Pourquoi l'encadrement du suivi publicitaire sur iOS effraie Facebook

Stéphane Moussie |

Le moment redouté s'approche de plus en plus pour les publicitaires. Quand la version finale d'iOS 14.5 sera disponible, des centaines de millions d'utilisateurs auront un nouveau choix à faire à l'ouverture de certaines apps : autoriser que leurs activités dans les apps et sur le web soient suivies à des fins publicitaires, ou bien refuser.

Parmi les entreprises qui sont vent debout contre cette nouvelle notification, il y a en premier lieu Facebook, qui est allé jusqu'à lancer une campagne publicitaire pour la combattre. Qu'est-ce qui effraie précisément le réseau social dans cette mesure contre le pistage ? CNBC est allé poser la question à d'anciens employés de Facebook spécialisés dans ses produits publicitaires.

Comme nous l'expliquions dans un précédent article, le changement qui aura lieu dans iOS 14.5 concerne l'utilisation de l'Identifier for Advertising (IDFA), un identifiant unique exploité pour le suivi publicitaire. Cet identifiant, il sert à Facebook et ses partenaires à mesurer l'efficacité des publicités.

Ce qui est au cœur des craintes du réseau social avec l'encadrement du suivi publicitaire (aussi appelé App Tracking Transparency), c'est la mesure des conversions après affichage, c'est-à-dire de savoir combien d'utilisateurs ont vu une pub, n'ont pas cliqué immédiatement dessus, mais ont fait ensuite un achat lié à celle-ci.

Reprenons l'exemple de CNBC : vous naviguez sur Instagram et vous voyez une pub pour un pantalon. Trop occupé à admirer les selfies de vos amis, vous ne cliquez pas sur la pub, mais vous retenez en mémoire ce pantalon qui était sympa. Quelques jours plus tard, vous cherchez ce pantalon sur le web et vous l'achetez. Après l'achat, le vendeur enregistre votre IDFA et le partage avec Facebook qui peut déterminer si cet IDFA correspond avec celui d'un utilisateur qui a vu la pub pour le pantalon. Le vendeur sait ainsi que la publicité pour le pantalon a bien fonctionné.

Le problème qui se pose pour Facebook avec iOS 14.5, c'est que l'utilisation de l'IDFA pour ce genre de pratiques ne sera plus automatique, les utilisateurs devront choisir s'ils autorisent ou non leur suivi publicitaire. Or, si Facebook perd la capacité à renseigner ses partenaires sur l'efficacité de ses pubs, ces partenaires risquent de se détourner de lui au profit d'autres solutions ou d'autres acteurs… comme Google, qui peut faire valoir son moteur de recherche dominant.

Ce changement concernant l'utilisation de l'IDFA va affecter tout particulièrement ce que Facebook appelle son Audience Network, c'est-à-dire les pubs qui sont affichées en dehors de ses propres plateformes. Par exemple, un fabricant de périphériques de jeu vidéo peut choisir de cibler les gamers de 18 à 34 ans qui habitent Paris pour une promotion. Cette pub s'affichera dans les jeux (qui intègrent la solution publicitaire de Facebook) de toute cette population.

Sans IDFA, tout le ciblage publicitaire que Facebook a bâti deviendra inutile en dehors de ses propres apps et sites. Après l'annonce de l'App Tracking Transparency à la WWDC 2020, le réseau social avait rapidement prévenu que les revenus de son Audience Network pourraient être divisés par deux. Coup de chance pour Facebook, si quasiment l'intégralité de son chiffre d'affaires provient de la pub, l'Audience Network n'en représente qu'une petite partie — moins de 10 % selon une source de CNBC.

Mark Zuckerberg est néanmoins parti en guerre contre la nouvelle mesure d'Apple, avec comme argument principal la défense non pas de son chiffre d'affaires, mais de celui des petites entreprises. Selon Facebook, les petites entreprises auront plus de mal à faire découvrir leurs produits aux consommateurs. Cet argument ne convainc pas totalement les anciens employés interrogés par le média américain.

Il est vrai que sans IDFA, Facebook et ses partenaires, dont les petites entreprises, ne pourront plus cibler aussi précisément les pubs. Mais d'après les ex-employés de Facebook, le changement devrait être insignifiant pour la plupart des petites entreprises. Leur précision de ciblage réellement utile serait suffisamment large pour se passer de l'IDFA.

« Si vous demandez à un restaurateur qu'est-ce que l'IDFA, je ne crois pas qu'il puisse vous répondre. Cela affecte Facebook à son échelle immense, mais pas les propriétaires de petites entreprises », explique Henry Love, qui travaillait précédemment dans l'équipe de Facebook dédiée aux petites entreprises. Seules celles qui ont fait du ciblage publicitaire très précis leur spécialité devraient être handicapées, mais il ne s'agit pas du fleuriste ou du café du coin.

avatar OzVirtu | 

Mark Zuckerberg assis toi dessus...🖕🏼

avatar Aardohan | 

Excellent l’image d’illustration ! 😂😂😂

avatar pmonti | 

Très intéressant merci de l’article !

avatar Nad70 | 

Mark est trop bon, il soutient les petits commerçants ❤️ Apple, vous êtes méchant à contrer Facebook

Sérieusement...

avatar roccoyop | 

@Nad70

N’oublie pas Fortnite ! Apple est méchante aussi avec Epic. Bouh Apple !

avatar marenostrum | 

Facebook est le plus efficace pour faire la pub des réseaux grand public. Pour 100€ de pub tu fais 1000€ de recettes. 10 fois plus donc. Mais il faut être commerçant ou client pour le connaître. Toi n’est ni l’un ni l’autre.

avatar noooty | 

@marenostrum

Tu m’as l’air sûr de tes coefficients de rentabilité, c’est ton prof d’éco qui l’a sorti ?

avatar marenostrum | 

Quatre fois on a fait la pub, et les quatre ont donné les mêmes résultats. 10 fois de plus de gains. Après ça doit jouer ce que tu proposes dessus. Nous on vend des logiciels de gestion pour les artistes, galeries d’art, collectionneurs, etc. Là le ciblage est nécessaire et utile pour les deux côtés, parce qu’il s’agit d’un produit spécifique.

avatar Sindanarie | 

@marenostrum

Jamais entendu parlé de votre app, ni vu une seule pub.
Mais j’ai plus fréquenté Skyblog depuis 2006.... c’est peut-être à cause de ça 😬

avatar Nad70 | 

Tu me connais bien dis donc ! Et toi alors, «  t ki ? »

avatar marenostrum | 

ne le prend pas mal. mais si Facebook te faisait gagner, serait bête de les critiquer gratuitement. les gens qui ont la critique facile envers Facebook, n'ont pas des besoins spécifiques. ils mènent une vie simple et ont des besoins basiques, qu'en plus c'est mieux de les cacher que les exposer en plein jour (d'où l'absence d'intérêt pour les réseaux sociaux). il faut être un type intéressant ou avoir des choses à exposer, pour trouver l'intérêt de ces réseaux.

avatar corben64 | 

@marenostrum

Ha ok... les réseaux sociaux donc c’est juste pour des gens qui pensent avoir une vie intéressante ?
80% des publications sur les réseaux c’est du sex déguisé ou aguiché...
le reste ? Quelques influenceurs qui sont eux aussi dopés a la pub...
quoi d’autres ? Des ados qui rêvent de devenir influenceurs en s’aguichant ...
reste plus beaucoup de place pour les photos de tata et mamy...

Bref.

avatar Rodri31 | 

« Après l'achat, le vendeur enregistre votre IDFA et le partage avec Facebook qui peut déterminer si cet IDFA correspond avec celui d'un utilisateur qui a vu la pub pour le pantalon. Le vendeur sait ainsi que la publicité pour le pantalon a bien fonctionné. »

C’est fou on est même pas au courant de tout ça. C’est un peu fait à notre insu. Enfin ça doit être écrit dans les CGU ou politique de confidentialité mais en lisant votre phrase ça fait bien flipper. 👀

avatar RonDex | 

@Rodri31

Ouais, et beaucoup d’utilisateurs pensent justement que la publicité ciblée et une bonne chose pour le consommateur. Car celui-ci reçoit de la pub qui l’ intéresse. C’est certes une bonne chose, mais pas pour les consommateurs ! 🙃

avatar raoolito | 

@Rodri31

voilà, vous POUVEZ être au courant, la preuv eon l’est ici. Mais fondamentalement est-ce que les gens s’en soucient ? On vient d’activer le nouvel iphone de ma femme. Elle a vu « derriere vos ecrans de fumée » elle a eu un chapitre portant sur la securité des données personnelles dans une formation récente, et elle a bien lu recemment les changements de droits entre whatsapp et facebook et s’en est inquiétée.
et donc ?
ben rien
premiers logiciels paramétrés et installés ? Avant meme icloud ou autre..? «  whatsapp fonctionne-til et installer facebook et youtube… » (j’ai meme découvert tiktok au hasard d’un slide pour lui montrer la desactivation des app en background.

bon ben voilà quoi.

avatar Ichigo-Roku | 

Ce qui vous tient à cœur peut très bien ne pas avoir une grande valeur aux yeux d'une autre personne, faut pas l'oublier.

avatar raoolito | 

@Ichigo-Roku

Oui disons surtout que horswhatapp elle perd contact avec ses amis, sa famille etc..
C d’ailleurs la grande force de whatsapp

avatar zoubi2 | 

@raoolito

"Oui disons surtout que hors whatsapp elle perd contact avec ses amis, sa famille etc.. C d’ailleurs la grande force de whatsapp"

Toutafé. Je serais vraiment très emmerdé si je devais couper Whatsapp. Convaincre tout le monde de passer sur Signal ? Ouais... Tu parles... :-(

avatar ech1965 | 

@zoubi2

pour avoir un compte whatsapp, il faut un n° de mobile non ? c'est pas suffisant pour garder le contact ?

avatar Derw | 

@raoolito

« Oui disons surtout que horswhatapp elle perd contact avec ses amis, sa famille etc.. »

🙄Est-ce à dire qu’avant 2009 on n’avait pas de contact avec nos amis, famille… Non, la vraie force de Watsapp est la peur du changement et la procrastination.

Après, je suis mal placé pour donner la leçon, pour ma femme c’est pareil ! 🤦‍♂️

avatar Derw | 

@Ichigo-Roku

Il n’y a pas que ça (« ce qui tient à cœur »). Beaucoup de ceux que j’ai interrogés sur leur non-changement de moyen de communication admettent « intellectuellement » que Wathsapp est une mauvaise solution, voir que cette app est potentiellement mauvaise pour eux. Mais, chez eux, cette « raison » est moins forte que les freins psychologiques humains classiques (peur du changement, procrastination, auto-destruction, sentiment de toute puissance [« j’en ai rien à faire qu’ils m’espionnent, de toute façon ils ne peuvent pas me manipuler »], ou au contraire d’insignifiance [« j’en ai rien à faire qu’ils m’espionnent, de toute façon je n’intéresse personne »]…) Tous ces freins qui quotidiennement nous empêchent de faire ce qui serait bon pour nous…

avatar Sindanarie | 

@raoolito

"On vient d’activer le nouvel iphone de ma femme."

Bon écoute!
Sinceramente le premier élément, c’est bon... le deuxième est inutile... sauf si tu ne sais pas repasser 😋

avatar Paquito06 | 

@Rodri31

"C’est fou on est même pas au courant de tout ça. C’est un peu fait à notre insu. Enfin ça doit être écrit dans les CGU ou politique de confidentialité mais en lisant votre phrase ça fait bien flipper. 👀"

L’IDFA est attribué par Apple de maniere aleatoire a chaque appareil sous iOS (ca doit etre stipulé quand tu allumes ton iPhone pour la premiere fois).
Facebook (et autres) ne font que l’utiliser, c’est Apple qui le met a disposition au depart.

avatar r e m y | 

C'est d'ailleurs une question à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse satisfaisante... si l.utilisation de cet IDFA est tellement attentatoire à nos libertés et à la confidentialité de nos données, à en croire le discours d'Apple, pourquoi iOS et macOS continuent-ils à le mettre à disposition des annonceurs? 🤔
Il y a une obligation légale à produire cet identifiant unique sur tous les smartphones et ordinateurs?

avatar Paquito06 | 

@r e m y

“à en croire le discours d'Apple, pourquoi iOS et macOS continuent-ils à le mettre à disposition des annonceurs? 🤔
Il y a une obligation légale à produire cet identifiant unique sur tous les smartphones et ordinateurs? “

Apple a introduit l’IDFA (comme Google a son GAID, Google Advertising ID), il y a des lustres, car on ne peut pas tracker les applications a l’aide de cookies (y a pas de cookies dans les apps comme avec un web browser) d’une part, et d’autre part c’est l’identifiant unique, plus securisé, qu’Apple a choisi et imposé aux developpeurs afin de partager des donnees anonymement. Donc ca tape sur Facebook et consort mais Apple met cet identifiant a disposition et il est utilisé par tout le monde depuis 15 ans 😅

avatar webHAL1 | 

@Paquito06 :
« Donc ca tape sur Facebook et consort mais Apple met cet identifiant a disposition et il est utilisé par tout le monde depuis 15 ans 😅 »

C'est assez marrant de voir à quel point peu de personnes se posent la question "mmhhh, pourquoi Apple n'a-t-elle jamais pris de mesures avant aujourd'hui et pourquoi le fait-elle maintenant ?".
Étrangement, quand le marché des téléphones portables était en forte croissance, ça ne semblait que bien peu déranger la Pomme que des entreprises proposent de la publicité ciblée et puissent faire du suivi de l'utilisateur. Ah ben oui, forcément, il fallait être sûr que les applications les plus populaires soient bien disponibles sur iOS ! Mais maintenant qu'Apple mise davantage sur les services (même si l'iPhone reste, et de loin, sa locomotive en termes de revenus, on l'a encore vu au dernier trimestre ! :-P), elle cherche à se présenter en chevalier blanc défenseur des utilisateurs. Rien de bien original, somme toute.

avatar Derw | 

@webHAL1

Il y a aussi le fait qu’au début de l‘iPhone (2010 je crois) Apple a lancé iAd, un service publicitaire maison. Il est probable qu’à cette époque l’IDFA entrait dans sa stratégie… une fois l’outil en place, il était difficile de le supprimer sans subir la bronca des développeurs. Il suffit de voir aujourd’hui… la différence est qu’aujourd’hui, sans doute pour les raisons que vous donnez, c’est plus interessant de le faire.

« elle cherche à se présenter en chevalier blanc défenseur des utilisateurs. »
Une entreprise, (surtout une grosse, américaine de surcroît) n’a pas de morale (il peut arriver qu’une petite entreprise, dirigée par un humain avec une forte main-mise en ait…). C’est juste une machine à fric. A partir de là, lui attribuer des valeurs autres que financières c’est se fourrer le doigt dans l’œil… Reste que pour moi, cette action d’Apple est une bonne action, quelle qu’en soit la raison…

« Rien de bien original, somme toute. »
Voilà…

avatar webHAL1 | 

@Derw :

Je ne suis pas sûr qu'Apple avait déjà iAd (2010) en tête lorsqu'ils ont lancé l'iPhone (2007), mais l'hypothèse n'est pas inintéressante. À noter quand même qu'iAd n'a jamais connu le succès, et je ne crois pas trop qu'Apple ait maintenu l’IDFA en raison de son service publicitaire.

Je ne suis pas tout à fait d'accord sur "cette action d’Apple est une bonne action, quelle qu’en soit la raison". Même si j'ai peu de sympathie pour Facebook, et que voir les géants technologiques se battre entre eux a quelque chose de distrayant, le fait est que la Pomme attaque ici un modèle économique. Alors oui, bien sûr, il est de bon ton de vouer Facebook aux gémonies, mais il n'en reste pas moins que la publicité permet BEAUCOUP de choses. Je vous laisse demander à MacG si les abonnements payants leur suffisent à vivre et combien parmi les nombreux commentateurs qui postent des messages du style "oué, tro bien fait fesse bouc!" seraient prêts à payer pour le contenu du site.
Ce que je trouve dérangeant, c'est la façon dont Apple présente la chose. Ça ressemble un peu trop aux propositions visant à améliorer la sécurité... en rognant sur les libertés. Le genre de propositions que les citoyens n'accepteraient jamais... sauf si on les a soigneusement conditionné avec des discours anxiogènes. À mon sens, il faut justement toujours se demander la raison derrière une action, afin de pouvoir évaluer ses conséquences à longs termes.

avatar Derw | 

@webHAL1

« Je ne suis pas sûr qu'Apple avait déjà iAd (2010) en tête lorsqu'ils ont lancé l'iPhone (2007). »
J’en doute mais n’en sais rien. Dans mon imaginaire, c’est l’inverse qui s’est passé. Apple a sorti l’IDFA parce qu’il y voyait des avantages techniques pour eux et pour les développeurs (au-delà de la pub). Et devant le succès de l’iPhone et l’apparition du marché publicitaire lié, Apple a créé iAd. Tant qu’Apple y croyait, l’IDFA avait toutes les raisons d’exister. Une fois iAd fermé il a probablement perdu de l’intérêt pour Apple, mais il était devenu difficile de s’en débarrasser (surtout avec le risque de perte d’app…)

« Je ne suis pas tout à fait d'accord sur "cette action d’Apple est une bonne action, quelle qu’en soit la raison". »
Vous aurez noté que j’indiquais que cette remarque m’était personnelle.

« le fait est que la Pomme attaque ici un modèle économique. »
Un modèle économique exécrable cela MON avis.

« la publicité permet BEAUCOUP de choses. »
Oui, mais est-ce une bonne chose pour autant ? Je suis un ancien publicitaire « repenti », ceci explique peut-être cela…

« À mon sens, il faut justement toujours se demander la raison derrière une action, afin de pouvoir évaluer ses conséquences à longs termes. »
Sage façon de faire. Malheureusement, on a peu d’éléments pour juger… Pour l’instant tout ce que je vois c’est l’investissement dans une position vertueuse pour justifier sa différenciation face à la concurrence. Je suppose aussi qu’Apple obtient aussi un ascendant supplémentaire sur les devs puisqu’il impose SA solution de pistage, mais ça ce n’est que de la supposition…

avatar webHAL1 | 

@Derw :

Je te rejoins sur l'historique de l’IDFA. Je pense que les choses se sont déroulées de cette manière, ça semble être le plus logique.

Pour ce qui est du modèle commercial basé sur la publicité, pour ma part je ne le considère pas comme une "bonne" ou une "mauvaise" chose. C'est un outil, qui peut être utilisé à bon ou à mauvais escient. J'en reviens à mon exemple de MacG, ou de beaucoup d'autres sites Web. On pourrait aussi parler de YouTube ou de bien des podcasts disponibles gratuitement.
J'estime que ce n'est pas à Apple ou à une autre société de décider quel modèle commercial est "bon". Les états peuvent (et sans doute doivent) mettre en place des régulations. Pour protéger les utilisateurs. Mais aussi pour empêcher une entreprise d'abuser de sa position dominante pour nuire à un de ses concurrents.

avatar Derw | 

@webHAL1

De mon point de vue, la publicité est dès le départ un système pervers : il utilise tous les moyens à sa disposition pour entraîner des dépenses non prévues chez des consommateurs. Quand ces dépenses sont liées à un achat envisagé au préalable, pas de problème. Mais quand ce n’est pas le cas, c’est une sorte de vol : on détourne l’argent qu’un consommateur ne souhaitait pas dépenser au départ, au profit d’un annonceur. Hors le seul argent qui intéresse vraiment l’annonceur c’est celui-ci, celui qui n’était pas prévu. La dépense prévue elle aurait quand même été faite sans la publicité. Tout au plus celle-ci l’a aiguillé chez lui plutôt que chez un concurrent.

Maintenant, ceci ayant été dit, il est vrai que cela fait des siècles que l’on fonctionne avec ce modèle de publicité et que la plupart d’entre nous sait faire avec et déjouer ses principaux pièges.

Sur le sujet de la publicité en ligne et de l’IDFA , c’est plus pernicieux. Les manipulations que permettent ces technologies sont moins facilement contournables. De plus, elles se font de manière cachée, dans le dos des consommateurs… Enfin, elles participent (avec d’autres choses) au principe de profilage, affaiblissant ainsi les notions de vie privée.

Enfin, pour ce qui est des médias et de la publicité, je connais bien le sujet, puisque depuis quatre ans, je travaille pour un grand média français sur Internet. Il est vrai, que les publicités sont un revenu important pour ces médias. Toutefois, cela n’enlève rien au fait que c’est un grave problème de liberté de la presse face aux annonceurs, en plus d’un mauvais service rendu aux utilisateurs (info noyée dans du contenu parasite, et parfois malhonnête, ralentissements du chargement et donc de l’accès à l’information, augmentation du téléchargement de data d’où pollution et grignotage du forfait de l’utilisateur…)

avatar webHAL1 | 

@Derw :

Je ne partage pas cet avis sur la publicité. Autant le marketing, qui vise essentiellement à manipuler les gens, me semble être assez nocif, autant la publicité au sens large a, selon moi, des points positifs qu'il serait dommage d'ignorer.
Si j'ouvre une librairie spécialisée dans un domaine précis, par exemple, je pourrai bien évidemment ne faire aucune publicité et attendre que les personnes intéressées par ce domaine découvrent mon échoppe, par hasard ou parce qu'elles se sont renseignées. Mais je pourrai également décider de faire de la publicité pour la faire connaître. Je ne pense pas que je m'endormirai le soir en me disant "j'ai détourné l'argent des consommateurs, je suis une mauvaise personne !".
Tous les achats – et heureusement – ne sont pas uniquement des réponses à un besoin, mais parfois à des envies. Qui n'a jamais découvert un chouette restaurant, une jolie boutique, un lieu de service, etc. grâce à une publicité ? Oui, on aurait continué à vivre sans cela. Mais on serait passé à côté d'un petit bonheur, d'une expérience sympathique ou de quelque chose qui nous a fait plaisir.
Pour ce qui est de la publicité en ligne, je comprends tout à fait qu'on veuille être prudent, mais là encore ça me semble normal qu'un petit commerçant ait envie de savoir si ses publicités ont été utiles, si la technologie le permet. Comme l'a dit Paquito06, je ne suis vraiment pas sûr qu'on gagne au change si on se retrouve, au final, arrosé par deux fois plus de publicités car il n'est plus possible de savoir lesquelles sont efficaces...

avatar Derw | 

@webHAL1

« Je ne partage pas cet avis sur la publicité. »

C’est le principe des avis 😉

Par contre, je partage assez votre avis sur la « publicité sans marketing ». C’est d’ailleurs une des raisons qui m’avait poussé dans les bras de cette carrière à l’âge de 15 ans. A l’époque, la société de consommation était encore pleine de promesses et moi j’étais bien naïf. Plus tard, dans ma formation de futur graphiste publicitaire, j’ai eu des cours de marketing et manipulation par la psychologie (des formes, des couleurs, puis par l’utilisation des faiblesses et des biais…). Sur le moment, j’ai trouvé ça passionnant et assez marrant, jusqu’à ce qu’on commence à étudier les discours marketing des politiques comparativement aux bonimenteurs de foire, et que je me rende compte du pouvoir pervers qu’il y avait derrière. Je me suis alors dis « c’est pas grave, on n’est pas tous obligés de bosser pour Havas, Publicis ou Euro RSCG, on peut rester dans une petite structure humaine qui fait de la pub humaine). C’est ce que j’ai fait. Mais même là j’y ai vu des requins. Des petits certes, mais la logique était quand même là…

Bon, cette réclame, cette publicité utile et parfois belle ou amusante existe encore, mais le marketing s’est répandu quand même presque partout. C’est d’ailleurs lui qui permet de sur-facturer un service publicitaire à un artisan qui n’en a pas vraiment besoin… Si vous ouvrez cette librairie, dans un endroit propice, au bon moment, et que le marché en a besoin, vous en vivrez. Si vous le faites bien, vous en vivrez sans doute bien. Plus vous ratez de points ci-dessus, plus vous vous rapprocher de l’échec. Dans ce contexte, la publicité « à la papa » va vous aider un peu. Le marketing lui va vous faire croire qu’en échange de plus d’argent, il va achalander votre librairie. Ce qui sera probablement vrai. Tout du moins pour un temps. Mais à quel prix ? Ma belle-sœur a monté son salon de coiffure il y a 3 ans. Elle s’est fait connaître grâce à Facebook. En fait, elle s’en ait servi lors de son lancement, « à la papa », comme d’un simple support de communication. Pas de marketing. Cela l’a lancée et maintenant elle n’a plus besoin de pub. Entre les habitués et le bouche-à-oreilles elle est obligé d’agrandir…

Bref, je raconte ma vie là… 🙄

Pour conclure, je dirais juste que la publicité en ligne n’a rien à voir avec ça, c’est du marketing agressif et tordu (je sais de quoi je parle, dans mon boulot je côtoie les responsables et les acteurs de la régie de notre média, ceux qui gèrent le tracking, ceux qui s’occupent de la RGPD…)…

avatar Paquito06 | 

@Derw

"Bref, je raconte ma vie là… 🙄”

Mais c’est interessant de lire des partages d’experiences!

“Pour conclure, je dirais juste que la publicité en ligne n’a rien à voir avec ça, c’est du marketing agressif et tordu (je sais de quoi je parle, dans mon boulot je côtoie les responsables et les acteurs de la régie de notre média, ceux qui gèrent le tracking, ceux qui s’occupent de la RGPD…)…"

Bah, pour un salon de coiffure, faut de la visibilite locale (pages jaunes et yelp, c’est l’idee). Pour de la vente en ligne, va falloir de la visibilite sur des plateformes qui tournent. Quoi de mieux que FB ou YouTube, les deux sites les plus visites de la planete? Et forcement, (a mon tour de partager mon experience et conter ma vie) on finit par travailler avec des gros poissons. En banque, on taff avec Publicis (Sapient Razorfish), Wavemaker (bien plus petit), et eux ont les meilleurs produits/deals car ils brassent du volume, ils en voient passer des pixels.

avatar webHAL1 | 

@Derw :
« Si vous ouvrez cette librairie, dans un endroit propice, au bon moment, et que le marché en a besoin, vous en vivrez. Si vous le faites bien, vous en vivrez sans doute bien. »

Je ne peux pas croire que vous ne puissiez pas voir le problème avec cette affirmation. :-)
Le "marché" n'a pas "besoin" d'une librairie spécialisée dans un domaine précis. Contrairement à un salon de coiffure, qui répond à un besoin (et encore, on pourrait en discuter), une librairie spécialisée va répondre dans la très grande majorité des cas à des envies. Cette envie, elle ne va quasiment jamais naître d'elle-même. Elle sera suscitée et alimentée par différentes choses (conversations, lectures, voyages, etc... et publicité). Ça n'est en aucun cas une mauvaise chose. Encore une fois, que le monde serait triste si on ne se focalisait que sur des réponses aux besoins, en laissant de côté toute envie. Quant à "l'endroit propice", cette notion est non seulement très difficile à déterminer, mais elle peut se révéler être changeante dans le temps. Un endroit propice peut être très difficile à trouver, et s'il l'est aujourd'hui il se peut que demain la situation soit différente. Il existe en outre plein d'autres paramètres pouvant influencer le succès ou l'échec d'un commerce.

Pour ce qui est d'un salon de coiffure qui se ferait connaître via Facebook, eh bien... c'est une forme de publicité. J'imagine bien que votre belle-sœur n'a pas fait une campagne marketing sur Facebook, avec des annonces ciblées qui ne s'affichaient que chez certains utilisateurs, mais elle a utilisé ce réseau social pour gagner en visibilité, tout comme dans le passé elle aurait pu distribuer des tracts et coller des affichettes ou, plus récemment, se faire un site Web. Même le fait d'avoir un(e) client(e) satisfait(e) qui va aller dire à une de ses connaissances : "va chez eux, ils sont super !" c'est de la publicité.

P.S. : J'en profite pour vous remercier pour ces échanges intéressants. :-)

avatar Pse | 

Apple est loin d’être un saint mais à choisir entre Apple et FB, je choisirai toujours Apple.

avatar RonDex | 

@Pse

Oui. Comme indiqué sur l’article précédent sur l’ARM. Apple peu du jour au lendemain se passer d’un fournisseur. Et celui-ci se trouver en grande difficulté, et devoir se faire racheter. Et ça Apple s’en fout complètement. C’est ce que Facebook essaie de démontrer de façon maladroite. Mais ils font de même. Business Is business ! Les GAFA font la loi...

avatar Sgt. Pepper | 

@RonDex

Aucun rapport

avatar Pse | 

@Sgt. Pepper

Totalement d’accord

avatar roccoyop | 

@RonDex

Je ne savais pas que FB était uniquement présent sur iOS. Je pensais naïvement que c’est avant tout un site web et une tonne d’applications sur Android. Donc le potentiel pouvoir d’aspiration ne peut être qu’égratignèrent, rien de plus. Le petit Mark pourra continuer à se torcher avec des billets de 500 sans problème.

avatar raoolito | 

@Pse

sur nos données persos, je me demande si on ne peut pas justement tout bloquer de ce que l’on envoie avec apple ?
on peut se passer d’icloud et donc de quasiment tout tracage (mais aussi des apps du coup), interdire le partage dans safari etc…
je pense que oui c’est possible, alors qu’evidement ca ne l’est pas ni avec facebook ni avec google.

avatar Rez2a | 

@raoolito

iCloud n’est pas l’App Store. Tu peux très bien te passer d’iCloud et continuer à télécharger des applis.

avatar raoolito | 

@Rez2a

Je ne crois pas, il faut valider son compte quand on télécharge une app, même gratuite ?

avatar Rez2a | 

@raoolito

Il faut un compte Apple pour télécharger des applis sur l’App Store, oui, mais rien ne t’oblige à utiliser iCloud également.

avatar raoolito | 

@Rez2a

C’est pas la meme chose ?

avatar heu | 

@raoolito

Non

avatar raoolito | 

@heu

Bizarre mon compte appstore est le meme que celui d’icloud pourtant.
De tts facons sur le fond si on ne veut pas etre suivi au moins sur nos logiciels il ne faut pas avoir de compte appstore non plus

avatar Nad70 | 

Ils peuvent être les mêmes. Ton compte iCloud peut servir de compte AppStore. Mais tu peux aussi avoir un compte iCloud et un compte AppStore différent

avatar Sindanarie | 

@raoolito

"C’est pas la meme chose ?"

Ça dépend

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