C’était déjà officiel, mais si vous étiez passé à côté de l’information, l’entreprise l’a répétée en présentant ses résultats financiers hier soir : Netflix ouvrira ses portes en France en septembre. Selon ZDNet, ce serait même le 14 septembre, un dimanche donc. Le tarif devrait tourner autour de 10 € par mois, comme outre-Atlantique, et la seule vraie inconnue dorénavant, c’est le contenu.
Netflix s’est installé hors des frontières françaises pour échapper à certaines contraintes financières, mais l’entreprise a déjà indiqué qu’elle respecterait le cadre législatif. En clair, le service devra respecter la chronologie des médias et ne pourra ainsi pas proposer de films moins de 36 mois après leur sortie dans les salles. Le ministère de la culture souhaite diminuer ce délai à 24 mois, ce qui resterait une vraie limite.
Au moins dans un premier temps, il ne faudrait pas s’attendre à une offre cinématographique récente. La situation est différente pour les séries, qui ne sont soumises à aucune contrainte de calendrier. Netflix pourrait proposer à ses abonnés des épisodes en même temps qu’aux États-Unis, comme le fait déjà OCS aujourd'hui. Et les séries maison devraient, naturellement, bénéficier d’un traitement de faveur : House of Cards et Orange is the New Black, deux excellentes séries, y seront ainsi sans aucun doute proposées pour les abonnés (lire : À quoi va ressembler Netflix en France ?).
Après la présentation des résultats, le directeur général de Netflix a répondu aux journalistes et il s’est voulu rassurant pour le gouvernement et les milieux du cinéma de manière générale. Le service ne devrait non seulement pas contourner les lois françaises, mais l’entreprise compte même devenir un acteur dans la production nationale. On savait déjà qu’une série marseillaise dans l’esprit de la saga Taxi était prévue, mais une grosse production internationale a été évoquée lundi soir :
Nous pourrions faire de « House of Cards » un « House of Versailles », pas au sens littéral, c'est une plaisanterie entre nous, mais ce serait une grosse production et pas seulement pour le marché français, pour le monde entier.
Ajoutant que l’objectif était d’être « aimé » des Français, Netflix a ajouté que l’industrie du cinéma était importante en France et que le service en profiterait. C’est d’ailleurs déjà le cas, puisque Gaumont a produit des séries animées pour Netflix. Reste à savoir si cet accent sur les séries et les films plus anciens ne sera pas une limite trop forte pour convaincre les clients français.
Réponse en septembre, mais on sait déjà que Netflix ne manque pas d’ambitions et que son arrivée inquiète tous les acteurs déjà en place. Pour preuve, Numericable devrait présenter une offre de streaming similaire à ses abonnés, là encore uniquement avec des séries. La chronologie des médias pose les mêmes problèmes à tout le monde…
Mise à jour — L'AFP a obtenu confirmation de l'information selon laquelle la capacité de bande passante de Netflix pour la France est de 1 térabit par seconde. Le service a ainsi commandé 100 gigabits à France IX, « notre plus grosse commande à ce jour », explique Franck Simon, directeur général de l'entreprise, un des fournisseurs de bande passante du service américain dans l'Hexagone. Cela représente une facture mensuelle de 12 600 euros, sans compter les frais d'installation. Avec un volume global de 1 térabit/s, la facture finale tourne autour de 130 000 euros (étant entendu qu'1 terabit = 1 024 gigabit).
Source : La Tribune