Comment StopCovid a provoqué des remous au sein de l'Etat
Le projet StopCovid a fait couler beaucoup d’encre depuis sa présentation. Cet article publié par Acteurs Publics révèle que cette application a également suscité beaucoup de débats et de tensions au sein de l’Etat.
Tout d’abord, il y a une lutte d’influence autour de ce projet, notamment entre d’une part, la direction interministérielle du numérique (Dinum), et d’autre part, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (l’INRIA). Tout oppose ou presque les deux acteurs dans ce projet.
Pour le développement de cette application, l’INRIA milite pour l’utilisation de Robert, son protocole centralisé. De son côté, Dinum souhaite s’appuyer sur le protocole décentralisé DP-3T, mis au point par une équipe de chercheurs suisses. Ces approches divergentes ont atteint un point de non retour avec le projet de traçage commun d’Apple et de Google (lire : Entre Bubble et Apollo, la petite histoire du traçage commun d'Apple et de Google). La direction interministérielle du numérique souhaite s’appuyer sur la brique logicielle des deux sociétés américaines, ce que l’INRIA refuse catégoriquement.
Dans cet épineux dossier, Cédric O tranchera en faveur de l’INRIA au nom de la souveraineté numérique. On connait la suite… Du fait de son architecture, Robert ne peut s’appuyer sur les outils d’Apple et de Google. Pour mener ce projet à bien, le secrétaire d’État au Numérique entame un bras de fer avec Apple notamment pour avoir accès aux API bas niveau de Bluetooth sur l’iPhone, chose qu’Apple refuse entre autres pour des raisons de sécurité.
Dans cette affaire, les décideurs ne sont pas à une contradiction près. Alors que l’idée était initialement d’avoir une application entièrement open-source afin d’instaurer un lien de confiance, on se dirige vers une application partiellement fermée réalisée par des acteurs privés. En effet, la Dinum et son incubateur Beta.gouv ont été définitivement mis sur la touche et remplacés par un myriade d’entreprises, dont Orange, Capgemini, Dassault Systèmes, Withings et Lunabee Studio. La souveraineté nationale est donc délaissée à des entreprises privées, même si au cabinet de Cédric O, on assure qu’elles ne sont « qu’exécutrices, sous la responsabilité de l’Inria ».
Pour finir, on s’étonnera de la présence d’un autre personnage clé dans cette histoire. Alors que le conseil scientifique Covid-19, qui a aussi son mot à dire sur ces questions, a pour vocation d’être « totalement indépendant », on s’étonnera de la présence d’Aymeril Hoang. Ce dernier est à la fois membre du conseil scientifique et supervise pour le compte de Cédric O, le développement de l’application StopCovid. Que n’aurait-on pas dit si une pareille affaire s'était produite dans le privé !
Aymeril Hoang s’était fait remarquer il y a quelques semaines dans une vidéo où il présentait la solution d’Apple et Google pratiquement comme une « solution clé en main, entièrement packagée » [...] où « en caricaturant à peine », les États n’auraient plus qu’à concevoir des écrans. Entre une interface de programmation et une app prête à l’emploi, il y a un monde… On vous laisse juger si c’est la mauvaise foi ou de l'incompétence, mais cette vidéo montre que le bon sens n’a pas forcément été l’une des valeurs premières pour mener à bien ce projet.
Par contre de ce que je vois des copies d'écran du futur ios 13.5, tout laisse à croire qu'au final il n'y aura besoin d'aucune appli d'aucun gouvernement et que tout pourra fonctionner en standalone avec la solution Apple/Google à partir du moment où on a mis à jour son smartphone ?
Juste une interrogation sur comment déclarer qu'on est malade?
@l3chvck
En fait, l’OS permet de laisser le choix à l’utilisateur de partager ou non ses données. Et le choix de sélectionner les apps qui y ont accès.
C’est le même principe que pour la localisation ou les notifications : ça se retrouve dans les réglages pour que l’utilisateur ait plus de pouvoir sur ses propres données que le développeur.
Il y a eu manifestement 2 approches différentes: celle de la Dinum, technique, qui proposait dans sa logique d’utiliser l’API qui va bien dans un logique de rationalité technique. Et celle de l’INRIA qui est une approche centrée sur la donnée, son exploitation et sa souveraineté qui ne pouvait accepter les conditions d’’Apple et de Google. Et des politiques incapables de trancher, car le choix de l’une ou l’autre approche leur sera de toutes façons reprocher. Il n’y a qu’à voir les commentaires rase-bitume de certains sur ce forum... Une approche bien française (et éloignée du débat public/privé) où on perd de vue l’objectif final à force de discuter de la méthode. Descartes, que nous as-tu fait ? 😁
Des remous dans cette clique de marcheurs ? La belle affaire vraiment....
Symich nous dit depuis des jours que pour les appareils Android, l'app gouvernementale est prête et va fonctionner sans problème. qu'ils le fassent alors. la plupart ont des smartphone sur Android. ceux qui utilisent des appareils Apple, ils n'ont qu'acheter un Android (ça coute pas cher) s'ils veulent se sauver par ce virus. et le problème est réglé.
j'achèterais probablement un Android pour voir par curiosité combien de gens qui portent le virus je croiserais dans la rue ou les transports.
Le souci est que si le gvt ne veut utiliser les briques Apple/Google, il n’explique pas clairement pourquoi … tout en autorisant les dites sociétés de vendre leur produits ou proposer leurs applis en france toujours sans expliquer pourquoi ils les refuseraient. Comme d’habitude manque de transparence du public et donc manque de confiance … in fine leur appli (si elle sort un jour, déjà 15 jours de retard comme d’habitude … et on parle de confiance) ne sera jamais appliquée par manque d’utilisateur et ils accuseront le couple Google/Apple alors que le couple INRIA/État aura été déficient à la base mais pour la population (dite de sans dent) et surtout pour l’imaginaire des énarques ce sera bon pour la poursuite de l’état comme avant …! Il manque un explicatif exhaustif des avantages et inconvénients donc des risques de chaque solution … et comment on pourrait s’en protéger.
ça va passer par eux. et ne veulent pas qu'ils soient au courant de ce que l'app va faire exactement.
la seul truc qui empêche leur indépendance de décision et que le gouvernent est déjà dépendant de ces deux sociétés américains là (et pas d'ailleurs que le gouvernement français mais aussi tous les autres). Apple ne va pas faire ce qu'ils lui demandent, parce que elle n'a pas intérêt, le marché français ne leur suffit pas tout simplement.
@SyMich
Jolies explications, très pro, même si l’on ne voit pas bien ce qu’une CPAM a à voir avec des patients arrivant aux urgences. Une ARS passe encore, mais une CPAM ?!
Malheureusement, des jolis discours, on nous en sert depuis des années. Des fonctionnaires zélés et des politiciens, voire des entreprises leur étant dévouées, nous en servent régulièrement... Des discours qui ont conduit à la fermeture des hôpitaux périphériques, à la diminution des moyens médicaux (pas administratifs) au sein des hôpitaux universitaires et au déclin du système de santé. Sans parler de la complexification de la télémédecine, du fiasco du dossier médical partagé ou de la mise en place laborieuse de la télétransmission des feuilles de soins, pour rester dans le domaine du numérique.
Alors non, malgré un joli discours, il n’est pas question de partir du principe que les bons choix sont faits par ceux qui ont déjà commis tant d’erreurs jusque-là. N’en déplaise aux ingénieurs et aux techniciens, aussi brillants soient-ils, chargés de gérer ces usines à gaz typiquement françaises.
C’est de ma faute l’histoire de la CPAM. Je rétorquais à @SyMich que la CPAM, via l’utilisation des cartes vitales, pouvait servir de base de données pour anticiper les cas.
@fondoeil
La télé médecine pour l’utiliser c’est très simple. Le dossier partage je l’utilise avec mon médecin traitant qui reçoit chaque semaine sur mon dossier les données santé notamment de l’Apple watch ( cardiaque ), mais bon, pour un perpétuel idiot comme toi ( chacun de tes commentaires pue la débilité consanguine) difficile à comprendre hein ?
@WhiteRose
Ibn kelb ? Te revoilà avec nouveau profil pour insulter gratis tes interlocuteurs !
Bonjour,
Je ne suis pas informaticien et moins bien renseigné que certains utilisateurs comme @SyMich qui nous explique combien le projet gouvernemental est merveilleux et sans risque. Par contre, pour paraphraser Coluche, je sais aussi bien lire que les mecs qui achètent des journaux.
Au risque de passer pour un paranoïaque libriste/gauchiste/anarchiste convaincu, iI est clair que si rien ne bouge, la situation pour les utilisateurs d’iPhone va devenir surréaliste. Nous aurons des appareils où tout est prévu pour une application StopCovid décentralisée, chiffrée, peu consommatrice de batterie et une application gouvernementale qui va être exactement le contraire. Et ça c’est dans le cas où l’appli est compatible avec un iPhone ...
Est-ce de la fierté nationale très mâle placée, où la France espère faire plier l’entreprise Apple alors que le FBI et Trump n’y arrivent pas ? Est-ce de la corruption à peine déguisée, où un État préfère faire travailler des entreprises privée (et non, une entreprise privée ne travaille pas « gracieusement », il y aura d’une manière ou une autre des retours sur investissement) plutôt que de suivre l’avis de sa direction interministérielle au numérique ?
Pour citer Benjamin Bayart dans un interview sur Thinkerview : « je pense juste qu’ils sont cons ».
@VincentT
"Je ne suis pas informaticien et moins bien renseigné que certains utilisateurs... mais..."
Je ne suis pas informaticien mais...
Je ne suis pas médecin mais...
Je ne suis pas épidémiologiste mais...
Je ne suis pas journaliste mais...
Je ne suis pas artiste mais...
Etc.
« Pour citer Benjamin Bayart dans un interview sur Thinkerview : « je pense juste qu’ils sont cons ».
Heureusement, tu es là pour les démasquer.
J’ai loupé très certainement un truc dans le débat. Mais l’utilisation du GPS est écarté pour des raisons technos ou pour des raisons de vie privée ? Parce que si c’est la raison 2, dans la mesure où on est libre de télécharger ou pas l’app, c’est quoi le problème ? Il suffit juste de le savoir et de décider en connaissance de cause.
He bien au délà des aspects techniques que nous ignorons, on peut avoir envie de contribuer à un effort sanitaire collectif louable sans confier des données sensibles à la bande de brigands de la place Beauvau non ?
C’est clair , vos données sensibles les intéressent , autant que celles
de la majorité de la population qui étale sa vie sur les réseaux sociaux.
@Tagada
Gnagnagna les réseaux....gnagnagna pas grave que l’ex porte flingue de la pègre marseillaise, adepte de la mutilation, aient accès à vos données puisque vous n’avez rien à vous reprocher....gnagnagna.
Toujours la même rengaine inepte.
« Toujours la même rengaine inepte.«
Entièrement d’accords ....
Le retour en force du ministère des dons et legs.
Merci M. Courteline.
M. MACRON n’a donc pas encore fin la chasse aux ronds de cuir.
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