Présenté en coup de vent, iCloud Drive n’est pas qu’une copie servile de Dropbox. Véritable troisième voie entre Documents dans le nuage et les services « traditionnels » de stockage en ligne, il résout quelques-unes des frustrations les plus communes de la gestion des fichiers sous iOS sans compromettre la facilité d’utilisation.
« iCloud n’a pas de visage », disait Eddy Cue il y a encore quelques jours : il était jusqu’ici complètement dissous dans le système et les applications, et limité à la synchronisation de réglages et de fichiers. Avec iCloud Drive, il prend corps dans le Finder et dans les apps, devenant au passage un véritable service de stockage. Apple n’a pas pour autant fait volte-face en versant dans la copie servile de Dropbox : iCloud Drive est un joli exercice de synthèse.
De Documents dans le nuage, il conserve la logique des « silos applicatifs », chaque application disposant d’un dossier portant son nom et son icône. De « la fonction » Dropbox, il récupère l’idée d’un conteneur clairement identifié — le « visage » d’iCloud — et donc plus facile à appréhender qu’un système de fichiers complet. Il ne s’agit pas que d’une remontée du dossier ~/Bibliothèque/Mobile Documents
: on peut désormais ajouter ses propres dossiers, sans limite de profondeur, à côté des dossiers des applications, toujours limités à deux niveaux de hiérarchie.
Sur OS X, ce fonctionnement est extrêmement logique — tellement qu’on en dessinait les contours il y a plus d’un an. Mais c’est sans doute sur iOS qu’il révèle toutes ses implications : par l’intermédiaire de l’UIDocumentPicker, iCloud Drive permet enfin d’utiliser les documents d’une application dans une autre application, ou d’utiliser n’importe quel document dans n’importe quelle application compatible. Le système gère les échanges, sans qu’il ne soit nécessaire de multiplier les copies des fichiers et en permettant de travailler sur un même fichier dans plusieurs applications à la fois.
Mieux encore, l’UIDocumentPicker n’est pas limité à iCloud Drive : d’autres services de stockage peuvent se déclarer comme Document Provider (« fournisseur de documents »). Apple prend l’exemple d’une intégration, en entreprise, de Box et OneDrive — mais le système est ouvert à tous et l’on peut très bien imaginer pouvoir aller chercher des documents stockés dans Dropbox ou Google Drive depuis Pages. L’interface reste suffisamment simple pour être comprise par tous, mais ouvre un énorme champ de possibilités.
L’air de rien, Apple vient d’ajouter un mini-Finder à iOS.