La Chine continue de mettre la pression sur Apple pour renforcer la censure dans l’App Store. Le constructeur ne se fait habituellement pas prier pour se plier aux desiderata des autorités locales, par exemple pour supprimer les apps du New York Times. Le constructeur doit aussi faire le dos rond et accepter la fermeture de ses boutiques de films et de livres (lire : Apple subit une nouvelle pression des autorités chinoises).
Cette fois, la demande de l’administration chinoise en charge du cyberespace est un peu particulière et elle concerne Apple par la bande. Les autorités veulent serrer la vis aux contenus à caractère sexuel qui sont diffusés via les applications de streaming. Le régulateur a prévenu trois entreprises locales gérant des apps vidéo de mieux surveiller les flux qui transitent, avec pour mission de supprimer prestement tout ce qui pourrait s’apparenter à de la pornographie, raconte le Wall Street Journal.
Huajiao est un de ces services de streaming, qui emploie 150 personnes plus 450 sous-traitants qui font les trois-huit pour regarder en continu les flux diffusés par les utilisateurs. Un travail qu’on imagine harassant, consistant à scruter des grilles de 60 émissions simultanément. « C’est difficile parce qu’une fille peut parler normalement et puis soudainement enlever ses vêtements », raconte un de ces employés.
L’administration chinoise entend également impliquer Apple dans cette chasse au sexe : une discussion devrait avoir lieu avec les dirigeants de l’entreprise concernant le resserrement des règles de bienséance sur l’App Store. D’après une législation de l’an dernier, les boutiques d’applications partagent avec les éditeurs la responsabilité du contenu diffusé dans ces apps.
Apple est la seule entreprise étrangère à gérer un App Store en Chine (Google y a renoncé). Si le constructeur de Cupertino distribue des apps de streaming vidéo, il n’est pas le diffuseur de toutes les vidéos. La Pomme a indiqué qu’elle se pliait aux lois locales sur la censure.