[Accès libre] On a expérimenté l’appli carte Vitale, et ça n’a pas été une promenade de santé

Stéphane Moussie |
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Avec elle, vous ne risquerez plus d’oublier pour la énième fois votre carte Vitale chez le médecin ou à la pharmacie. Elle, c’est l’application carte Vitale, une version dématérialisée disponible sur iPhone et smartphones Android. En cours d’expérimentation dans une dizaine de départements, je l’ai testée à Lyon… Non sans peine.

Dire que la carte Vitale dématérialisée était attendue est un euphémisme. Promise à l’origine pour 2021, ce n’est finalement qu’en 2024 qu’elle sera normalement généralisée dans toute la France. Comme pour la carte d’identité ou le permis de conduire dématérialisés, son déploiement se fait de manière très progressive.

Image iGeneration

Pour l’heure, cette appli carte Vitale est expérimentée dans huit départements : Alpes-Maritimes, Bas-Rhin, Loire-Atlantique, Puy-de-Dôme, Rhône, Saône-et-Loire, Sarthe et Seine-Maritime. Pour la tester, il faut avoir au moins 16 ans, être affilié à un organisme de l’Assurance Maladie, de la MSA ou de la MGEN, et disposer d’un iPhone sous iOS 12 ou d’un smartphone sous Android 7 au minimum. Remplissant toutes les conditions, j’ai sauté sur l’occasion pour la mettre à l’épreuve sur iPhone.

Activation de l’application

L’activation de l’application se fait en plus ou moins cinq étapes. Pour commencer, on lit et on accepte les conditions générales d’utilisation de l’application.

On saisit ensuite son numéro de sécurité sociale. On peut le faire soit manuellement, soit en utilisant l’appareil photo de son téléphone pour lire le numéro sur sa carte.

On entre après son adresse email et le code reçu dans la foulée à cette adresse pour valider celle-ci.

Arrive l’étape 4 où il faut valider son identité. Il n’est pas question en effet que n’importe qui puisse enregistrer votre carte sur son téléphone simplement en connaissant votre numéro de sécurité sociale.

Cette validation se fait en deux temps. Il faut d’abord présenter une pièce d’identité (carte d’identité biométrique ou non, titre de séjour ou passeport français) recto verso au système de vérification à l’aide de la caméra de son téléphone. Même dans une pièce bien éclairée ou en utilisant le flash, j’ai eu beaucoup de mal à faire accepter ma carte d’identité (celle à l’ancien format). J’ai dû répéter l’opération plusieurs fois avant que le système ne la prenne en compte.

Étape de validation de la pièce d’identité

Une fois la pièce d’identité enregistrée, il faut effectuer une procédure de reconnaissance faciale, afin de prouver que l’on est bien le propriétaire du document. La caméra avant du téléphone se met alors en route et on doit présenter son visage sans froufrou en vidéo. Là encore, j’ai rencontré des difficultés : à deux reprises le système ne m’a pas reconnu alors que je n’ai pourtant pas beaucoup changé depuis la création de ma dernière carte d’identité. C’est seulement au bout du troisième essai que mon visage a été reconnu.

Procédure de reconnaissance faciale (qui a échoué)

Passée cette étape laborieuse, on est ensuite invité à définir un code à six chiffres qui servira à verrouiller l’application.

Une fois que le code est enregistré, l’activation n’est pas encore complète. Il faut en effet attendre qu’un opérateur humain valide le dossier. Cela peut prendre jusqu’à 48 heures, mais j’ai reçu pour ma part le feu vert au bout de deux heures.

Interrogé sur les obstacles rencontrés durant la phase d’inscription, le GIE SESAM-Vitale, qui copilote le projet global et développe l’appli carte Vitale, m’a indiqué que l’un des objectifs principaux de l’expérimentation était justement de tester et d’ajuster le parcours d’activation. D’après mon expérience, la création d’une Identité Numérique La Poste (indispensable pour utiliser le Compte personnel de formation via FranceConnect+, notamment), qui passe par un parcours similaire de vérification de pièce d’identité et de reconnaissance faciale, est plus fluide (la solution technique n’est pas la même).

À ce sujet, ne serait-il pas plus malin de s’appuyer sur une authentification forte déjà existante ? C’est l’avis de la CNIL, qui a demandé à ce que la reconnaissance faciale prenne fin dès que possible. « Conformément à la demande de la CNIL, nous sommes en cours de construction avec l’Agence nationale des titres sécurisés d’une solution alternative qui permettra d’activer son appli carte Vitale à partir de l’identité numérique d’une carte nationale d’identité électronique, sans recours à la biométrie », m'a confirmé le GIE SESAM-Vitale. Cette solution devrait passer par l’application France Identité, qui expérimente un compte certifié compatible avec FranceConnect+.

Utilisation au quotidien

Passée la phase de validation, le second contact avec l’application en bêta n’est pas plus engageant. Après un splash screen daté (logo non Retina, animation désuète), on fait face à un écran de verrouillage qui impose de saisir son code à six chiffres. La prise en charge de Face ID/Touch ID est prévue à l’avenir.

Autre petit ennui : ma photo, prise en contre-plongée, qui est tout sauf flatteuse. Cette photo a été extraite automatiquement de la vidéo de reconnaissance faciale (au pire moment) et il est impossible de la changer. La photo apparait sur l’écran de verrouillage ainsi que sur l’écran principal, au-dessus du QR code.

Les informations sensibles ont été pixelisées pour les besoins de l’article, tout comme la photo, vraiment pas flatteuse.

Ce portrait raté peut paraître anecdotique, mais il n’encourage pas à présenter l’application à d’autres, et je ne suis pas le seul à m’en plaindre. « Vous nous forcez à faire une photo pourrie, on peut pas la refaire, donc on a une tronche de déterré dessus », commente un utilisateur moins poli que moi sur l’App Store. Le GIE SESAM-Vitale m’a indiqué que c’était « un des axes d’améliorations identifiés pendant la phase pilote. »

L’application est divisée en quatre. Dans la partie « Utiliser » figurent sa photo, son nom et son numéro de sécurité sociale, ainsi que le QR code à montrer aux professionnels de santé. La section « Mes infos » donne à voir quelques renseignements supplémentaires sur soi (date de naissance, organisme de sécurité sociale…) et sur son enfant rattaché à son compte le cas échéant.

La partie « Activités » présente, elle, les reçus de dépenses de soin. Les reçus se téléchargent automatiquement en ouvrant l’application, jusqu’à 7 jours après la consultation. Passé ce délai, ils deviennent inaccessibles (mais s’ils ont été téléchargés à temps, les reçus sont consultables sans limites). Enfin, le bouton « Plus » cache les options (changement d’adresse email ou de code secret) et les informations réglementaires.

C’est donc avec cette application dans la poche que je me suis rendu à plusieurs consultations médicales au cours de ces dernières semaines à Lyon. Heureusement que j’avais gardé ma bonne vieille carte Vitale en plastique avec moi, car aucun de mes professionnels de santé habituels (médecin généraliste, dentiste et kinésithérapeute) n’était prêt pour accepter sa version dématérialisée.

Le lecteur de cartes à puce est en effet inutile avec l’application, il faut une « douchette » pour scanner son QR code, un équipement qu’aucun de mes praticiens n’a encore. Puisque l’appli carte Vitale en est au stade de l’expérimentation, cette incompatibilité matérielle n’est pas surprenante, mais les réactions des professionnels que j’ai consultés ne sont pas très encourageantes pour la suite. L’un d’eux, qui n’avait pas connaissance jusque-là de la carte dématérialisée, s’est lancé dans une diatribe contre les smartphones. Les autres, qui avaient entendu parler du projet, ont réagi plus favorablement, mais sans volonté de s’équiper rapidement.

« La mise en place risque d’être longue [chez les médecins généralistes] », estime le docteur Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, le principal syndicat de la profession. Ce n’est pas le coût de l’équipement qui pose problème — il y a même une incitation financière de 280 € pour la première feuille de soin générée via l’application —, mais le désintérêt d’une partie des médecins pour les nouvelles technologies et une période déjà chargée en nouveautés. Dans le cadre du programme Ségur du numérique en santé, les médecins sont aussi appelés à adopter le dispositif Mon espace santé, souligne le docteur Nogrette interrogé par mes soins.

Le représentant voit néanmoins le bénéfice de l’appli carte Vitale pour lui et ses pairs : les patients risquent moins d’oublier leur smartphone que leur carte vitale. D’après l’Assurance Maladie, qui a récemment lancé une campagne de sensibilisation à ce sujet, la carte est en effet oubliée lors de 6 % des rendez-vous médicaux, soit 570 000 consultations mensuelles où les démarches administratives sont plus compliquées qu’elles ne devraient l’être.

Image GIE SESAM-Vitale

Si l’application a été boudée lors de mes consultations, il en a été autrement en pharmacie. Mon pharmacien avait déjà expérimenté la carte dématérialisée avec un autre patient, mais avec la NFC, pas le QR code. L’appli carte Vitale peut en effet s’utiliser en NFC, à condition d’avoir un smartphone Android, une plateforme où l’utilisation de cette technologie sans fil est plus libre. D’après le GIE SESAM-Vitale, des travaux sont en cours avec Apple pour porter cette fonctionnalité sur iPhone.

J’ai donc présenté mon QR code à mon pharmacien, qui a pu le scanner avec un lecteur de code-barres… et son ordinateur a renvoyé une erreur. Compte tenu de l’affluence, le pharmacien ne s’est pas lancé dans un débogage de son logiciel, j’ai sorti la carte Vitale de mon portefeuille pour débloquer rapidement la situation.

Bien que tout ne soit pas encore au point dans les pharmacies, celles-ci devraient se mettre à la page assez rapidement. D’une part, elles ont déjà l’équipement nécessaire pour la très grande majorité d’entre elles et les logiciels sont en passe d’être tous adaptés. D’autre part, selon la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF), l’appli carte Vitale est même attendue par de nombreuses officines.

« Il y a un vrai bénéfice potentiel pour l’acquisition des droits », explique Valérian Ponsinet, chargé du numérique à la FSPF. Non seulement l’application ne risque pas d’être oubliée par les patients, mais elle permet aussi aux pharmaciens d’avoir des informations toujours à jour sur ceux-ci.

Le rôle de l’application est en effet renversé : tandis que la carte porte elle-même les informations sur les droits des assurés, informations qui peuvent être obsolètes faute d’actualisation récente de la carte, l’appli carte Vitale sert uniquement de support d’identification. En scannant le QR code du patient, le pharmacien (ou tout autre professionnel de santé) prend connaissance de ses droits en temps réel grâce à un accès direct aux bases de l’Assurance Maladie — c’est le système nommé ADRi dans le milieu. En résumé, dans le cadre du tiers payant, l’application va permettre aux pharmaciens d’être payés plus facilement par l’Assurance Maladie.

À terme, l’application doit aussi permettre de déléguer son usage à une autre personne et de se connecter à d’autres services de santé. Ces fonctionnalités avancées n’arriveront qu’une fois que l’appli sera ancrée dans le quotidien des assurés et des professionnels de santé.

La carte reste Vitale

Au bout du compte, après quelques semaines d’utilisation, je n’ai toujours pas pu utiliser l’appli carte Vitale. En faisant le tour des médecins ou des pharmacies lyonnaises, j’aurais sûrement fini par trouver un professionnel « compatible », mais qui va sérieusement changer de médecin pour pouvoir utiliser une app plutôt qu’une carte ?

Il ne faut pas perdre de vue que l’appli carte Vitale est en phase d’expérimentation. Il est assez normal que tout ne fonctionne pas comme prévu et que les acteurs concernés ne soient pas tous prêts. L’app n’a d’ailleurs pas vocation à éradiquer la carte, qui va rester valable, ne serait-ce que pour le cas des personnes qui n’ont pas de smartphone. Il n’empêche qu’à quelques mois seulement de la généralisation de la carte dématérialisée à l’ensemble de la France, il reste pas mal de travail à accomplir.

L’activation doit être améliorée, sous peine de perdre du monde en route, et l’application elle-même gagnerait à être plus agréable à utiliser. En fait, c’est la pertinence même de l’appli carte Vitale qui pose question. N’y a-t-il pas une synergie possible avec France Identité, qui accueille déjà la carte d’identité et le permis de conduire ? « Des discussions sont en effet en cours pour identifier et travailler sur les liens possibles entre France Identité et l’appli carte Vitale », répond le GIE SESAM-Vitale. En attendant de voir où mènent ces discussions, je garde ma carte Vitale dans mon portefeuille.

avatar Crabardaf | 

@stéphanemoussie : Merci pour ce test très pointu, d'utilité publique. Je suis en lien avec les réseaux de la médiation numérique mais dans un département où l'expérimentation n'est pas en cours. Ces infos détaillées nous permettront d'anticiper les future demandes d'usagés en difficulté avec ce nouvel outil.

avatar Stéphane Moussie | 
@primeweb : n'hésitez pas à me contacter si vous avez d'autres questions ou si vous souhaitez partager votre expérience une fois que l'application sera généralisée (stephane@macgeneration.com).
avatar Crabardaf | 

@stephmouss

Pardon pour la réponse tardive je ne suis plus sur iPhone au quotidien et je n’ai donc pas les notif dans l’app sur Android. Mais oui je n’y manquerai pas !

avatar totoguile | 

Dernièrement, visite chez le généraliste. A la fin, il m'informe que les documents sont disponibles sur Doctolib (j'avais effectivement pris mon RDV via ce site).
En un clic, depuis mon app, l'ordonnance est transmise à la pharmacie de mon choix!

Et là je me suis dit :
- top c'est sympa la dématérialisation
mais :
- quid de "Mon espace santé" ? ce n'était pas justement le rôle de ce service ?
- au final, une boite privée, en quasi position de monopole de fait, arrive à réaliser un truc qui devrait être standard et "public" ...

Et pour la petite blague, à la fin le pharmacien doit imprimer l'ordonnance parce qu'il n'a pas moyen de transmettre l'ordonnance à la sécu en (100%) dématerialisé (j'imagine qu'il l'a imprimée puis scannée ...)

avatar DG33 | 

@totoguile

Les ordo Doctolib sont des eOrdonnances.
Les ordo numériques ou ePrescriptions (avec le gros QR code en bas à gauche) sont celles compatibles SEGUR et Mon Espace Santé. Elles seront intégralement dématérialisées, mais pour le moment la CNAM demande aux pharmaciens de l’imprimer.

avatar oomu | 

je n'encouragerais pas à tout fusionner en une app, une administration, une base de donnée

enfin bon, faites ce que vous voulez, après moi le déluge...

avatar DarkChocolâte | 

Et ben...et les clip art c'est pas gagné aussi!🤢

avatar Powerdom | 

Il y a une semaine, l’ANTS a refusé mon certificat d’identité validé par ma carte d’identité numérique. Application du gouvernement France identité. Au motif qu’ils n’en avaient jamais entendu parler.

Il y a encore un long chemin.

avatar socotran77 | 

En Belgique elle est incluse à la CI ce qui me semble être plus interessant surtout que tout le monde l'a déjà ! Nous on est toujours en retard d'un TGV (métro ne serait pas suffisant !)

avatar 2ni | 

Merci pour ce test, pas évident, d’après vos dires.
C’est vrai que pour scanner un doc plastifié, le moindre reflet fait tout rater ( même pour la coccinelle qui courait sur ma main, tout à l’heure, avec sa carapace luisante, la mise au point ne s’est pas faite où il fallait. 4 clichés. Tous flous et elle s’est envolé. Mais je ne suis pas doué). Bref, dans qq mois, quand ça sera plus généralisé, espérons que ça sera plus simple et mieux accepté par tout le milieu médical

avatar e2x | 

L’app tant attendue avec dans la comm… Nathalie Desmaux 🙄 c’est très fin comme choix, très encourageant 😂
(J’ai rien dit hein..)

avatar ZANTAR2054 | 

À quand un gouvernement tech?

avatar nykk | 

Justement, c'est sans doute le plus "tech" de tous ceux qu'on a eus, même si ce ne sont pas des geeks à la MacGé : c'est quand même mieux que le parefeu LibreOffice d'il y a quelques années, non ?

avatar zuul | 

@BananaYata
Si j’ai bien compris, le problème du Wallet d’Apple c’est qu’en dépit de l’utilisation d’un composant hardware de ce dernier (la fameuse enclave), on ne peut garantir à 100% que Apple n’en récupère pas son contenu, et que c’est à cause de cette entorse sur notre souveraineté que France Identité ne s’en sert pas.
Quant à MonEspaceSanté, hélas c’est Microsoft qui héberge nos données ; donc « petit » problème de souveraineté … 😠

Autrement, je trouve que devoir équiper les professionnels de santé avec de quoi lire les QR code alors qu’aujourd’hui on a presque tous un lecteur NFC dans sa poche, ça revient à choisir l’Irda au détriment du Bluetooth ! 🙄

Selon moi, cette application est quasiment morte-née dans la mesure où 1) la partie sécu devrait bientôt intégré à France Identité (comme de nombreux autres pays ont l’ont fait avec l’équivalent de leur CNI, pas forcément sous forme d’appli) et que 2) oui, pourquoi ré-inventer la roue de l’authentification visuelle alors que l’état s’en charge d’une part, et que d’autres organismes plus ou moins étatiques comme La Poste en ont un déjà très fiable ?
Et ce d’autant que cette partie d’authentification visuelle semble mobiliser le gros des efforts des développeurs. 🤔
Et s’il s’avérait que France Identité intègre la CV, comme cela serait logique, on aurait encore pour des centaines de milliers, voire des millions d’euros dépensés en vain …

avatar Captain Bumper | 

Je suis chir, dans le 71, donc dans un département test... Par ailleurs, je siège à la commission paritaire départementale de la CPAM du 71... Cette dématérialisation n'a jamais été évoquée, même si j'en avais entendu parlé comme d'un projet plutôt vague et lointain, la mise en place réelle sur le terrain est absente, aucune infos ni suivi... Le Segur santé pour ma spé est devant nous, donc les éditeurs logiciels commencent peine à recevoir les cahiers des charges, et pas certain que tous les éditeurs se lancent avec des béta test pour quelques départements... Donc encore une fois, y a l'affichage politique et puis y a la réalité du terrain...

avatar franckmac3 | 

@Captain Bumper

Merci pour ce dernier commentaire intéressant 👍
Pour les précédents si la situation des médecins s’est clairement dégradée il semble qu’elle ne reste pas moins enviable pour bcp non ?
Beaucoup d’études ? Mais gratuites non ?
Moins payés qu’ailleurs ? Doit on vous rappeler qu’un instit français est moins payé qu’un portugais ?
On parle des pratiques des médecins qui organisent leur pratique privée à l’hôpital ?
Tout ça pour dire que même s’il y a plein de « bonnes raisons » ce sera peut être pour de mauvaises que les médecins ne s’équipent pas pour lire ce nouveau format…les mêmes mauvaises que ceux qui font encore des feuilles de soins papier 🤪

avatar Captain Bumper | 

@franckmac3

> il semble qu’elle ne reste pas moins enviable pour bcp non ?

Vu le niveau d'études, le niveau d'investissement, et le niveau de responsabilité (on parle de la santé et de la vie des gens), encore heureux que ça soit mieux rémunéré. Et encore, rapporté au nombre d'heures hebdomadaires (40 à 55H/semaine), ça n'est pas toujours si enviable pour pas mal de spécialités. Mais si la place est si enviable, on invite tous les yaka fokon des forums à joindre les actes à la parole et donc à se lancer dans les études de médecine, l'internat et le clinicat, et puis à se lancer, bosser, subir, etc. Avec un taux de suicide largement en tête de toutes les professions, je t'invite tout de même à mesurer tes paroles.

> Beaucoup d’études ? Mais gratuites non ?

Non tout le monde paye son inscription à l'Université, les étudiants en médecine, comme ceux en droit, en langue, ou autres... Est-ce le vrai coût des études? Non, et pour personne, tout comme les collèges, lycées, l'université est financée par l'état... Mais la grande différence entre mes études et celles des autres, c'est qu'en bossant pour 100 à 250€ net/mois en temps qu'externe et pour 1200€ à 1800€ nets/mois pour 50H/semaine en moyenne (gardes de nuits et de WE en prime) en tant qu'interne à faire tourner les hôpitaux (aucun hôpital ne peut tourner sans les externes, internes, FFI, ACC, AHU), soigner des patients, toutes les études montrent que le retour sur investissement pour l'état est largement en sa faveur, ça se compte en centaines de milliers d'euros par étudiants sur toute sa formation... Donc c'est l'état qui nous doit de l'argent (d'ailleurs l'ancien ministre de la santé l'a confirmé du jour où il a été débarqué, confirmant au passage également que les yaka les forcer à s'installer où kon leur dit vu kon paye leurs études étaient un non sens et un prétexte fallacieux).

> Moins payés qu’ailleurs ? Doit on vous rappeler qu’un instit français est moins payé qu’un portugais ?
Quel rapport? Les instits français peuvent aller au Portugal... Et puis faudra aussi comparer les heures et le volume de travail... Moi je parle de la rémunération des soins, les techniques médicales et chirurgicales étant similaire en UE, on peut aisément comparer, à coût de la vie égal...

> On parle des pratiques des médecins qui organisent leur pratique privée à l’hôpital ?
Oui parlons-en... Où est le problème? Peux-tu détailler (sans tomber dans les "on-dit, paraît que j'ai vu sur internet"...)? Sinon pour faire tomber tes fantasmes nourris par ta manifeste jalousie, on a le droit d'avoir un secteur d'exercice privé à l'hôpital après un certains nombre d'années de pratique au sein de l'hôpital... C'est parfaitement légal, légitime, contrôlé et encadré. Ce temps libéral peut représenter jusqu'à 20% du temps, et évidemment le praticien paye une redevance à l'hôpital pour le plateau technique, et par ailleurs des charges sociales/de retraite sur ces revenus libéraux, en plus des charges sociales retenues sur son salaire pour la partie "publique". Cet exercice il le monte à la seule force de sa volonté, s'il ne se bouge pas, il ne gagne rien... Et s'il est secteur 2, il fixe librement ses honoraires dans une certaine limite. Le praticien qui reste 100% en public touche pour compenser une petite prime d'exclusivité... Pas mirobolante. C'est tout ce que l'hôpital a trouvé pour retenir les PH de partir (vu les salaires et pour certains le harcèlement moral subi), mais ça marche de moins en moins...

> ce sera peut être pour de mauvaises que les médecins ne s’équipent pas pour lire ce nouveau format
Bien sûr, toi qui n'y connait rien et qui manifestement ne te nourrit que de fantasme et de jalousie crasse à notre égard, tu sais mieux que nous quel est notre quotidien avec ces outils... Encore un adapte de la pensée magique "sufide, yakafair"... Redescend sur Terre, la magie normalement on n'y croit plus trop passé 6-7 ans... Et puis continue de cracher sur les gens qui te seront peut-être vitaux un jour... Ce comportement type qui poussent de plus en plus de médecin à quitter le pays, changer de voie, se déconventionner... Au final l'addition, c'est pas nous qui la payons, c'est vous! Mais tu fais comme tu veux...

avatar franckmac3 | 

@Captain Bumper

Un plaisir de discuter
Mis à part m’insulter sans rien savoir de moi beaucoup d’arguments bravo 👏
Et dire que bcp de gens pensent que les chir sont des connards on se demande vraiment pourquoi !
Bonne journée à vous

avatar Captain Bumper | 

@franckmac3

Eh bien, je ne m'attendais pas à tant de mauvaise foi aussi vite... Tu as ouvert plein de portes, et tu as insinué nombres d'accusations auxquelles j'ai répondu avec force et détails. Des détails clairs, établis et vérifiables. Aucune insulte, si ce n'est peut-être la désagréable sensation pour toi de s'être fait moucher devant tout le monde en voulant jouer des effets de manche... Ta phrase sur les chir est aussi injustifiée que malvenue, ça sort de ton chapeau comme un dernier baroud d'honneur mais cela n'apporte rien (sauf peut-être à te donner un peu de contenance avant de couler?). Par ailleurs, un jour, j'aimerais qu'une grande gueule de canapé derrière son écran dans ton genre ait les couilles de dire en face du mec qui va lui sauver la vie, ou bien lui arranger la santé, "je pense que vous êtes un connard suffisant", juste pour voir... Mon avis, c'est que là, ça se dégonfle misérablement...

Bref, j'attends toujours les faits concernant "les médecins organisant leur pratique privée à l'hôpital", les arguments concernants "les mauvaises raisons des médecins de ne pas adopter ce format", les fqits "sur les études", etc. On veut discuter, argumenter, et à la première contradiction argumentée, le soufflet retombe bien vite, je suis déçu...

avatar franckmac3 | 

@Captain Bumper

Honnêtement pas envie de perdre mon temps, vous avez l’air tellement convaincu…

Mais en ce qui concerne les études je maintiens, les études sont gratuites et les frais ne sont qu’une participation ridicule par rapport au coût total de formation.
Comme pour tout formation universitaire mais il me semble qu’un médecin gagne un peu plus in fine.

Ok sur la pratique privée à l’hôpital je maîtrise moins bien que vous c’est un fait.
Mais je veux bien que vous m’expliquiez pourquoi lorsque l’on cherche un rendez-vous pour un consultation à l’hôpital, pour le même praticien, en public il y a 3-6 mois d’attente tandis qu’en privé, à l’hôpital, on a un rendez-vous dans les 15 jours ?

Sur les mauvaises raisons la plupart des médecins que je connais et que je fréquente ont un aversion profonde envers toute la partie administrative, mais, quand on est libéral, soit on paye quelqu’un pour le faire soit il faut s’en occuper et la plupart considère que ce n’est pas son job.
Le genre qui sort à tour de bras qu’on sera bien content de les trouver quand on sera malade et ce genre de chose…
Que l’assurance maladie ne facilite pas le travail ok…mais c’est votre travail si vous avez choisi d’être libéraux.
Les médecins qui ne prennent pas la carte vitale 20 ans après c’est pour de bonnes raisons peut-être 🤔 ?
Parce que bon c’est ça le sujet à la base avant que ça ne parte dans tous les sens…

Dernier point sur les médecins qui partent ailleurs quand je vous fais le parallèle avec les enseignants, qui sont il est vrai « seulement bac+5, je ne comprends pas votre réponse qui frôle le mépris.

Après aller me dire que je serai bien content de vous trouver si je suis malade et que je suis un yaka fokon qui ni connaît rien (argument utilisé pour couper court au débat) je m’en fiche à vrai dire.

avatar Bigdidou | 

@franckmac3

Ben, bienvenu, hein, si ça te tente.
Ce serait a refaire, je ferais autre chose, c'est certain
D'ailleurs, je vais faire autre chose d'ici 3-4 ans, ça devient n'importe quoi.
Sinon éudes pas gratuites mais très accessibles. C'est juste 10 à 12vans d'enfer...
Donc super démocratique : ouvert à toutes celles et tous ceux qui envierait ce statut.

avatar franckmac3 | 

@Bigdidou

Donc quand on discute un peu de fond c’est « t’as qu’à devenir médecin » ok mais c’est plus simple de dire qu’on ne veut pas discuter non.
Et sinon je ne dis pas que médecin est une sinécure ni que c’est pas utile.
Je dis juste que ce n’est pas le seul métier utile maltraité (cf. Éducation nationale), et qu’il y a plein de métier utile et très dur encore moins bien loti.
Donc ok pour recevoir les arguments
Moins d’accord pour écouter les pleurs et les anathèmes…et encore moins les menaces du genre tu sera bien content de me trouver quand tu seras dans la 💩
Vous faites un beau métier, que vous avez eu la chance de choisir et dont vous pouvez bien vivre.
Après c’est chaque année qui passe plus la merde et ça on le voit tous et on ne peut que être d’accord et solidaire.

NB : je viens de voir que ce n’est pas avec vous que j’ai échangé précédemment
Je ne peux donc pas vous reprocher de ne pas vouloir discuter même si « tu n’as qu’à devenir médecin » n’est pas à proprement parlé un bon début de discussion 😝

avatar DrPiquouze | 

Je suis étonné qu’apparemment (je n’ai pas tout lu) personne ne s’inquiète de ce qu’une fois que vos CNI, permis de conduire, carte vitale, seront dématérialisés, et ne dépendront que du bon vouloir de son émetteur, il suffira d’appuyer sur un seul bouton pour que tous ceux qui ne seront pas exactement dans la norme et entre les clous décidés par ceux qui ne vous veulent que du bien, pour qu’ils soient instantanément exclus de toute vie sociale ! Ce n’est pas de la parano, ça existe déjà en Chine, et on voit bien que nos dirigeants ne rêvent secrètement que de ça. Souvenez-vous du pass sanitaire.

avatar Captain Bumper | 

@DrPiquouze

Sans aller jusque là, le jour où ça sera hacké, ou que les assureurs privés aient légalement accès à ces données... J'attends de voir la réactions de tous les gens ici qui crachent leur bile sur les professions de santé les traitant de dinosaure... Quand on voit comment est géré l'informatique en France au niveau sécu, sa fiabilité au quotidien et l'absence quasi-totale de support de la sécu en cas de problème, et dans cet exemple, l'absence d'informations sur la CV dématérialisée côté praticiens, on rigolera bien le jour où le DMP va foirer. Je reconnais bien volontiers la nécessité d'avoir un dossier commun, mais sa mise en oeuvre et les impératifs de sécurité que cela engendre me laissent fortement dubitatif...

avatar DrPiquouze | 

@Captain Bumper

Je suis anesthésiste en retraite dans le 25, et je ne suis pas sûr que les médecins (Ordre des médecins, syndicats médicaux, ) aient beaucoup plus de rigueur dans ce domaine que n'importe quel quidam. Suffit de voir leur attitude, (je me répète) pendant la pseudo pandémie mortelle qui devait décimer la planète.

avatar Captain Bumper | 

@DrPiquouze

En même temps, ce n'est pas leurs rôles. Moi je parle des décisions (comme celle détaillé dans cet article) venant d'en haut, sans réelle concertation et qui se fracassent sur le principe de réalité... L'incompétence vient surtout des CPAM/éditeurs (qui eux aussi se plaignent de pas mal de chose), nombre de fois où on perd un temps fou pour un bug, un codage qui ne passe pas, un changement de nomenclature surprise, des rejets inexpliqués de FSE... Et 1 fois sur 2 la sécu ne sait pas répondre (nombre de fois où les mecs me disent que c'est la première fois en France que telles cotations sont associées ensemble, qu'ils n'ont jamais eu le cas (ce que je sais faux), qu'ils doivent se renseignez et qu'ils ne rappellent jamais...). Quand on voit ici les gens être en PLS à la moindre petite contrariété annoncée longtemps à l'avance concernant Apple ou autre, tout en crachant sur les professions de santé en mode dinosaure, je pense qu'à notre place, ils seraient déjà morts 3 fois chaque semaine!

avatar Guibel | 

« la carte est en effet oubliée lors de 6 % des rendez-vous médicaux, soit 570 000 consultations hebdomadaires » soit 9,5 millions de consultations par semaine ?! Le chiffre semble énorme. En 7 semaines toute la France est allée chez le médecin.

avatar Dylem | 

"On estime à 600 000 le nombre de personnes qui se présentent chaque mois chez leur médecin sans leur carte Vitale"

https://www.bonsreflexes.ameli.fr/pendant_une_consultation.html

une grosse erreur d'iGen donc, ça vaut le coup de payer l'abo hein. :p

avatar Stéphane Moussie | 

@Dylem

Une précédente version de la comm’ de l’Assurance maladie parlait de 570 000 consultations par semaine. Ils ont corrigé récemment par « par mois » et moi aussi par la même occasion.

avatar Bigdidou | 

@Guibel

Ben oui, c'est énorme.
Tu découvres le malaise ?

avatar fredsoo | 

J’ai changé de toubib, celui que j’avais ne prenait pas la cb et n’était pas sur doctolib.
Un dinosaure 🦖…

avatar clapouli | 

Encore un example … Les français et l’informatique ! Mais qu’est-ce qu’on est mauvais dans le domaine :-( !!!

avatar 3RIC | 

Sauf le site .gouv, tous le sites de la fonction publique ont une fantastique aptitude à complexifier de façon aussi complexe que complicante les complications complexes HCI. Consternant.

avatar lecucurbitacee | 

Petit retour d'utilisation coté médecin. Notre logiciel est compatible depuis peu (medistory4 sur Mac).
Première difficulté : aucune vraie formation ou accompagnement de la caisse d'assurance maladie en dehors d'un mail présentant succinctement ce service (mail qui se termine comme souvent par "Rapprochez-vous de l'éditeur de votre logiciel", sous-entendu "on est pas là pour ça").
Deuxième difficulté : fonction de prime abord invisible car il manquait un paramètre dans les préférences. C'est bête mais il fallait le savoir. Petit coup de fil à l'informaticien. Hop ça apparait.
Troisième difficulté : pas de "douchette" à QR Code. Ce n'est pas grave, le logiciel propose d'utiliser la webcam. Avec mon iMac de 2017 ça marche nickel. Mais avec celui de ma collègue pourtant de 2021 : impossible d'avoir une image nette lorsqu'on place le smartphone aussi près de la webcam (la mise au point ne fonctionne pas d'aussi près). Donc il faudra investir dans un lecteur supplémentaire
Quatrième difficulté : justement ce matériel supplémentaire, il est souvent surfacturé, et peine à se mettre à la page. A ce jour aucun lecteur de carte vitale ne combine ces trois caractéristiques : lecture de QRCode, de NFC et transportable (= sur batterie pour se rendre au domicile des patients).
La récente modernisation des systèmes informatiques, impulsée par l'assurance maladie, demande des investissements aux professionnels de santé : formation, coût matériel et temps consacré (au détriment du temps médical). Or les solutions techniques actuelles continuent de fonctionner correctement et le gain en terme de santé pour le patient ne saute pas particulièrement aux yeux. D'où probablement le manque de motivation des médecins.

avatar Stéphane Moussie | 

@lecucurbitacee

Merci pour le retour d’expérience, c’est intéressant.

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