On a joué à Zodiac : Orcanon Odyssey, un J-RPG occidental signé Kobojo

Sylvain |

Plutôt habitué à développer des jeux free-to-play sur Facebook et appareils mobiles, le studio Kobojo s’est lancé l’année dernière dans un nouveau défi. Il s’appelle Zodiac, et a comme principal intérêt d’être réalisé en partenariat avec des grands noms du J-RPG. On a pu l’essayer à l’occasion d’une visite dans les locaux parisiens du studio.

Avec ces deux studios basés à Paris et au Royaume-Uni, Kobojo est un studio qui fêtera bientôt ses 10 ans. Si vous êtes un habitué des jeux Facebook ou sociaux, vous avez sans doute posé vos mains sur Mutants : Genetics Gladiators qui a rencontré un joli succès avec plus de 15 millions de téléchargements. Mais comme nous l’a expliqué Jean-Baptiste Fleury (directeur marketing), « on avait dans notre ADN une volonté de partir sur des jeux plus exigeants, on ne voulait pas s’arrêter là, on aime les jeux profonds, riches ». Un studio écossais avec à sa tête un certain Mario Rizzo, un vétéran de l’industrie, a ouvert ses portes avec comme envie de proposer un jeu de rôle.

« Square Enix propose des portages avec un gameplay peu adapté »

« Sur mobile, il y a peu de RPG, il y a Square Enix qui propose des portages qui sont basés sur de très bons jeux, mais avec un gameplay peu adapté au tactile. Il y a aussi Brave Frontier ou encore Heroes of Dragon Age, mais ils ne disposent que d’une infime partie de ce qu’est un RPG », explique Jean-Baptiste Fleury. L’idée a donc été d’aller plus loin : « le rêve de Mario, c’était de proposer un projet global qui s’inspire d’un vrai Final Fantasy ». Mais pour proposer un véritable J-RPG, il fallait s’entourer de personnalités connues du milieu.

L’aventure commence lors d’un concert de Hitoshi Sakimoto, un des principaux compositeurs de la saga Final Fantasy : « on est allé le voir, et on lui a dit qu’on avait beaucoup d’ambition. Il a pris notre carte, et lors d’une visite à Paris, il nous a rendu visite, et nous avons présenté un prototype ainsi que nos attentes », confie notre interlocuteur. « Au bout de deux ou trois mois, la collaboration se passe très bien, il nous a invités au Japon pour nous présenter ses amis » : parmi eux, les grands noms derrière la franchise de Square Enix. C’est ainsi que le scénario de Zodiac : Orcanon Odyssey est signé Kazushige Nojima, qui travaille en ce moment sur le scénario du remake de Final Fantasy VII, et que l’on compte également les équipes de CyDesignation et Hideo Minaba à la direction artistique.

« Un budget supérieur à la normale sur mobile »

« Pour présenter nos acquis, on a montré ce que l’on savait faire, la façon dont nous savions décomposer un personnage, morceau par morceau, pour ensuite l’animer », explique Jean-Baptiste Fleury.

Fallait-il pour autant l’aide de tout ce beau monde pour faire aboutir le projet ? Non selon Kobojo : « sans cette aide, nous aurions pu faire aboutir le projet, notamment grâce à un budget très supérieur à la normale sur mobile », un budget de plus de dix millions d’euros selon nos informations. C’est aujourd’hui une quarantaine de personnes qui travaillent sur le jeu.

« On ne voulait pas tomber dans le pay to win »

Zodiac : Orcanon Odyssey est un projet décrit comme « ambitieux », de par son gameplay mais aussi de la place qu’il prendra sur les smartphones (environ 1 Go). « C’est une super production dans le monde du mobile », qui sortira d’ailleurs de son oeuf le mois prochain comme Kobojo l’a annoncé lors du Tokyo Game Show 2015 où il était présenté au public japonais.

Mais face à un tel budget, quel serait le modèle économique du jeu ? « Ce ne sera pas un jeu free-to-play car nous avons compris que notre public était peu apte à accepter ce modèle économique. On ne voulait pas pousser à la frustration, tomber dans le « pay to win », et lors des premières présentations, les personnes intéressées étaient contre le free-to-play. Au final, et au fur et à mesure du développement, nous avons compris qu’il serait trop difficile de proposer un gameplay qui soit en phase avec le freemium ». Le jeu sera donc vendu au-dessus de la dizaine d’euros, et devrait au fil des mois recevoir de véritables extensions, tarifées moitié moins. Kobojo promet par ailleurs une vingtaine d’heures de jeu pour l’aventure principale, et même davantage si l’on souhaite tout débloquer.

Zodiac : Orcanon Odyssey se présente donc comme un J-RPG se déroulant dans un monde d’heroic-fantasy. On y incarne un jeune garde chargé par la nouvelle impératrice d’investiguer sur de troubles événements au sein d’une prison. Pour intégrer le joueur à l’histoire - faite notamment de machinations et de complots - les développeurs proposeront régulièrement des cinématiques réalisées par des anciens de Ghibli et de Disney. Avec son héros, on aura pour mission de visiter différents mondes prenant comme base un élément (air, feu, eau et terre). À l’intérieur, différentes zones dans lesquels on choisira de réaliser la mission principale, ou de finir l’ensemble des objectifs avec un score à atteindre.

Avec ses graphismes en 2D, Zodiac : Orcanon Odyssey rappelle sur certains points Rayman Legends avec ses effets visuels qui font en sorte d’ajouter un relief aux décors. Les joueurs sont invités à explorer les zones afin de récupérer des objets comme des potions, et à discuter avec les personnages non-jouables qui s’y trouvent pour en connaitre davantage sur le scénario.

Des combats au tour par tour

Du côté des combats, c’est un gameplay classique auquel on fait face : ils se déroulent au tour par tour avec des rencontres à l’issue de différents vortex se baladant dans les niveaux. Les développeurs ont adapté ce style de jeu aux écrans tactiles en laissant de côté le bête menu de sélection des attaques puisqu’ici, il suffit de drag’n drop une compétence sur un ennemi pour lui faire des dégâts. C’est simple et terriblement dynamique.

À la fin d’un combat victorieux, on gagne des points de jobs - les classes du jeu. Une douzaine de jobs représentés par les signes du zodiaque seront proposés à terme (il y en aura quatre lors du lancement). Des décors aux ennemis, tout est d’ailleurs basé sur ce point. Dans les menus, on peut modifier son équipe puisque Cael, le héros, peut être accompagné par deux autres personnages : le second est à débloquer avec une flotte de combattants se déverrouillant au fil du temps, tandis que le troisième est un emplacement réservé à un ami, ou plutôt à son avatar qu’il est possible d’importer à tout moment - sans que votre ami soit obligé d’être en ligne - et qui vous vient en aide.

Concrètement, si vous faites face à un ennemi difficile à battre, vous pouvez réquisitionner le héros d’un ami plus puissant pour faciliter certains combats. Néanmoins, cela ne veut pas dire que la difficulté ne sera pas au rendez-vous : chaque boss demande une stratégie bien spécifique, basée sur vos attaques et vos sorts, pour être terrassée. Un atlas et les PNJ dans les niveaux vous aideront en outre à vous donner les bonnes combinaisons, mais le timing sera parfois décisif pour réussir votre objectif final. On disait plus haut que le gameplay permettait quelque chose de dynamique, et les animations jouent beaucoup sur ce point : personnages et attaques ont chacun une animation différente.

Et si cela ne suffit pas, le héros peut faire appel à son griffon qui à l’occasion d’intervenir tous les 5 tours. Dans les zones d’exploration, il vous transportera où bon vous semble. Les graphismes rappellent Final Fantasy Tactics, mais aussi Child of Light et les projets Vanillaware : « on s’est inspiré de ces derniers pour proposer une 2D de très grande qualité avec un bestiaire imposant, plus de 200 monstres différents ».

« On espère être mis en avant par Apple »

Déjà en contact avec Apple pour Mutants : Genetics Gladiators, avec son rythme de mise à jour soutenu, Kobojo a déjà présenté à la pomme Zodiac : Orcanon Odysey. « L’objectif d’Apple, c’est qu’un développeur puisse montrer les capacités de leurs appareils mobiles », c’est pour cela que le jeu utilisera l’API graphique de la firme, Metal. Mais pour les développeurs de Kobojo, issus en grande partie de gros éditeurs, le défi que représentait le développement sur iOS fut grand : « il fallait revoir certaines bases », nous confie Jean-Baptiste Fleury. Et de ce que l’on a pu voir (et jouer), le résultat s’annonce déjà particulièrement prometteur.

Zodiac : Orcanon Odyssey sortira en octobre sur iOS et Android, puis l’année prochaine sur PlayStation 4, Vita et Steam (PC/Mac).

avatar PixelCat | 

Magnifique, à tout points de vue !
LE jeu que j'attendais depuis... Bien trop longtemps après avoir été déçu par la prise en main des remakes de SquareEnix.
Et puis l'absence de pay to win est un sacré plus. Vivement la sortie.

avatar debione | 

C'est moi ou graphiquement on a à faire à quelque chose de très.... euh .... mauvais? Je parle pas du style (gout et couleurs), mais du dessin en lui-même... Il n'y a aucun détail, les murs c'est des gros à plat sans aucune nuance, le ciel on dirait que c'est un truc colorié par un enfant, les visages n'ont aucune expression...
Vous êtes sur que c'est un rpg-actuel? la j'ai l'impression de faire un bon 15 ans dans le passé...

avatar Terragon | 

@debione :
Je trouve tes propos un peu exagérés. Visuellement c'est vrai que c'est un peu simpliste, mais ce n'est pas si mauvais pour autant. C'est un style visuel qui ressemble un peu à d'anciens jeux fait avec flash.

avatar bonnepoire | 

Je partage ton avis à 100%.

avatar Jean Claude Dusse | 

I hate le tour à tour ! Ça casse le rythme.

avatar Sylvain | 
Justement non, si tu as pu poser tes mains sur Child of Light, c'est un tour par tour dynamique en fait, dans le même style :)
avatar Filou53 | 

Pour les béotiens qui comme moi ne savent pas ce que c'est un J-RPG, j'ai trouvé ceci:

J-RPG : en français, cet acronyme signifie : jeu de rôle d’origine japonaise. Ce qui caractérise le J-RPG se situe au niveau de la jouabilité. Cela constitue, en général, un genre de Jeux RPG à part entière. Le temps se déroule de différentes façons suivant les phases de jeu. Pendant les phases de combats, le temps y est « dilaté » et pendant les phases d’exploration, le temps est réel).
( http://www.les-rpg.com/glossaire/ )

Autant le savoir...

avatar HooHoo | 

En lisant les premiers paragraphes, je m'attendais à quelque chose d'incroyable puis je suis tombé sur graphisme en 2D... J'ai alors lancé les vidéos et c'est là que je me suis rendu compte que finalement ça ne serait pas un grand rpg adapté pour iOS.

Dommage car vu les contacts pour la création du jeu et la ligne directrice ça semblait prometteur. M'enfin... Ce n'est pas mon style de rpg.

avatar melvyn71 | 

Il serait donc en français ? Car ce genre de jeux est souvent non traduit malheureusement

avatar Link1993 | 

Wouah ! Un J-RPG héroïque-fantaisie, quelle originalité...

Ok, je sors ! :D

avatar kazede | 

Perso ça me rappelle Vanilla Ware (comme énoncé dans l'article). Je ne comprends pas votre réaction face à ce type de graphismes. C'est de la très belle 2D.

Je ne joue jamais sur smartphone, mais du coup, je me laisserais peut-être tenter.

Merci pour l'article.

avatar bonnepoire | 

Pas très inspiré. L'animation est horrible.

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