Xiaomi nourrit l'ambition de dominer le marché du smartphone. Lei Jun, fondateur et directeur général du constructeur de smartphones, l'a annoncé durant une World Internet Conference qui s'est tenue en Chine : « Je pense que personne n'imaginait que Xiaomi, qui lançait il y a trois ans son premier téléphone, serait aujourd'hui le troisième plus important acteur au monde ». Ce « petit miracle », comme l'appelle Jun, devrait s'amplifier : Xiaomi a bien l'intention de passer devant Apple, Samsung et tous les autres constructeurs d'ici cinq à dix ans. Pour y parvenir, le constructeur doit vendre ses produits en dehors de son marché domestique : l'Inde devrait ainsi y participer. Le pays « devient notre plus important marché [en dehors de la Chine] ».
Xiaomi compte actuellement 70 millions d'utilisateurs, un chiffre que Lei Jun compte tripler d'ici 2015. « C'est facile à dire, mais c'est plus difficile à réaliser », a répliqué Bruce Sewell, vice-président en charge du département juridique d'Apple, qui a rajouté qu'il y avait « beaucoup de bons téléphones concurrents en Chine ». La Chine comparée à un « pays magique » par Jun, où des « miracles » peuvent donc se produire comme Alibaba ou Xiaomi. Le constructeur pointe d'ores et déjà à la première place sur son marché naturel, alors qu'Apple n'en occupe que le sixième rang. La situation est différente quand on élargit le champ de vision : Apple compte 12% de part de marché dans le monde, contre 6% pour Xiaomi et 25% pour Samsung.
Mais la progression mondiale de Xiaomi risque de rencontrer un sérieux écueil : alors que le constructeur est à peu près libre de copier les produits de la Pomme comme il l'entend pour les vendre en Chine, il va se heurter à la machine juridique du créateur de l'iPhone dès lors que Xiaomi étendra son réseau de distribution. On sait à quel point Apple est chatouilleuse sur son design, et même si Xiaomi se défend de pomper sur l'iPhone, personne n'est dupe — surtout pas Jony Ive qui a récemment déclaré que la copie n'était pas une forme d'hommage, en visant sans le dire le constructeur chinois (lire aussi : Xiaomi : Hugo Barra et Lin Bin répondent à Jonathan Ive)