

avatar melvyn71 | 

1 pour le problème de prix ... Les ampoules Phillips hue (pas sur du nom) me conviendrat parfaitement dans mon petit studio d'étudiant ... Mais quand on voit les tarifs on laisse tomber rapidement ...

avatar Yanik | 

J'ai actuellement une panne de ligne téléphonique. Passage d'un technicien dans huit jours.
Je ne suis donc pas chaud pour dépendre d'objets connectés.

avatar Hoppy | 

@Yanik :
Tu peux normalement. Comme c'est le cas pour les Philips hue de pouvoir les connecter normalement avec l'interrupteur. C'est comme pour la télécommande de ta voiture ou de la télé tu peux toujours utiliser une clef ou utiliser les touches de la télé.

avatar heret | 

j'aurais besoin d'une sonde connectée qui m'indique quand les pommes de terre qui sont dans la cocotte minute sont cuites. Ça doit résister à une pression de 10 atm (au pif), 300°C, et 100% d'humidité sans condensation. Quelqu'un a vu ça quelque part ? ;)

avatar puff | 

C bien qd tout fonctionne. Problème, le prix, qd on voit les ampoules ou brosse à dents à 200€, ils se touchent lol

avatar RDBILL | 

Une cocotte minute connectée qu'on pourra surveiller et commander à distance oui !

Une balance, un traceur d'activité ou une brosse à dents connectés, qui vont s'empresser d'aller dire aux fabricants ce que l'on fait, quand, comment. Pire les objets connectés de santé qui iront dire à notre banque ou mutuelle qu'on vient d'avoir tel ou tel maladie ou accident. Ou conduite prétendument à risque : on a bu tant d'alcool aujourd'hui !

Alors ça, non merci !
Big Brother is watching you !

Franchement, tout le monde devrait lire 1984 !

avatar Lestat1886 | 

Assez d'accord avec toi! Mais 1984 est très connu et il y a de nombreux films d'anticipation qui s'en inspirent (Minority report, etc.) et qui montrent un tel futur et qui ne donne pas vraiment envie mais pourtant ça n'empeche que ça fait rêver les gens pour je ne sais quelle raison! J'ai l'impression que tant que les gens y trouvent une utilité, ils s'en foutent du moins tant qu'ils n'en voient pas l'impact directement or celui-ci est assez insidieux...

Le pire c'est que pour les banques ou les mutuelles, ils peuvent déjà avoir accès ce genre d'infos via google et Cie. Par exemple, réserver un billet à la dernière minute est une preuve de manque d'organisation qui peut impacter l'octroi de crédit.

avatar Anonyme (non vérifié) | 

@RDBILL :
Tout à fait d'accord avec toi!

avatar Nathalex | 

80 milliards ? De chiffres d'affaires plutôt que d'objets, non ???

avatar strix80 | 

Lestat
Pouvez-vous expliquer entre " le billet ...et l'octroi de crédit ?

avatar Lestat1886 | 

D'après ce que j'avais compris, c'est les cookies et autres suivi publicitaires qui permettent de faire un profil qui pourrait intéresser des établissements comme les banques ou les assurances. Par exemple, si on prend souvent des billets à la dernière minute, cela peut être interprêté comme un manque d'organisation ou de fiabilité. Ce qui n'est pas pour plaire aux banques si on veut leur demander un crédit. Ce n'est qu'un exemple et on n'en est pas (encore?) à cette extrêmité mais les informations qu'on laisse à Google et aux géants du Net sont plus importants qu'on le croit et ça sera encore plus flagrant avec tous ces objets connectés.

avatar strix80 | 

Bonjour ,
en plus de 1984; pensez à lire d'O. LEVARD son instructif et passionnant "Nous sommes tous des robots".

Enfin si la domotique existe déjà depuis 30 ans; il serait intéressant que des applications pratiques soient enfin effectivement disponibles.
En particulier nos entreprises de télécommunications ; et que Free explique pourquoi il limite son activité mobile aux seules relations interpersonnelles - la machine y est encore interdite: comme indiqué dans ses conditions impossible d'utiliser une carte SIM Free pour commander son chauffage à distance; alors que ses concurrents le proposent.

avatar Lestat1886 | 

Merci pour votre recommandation! Le livre a l'air intéressant en effet!

avatar aimstar | 

Plus besoin de faire detudes consommateurd apres :)

N'oublions pas que l'information est le pouvoir alors evitons de leurs permettre de tout savoir sur nous si nous voulons rester un minimum libre ;-)

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